La Presse Pontissalienne 154 - Août 2012

La Presse Pontissalienne n° 154 - Août 2012

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MARKETING Une destination phare Le comté, maillot jaune Les Routes du comté arrivent en tête des séjours commercialisés par le Comité départemental du Tourisme du Doubs. Elles devancent les produits “Courbet” également très en vogue.

L es courts séjours en formule itinérante ont le vent en pou- pe dans le Doubs. De quoi exploiter au mieux tout le potentiel des supports thématiques les plus porteurs que sont le com- té et Courbet. Ces deux têtes de gondole servent de support à la commercialisation de plusieurs pro- duits touristiques. “On propose un séjour sur les routes du comté avec les visites des fromageries de Clé- ron le premier jour et de Métabief le lendemain. On privilégie des struc-

Ornans ou Pontarlier, de se rincer l’œil devant la source de la Loue ou le lac Saint-Point, ou enco- re de grimper au sommet du Mont d’Or, point cul- minant du Doubs. Les variantes sont multiples, sans compter les visites

tures accessibles même le dimanche. Ces deux destinations permettent également de parcourir la vallée de

la Loue et le Haut- Doubs qui ne manquent pas d’attraits touris- tiques” , justifie Sté- phane Gros, respon- sable du service réservation au C.D.T. du Doubs. Entre deux dégusta- tions fromagères, l’occasion de flâner à

“On joue sur un tourisme de proximité.”

détaille Stéphane Gros. La mise en marché de ces séjours s’effectue en partenariat avec l’office de tourisme d’Ornans. Une ving- taine de séjours ont déjà trouvé pre- neur. Le C.D.T. réfléchit déjà à l’idée de vendre la Route de l’absinthe. “On partirait plutôt sur des for- mules groupes.” C’est compliqué de monter une formule en individuelle car les structures d’accueil sur Pon- tarlier ou dans le Val de Travers ne sont pas toujours ouvertes. Une offre sera bientôt diffusée sur le site du C.D.T. (www.doubs.travel//groupe) D’autres supports affichent aussi une belle fréquentation. La Vélo- route, la G.T.J. Ou encore les visites en lien avec les musées des tech- niques comtoises. Dans ce registre, c’est la taillanderie de Nans-sous- Sainte-Anne qui se taille la part du lion. F.C.

muséographiques. “Comme on célèbre cette année le 10 ème anni- versaire des Routes du comté, on offre 1 kg de comté à retirer dans l’une des fruitières du département.

risme de proximité en prenant en compte le facteur déplacement.” Ce professionnel rappelle que la Franche-Comté est la seconde clien- tèle touristique de la région pour les ventes après la région pari- sienne. On n’est jamais mieux ser- vi que par soi-même. Difficile aujourd’hui d’échapper au battagemédiatique orchestré autour de Gustave Courbet. La mémoire du maître du réalisme est en plei- ne effervescence avec le nouveau musée d’Ornans, la reconstitution de l’atelier du peintre, le possible rachat par le Département du chef- d’œuvre “Le chêne de Flagey”…Le C.D.T. du Doubs vend deux produits en lien avec Courbet. “On joue sur l’actualité événementielle tout en restant souple dans la découverte. L’un comme l’autre montrent bien l’attachement de l’artiste à sa région. On va jusqu’à la possibilité de décou- vrir la ferme familiale de Flagey” ,

Partir au pays du comté, une destina- tion phare dans le cata- logue des courts séjours commerciali- sés dans le Doubs.

Ce produit est monté en partenariat avec l’interprofession” , n’oublie pas de signa- ler Stéphane Gros. Son service a com- mercialisé une qua- rantaine de séjours comté en 2011 et une dizaine en 2012. Ce type de produit échappe au phéno- mène saisonnier. Il se vend bien en coffret- cadeau et répond aux besoins d’une clien- tèle qui se décide de plus en plus souvent à la dernière minute. “On joue sur un tou-

Les séjours Courbet pro- fitent de l’ouverture du nouveau musée

d’Ornans dédié au maître du réalisme.

DEVOIR DE MÉMOIRE Un rayonnement international Par les chemins de l’abolition Plus qu’un itinéraire touristique, la route des abolitions de l’esclavage constitue un réseau de mémoire autour de cinq sites dont celui du Château de Joux où mourut Toussaint Louverture.

E n vacances, beaucoup pri- vilégieront l’authenticité d’une fruitière à comté à la cellule de Toussaint Louverture dont la gravité ne rime pas forcément avec l’insouciance estivale. Philippe Pichot, le coordinateur de la Rou- te des Abolitions de l’esclavage, est le premier à en convenir. “On n’a pas d’objectif de forte fré- quentation car on aborde des sujets peu connus qui n’existaient pas auparavant et sans offre réel- le.” Cette route a été lancée en 2004 dans le cadre de “L’année inter- nationale de commémoration de la lutte contre l’esclavage et de son abolition”. Elle s’inscrit dans le projet international de la Rou- te de l’esclavage de l’Unesco sur le devoir de mémoire. Enfin, elle se veut être la déclinaison opé- rationnelle de la loi du 10 mai 2001 adoptée par la France et tendant à la reconnaissance de la traite négrière et de l’esclavage comme crime contre l’humanité. Plutôt qu’une route, Philippe Pichot préfère parler de réseau de mémoire reliant cinq sites répartis dans le quart nord-est de l’Hexagone. “Ils existaient déjà auparavant mais étaient très éparpillés, d’où l’idée de les rassembler.” On y trouve en Lor- raine à Emberménil la maison

Toussaint Louverture apporte au château de Joux une dimension qui lui vaut d’attirer de nombreuses personnalités comme en 2008 Rama Yade alors secrétaire d’État aux droits de l’Homme (photo Pays du Haut-Doubs).

de l’abbé Grégoire qui arracha en 1794 la première abolition de l’esclavage de l’histoire.ÀFes- senheim enAlsace, c’est la mai- sonVictor Schoelcher qui hono- re la mémoire du père de l’abolition définitive de l’esclavage dans les colonies françaises. Champagney en Haute-Saône abrite la maison de la Négritu- de et des droits de l’Homme. C’est ici que fut lancé en 1789 le premier appel du peuple contre la traite négrière et l’esclavage. La maison Anne-Marie Javou- hey en Bourgogne rend hom- mage à l’émancipatrice des esclaves en Guyane. Le château de Joux constitue probablement le lieu le plus connu et le plus emblématique

de cette route. Toussaint Lou- verture, chef de l’insurrection des esclaves à Saint-Domingue, y mourut en déportation le 7 avril 1803. Ce réseau consti-

mouvance humaniste, des sco- laires” note Philippe Pichot. La route attire aussi un public de personnalités impliquées sur ces sujets de mémoire. C’est un outil de lobbying et de relationnel très fort. On ne compte plus les diplomates, ministres et autre sportifs engagés venus se recueillir dans la cellule deTous- saint Louverture. “Cette dimen- sion qualitative ne va pas doper la fréquentation touristique du château de Joux mais elle lui donne une dimension supérieu- re” , conclut Philippe Pichot, plu- tôt confiant dans l’avenir du tou- risme de mémoire qui n’en est qu’à ses premiers balbutie- ments. F.C.

tué en association est unique au mon- de. Il porte en lui des personnages qui appartiennent à l’histoire univer- selle. Il focalise en premier lieu des membres de la dia- spora africaine issue de l’esclavage. “On voit tous les cas de figure : des groupes haïtiens, antillais, des asso- ciations dans la

Un itinéraire unique au monde.

Toussaint Louverture, chef de l’insurrection des esclaves de Saint-Domingue est mort en déportation au château de Joux le 7 avril 1803.

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