La Presse Pontissalienne 152 - Juin 2012

La Presse Pontissalienne n° 152 - Juin 2012

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RUGBY Le C.A.P. déjà à la recherche de sponsors Le XV Jaune et bleu enivre Pontarlier Le rugby est descendu puis il a vaincu. De retour en Fédérale 2 la saison prochaine, le C.A.P. et ses 450 000 euros de budget veut se pérenniser tout en flairant les bons coups pour engager de nouveaux joueurs. Sans trop débourser…

ter sur l’animateur du vestiaire : Cyril- le Mattera. “Matos” de son surnom a fêté son jubilé. Il est parti avec les hon- neurs…Pour mieux revenir ? “Non, cet- te fois c’est sûr je ne remettrai plus le maillot. Entre la vie de famille et pro- fessionnelle, je ne continue pas mais en revanche, j’aiderai le club pour recher- cher des sponsors” dit-il. Là est le prochain travail de Pontar- lier : trouver de nouveaux financements. Avec les contrats d’objectifs, le C.A.P. aura de quoi vivre (lire par ailleurs) mais pas de quoi faire de la gloriole à cet échelon car certaines équipes pos- sèdent des joueurs rémunérés. Ce qui n’est pas le cas au C.A.P. Ou tout du moins pas officiellement car des primes de match sont allouées et ils sont rem- boursés de leurs frais de déplacement. Logique. Bref, les budgets seront ser- rés. Encore une fois, les fidèles parte- naires, entreprises privées pour la plu- part, seront au rendez-vous pour apporter leur pierre à l’édifice dans un club des partenaires bien huilé. Rap- pelons que le club emploie une personne (Audrey Forestier) qui s’occupe de la formation des jeunes et du club en géné- ral. Jean-LouisGagelin y tient.D’ailleurs, Pontarlier n’ira pas chercher des Fid- jiens et autres mercenaires pour enta- mer la saison prochaine. Une raison de coût et de culture. Comme la gentiane, il faut des mecs avec des racines enra- cinées dans le cru local. Un gage de réussite. L’autre force réside dans sa capacité à organiser des événements… et mobiliser une flopée de bénévoles. “On ne les remerciera jamais assez” lâche l’entraîneur tout en regardant Louis Locatelli, bénévole de la premiè- re heure. Dans le club-house, sous le regard protecteur des présidents défunts qui se sont succédé depuis 1927, le C.A. Pontarlier devient le meilleur club de Franche-Comté alors que les autres connaissent des rétrogradations spor- tives ou financières. Les Jaune et Bleu auront à la reprise en septembre des centaines de supporters derrière eux. C’est sans doute cela la plus bellemora- le du sport pontissalien : du cœur et du talent. E.Ch.

Remonter la rue de Salins à contresens est une tradition à chaque montée.

L es cheveux de Jean-Louis Gage- lin sont tombés ! Rassurez-vous, le président du C.A.P. rugby n’a pas fait une pelade due au stress… Non, tout juste est-il passé sous la ton- deuse de ses joueurs qui lui ont rasé la moitié du crâne pour fêter l’accession en Fédérale 2 ! Le boss n’a eu d’autre choix que raser l’autre partie… Cela lui va plutôt bien. C’était à Saint-Priest, dans la banlieue lyonnaise où les Pon- tissaliens ont surpris par leur déter- mination.Trois bus de supporters avaient fait le déplacement pour encourager leurs hommes. De bons gars comme on dit ici. Des joueurs du cru, qui savent mouiller le maillot et qui ont offert un retour en Fédérale 2, troisième montée après 1999, 2008 et 2012.“Matos”,“Boli- de”, “Sarko”,“Farine”,“laGaine”,“Tayo”, “la Jol” - surnoms donnés à quelques- uns des joueurs du XV pontissalien ont réussi ce que peu de clubs sont parve-

nus à faire en Franche-Comté : accé- der directement à la Fédérale 2 après une relégation. Cela valait bien une remontée de la rue de Salins à contre- sens avec les trois bus pour s’arrêter devant le Springbok café, repère des rugbymen.Une tradition partagée avec 500 Pontissaliens ! “C’est fort… car il fallait tout reconstruire” indique Alexandre Farina, l’entraîneur. Arrivé il y a un an après avoir remplacé au pied levé Jean-Jacques Abbamonte, remercié par le club, Farina a fait du bon boulot et loue la mentalité du club qu’il a découvert. “Le feeling est passé entre nous” dit le président. Il est sur- tout parvenu à intégrer des jeunes de l’équipe junior dans l’équipe première à l’instar du jeune pilier Romain Gue- nat (20 ans),titulaire à plusieurs reprises ou Pierre Schiedegger (centre) et Ludo- vic Dhote (arrière). En revanche, il ne pourra plus comp-

SPORT INDIVIDUEL Kayak Pas de J.O. pour Pierre Bourliaud Le kayakiste a manqué les qualifications compos- tant le billet vers Londres. Le Pontissalien est frustré mais pas abattu. Difficile de se remobiliser. L es Jeux olympiques d’été, Pierre Bourliaud les regardera sur sa télé. Dur. Le Pontissalien de 27 ans n’a pu obtenir le seul billet qui était mis en jeu par la fédération française de canoë-kayak. “Il y a une part de frustration, dit Pierre Bourliaud. J’avais l’impression d’être bien préparé mais je suis passé à côté. La sélection se déroulait sur une semaine avec trois courses. J’ai fait des fautes même si je ne suis pas d’accord avec une pénalité au niveau d’un passage de tête” dit l’athlète qui s’était préparé en début de saison en Australie. À la surprise générale, c’est le jeune Étienne Daille (23 ans) qui a vali- dé son billet, laissant Pierre Bourliaud à la maison… Du coup, le gar- çon a mis les bouchées doubles pour passer d’autres portes : celles de ses études : “J’ai passé mes partiels de kiné, validés” explique l’étudiant en deuxième année à Toulouse. Sportif de haut niveau, Pierre aux larges épaules concilie donc études et vie sportive. Reste à savoir quelle trajectoire il donnera à cette der- nière. Il participera début juillet à une course internationale en Italie, à la Coupe de France à Tours (30 juin et 1 er juillet), aux championnats de France (20 juillet). Le Pontissalien défendra avec son club le titre de champion de France obtenu l’année dernière et pour la deuxième année consécutive. Avec lui, Benjamin Travostino et Kévin Schutz, remplaçant de Tho- mas Bosset qui participera ce jour-là à une course aux États-Unis. Ambassadeur sportif de la Ville de Pontarlier, Bourliaud va retrouver la motivation tout en préparant sa reconversion.

TENDANCE

Un argument pour attirer des joueurs Quand la Suisse dope nos footballeurs

L e foot n’est plus ce qu’il était. Les salairesmiro- bolants délivrés à un joueur évoluant au niveau national sont rares. Seules quelques villes peu- vent - encore - se le permettre. Besançon a tenté… et s’est brûlé les ailes avec une rétro- gradation du club en C.F.A. 2 et un budget dans le rou- ge. Pontarlier a dans sa chaus- sure une baguette qui plaît de plus en plus : l’argument frontalier. Six joueurs du un argument de recrutement pour l’entraîneur. Le C.A.P. foot ne propose pas de salaires à ses joueurs mais offre la possibilité de trouver un job en Suisse. C’est

Pontarlier termine second du championnat

de C.F.A. 2 et a réalisé des exploits en Coupe de France. (Photo d’archive Patrice Dutrulle).

C.A.P. évoluant en équipe première ont dégoté leur emploi en Suisse voisine grâ- ce à l’appui du club : “À chaque fois que l’on promet, nous tenons notre parole, dit l’entraîneur Jean-Luc Cour- tet. Aujourd’hui, j’ai de plus en plus de joueurs extérieurs qui m’appellent pour venir à Pontarlier afin de leur trou- ver un emploi en Suisse et jouer en même temps. C’est un de mes arguments de recrutement. La Suisse n’est pas un problème mais donc

Khrimou passent la frontiè- re pour travailler et revien- nent le soir pour l’entraînement.Un vrai “plus” pour le club qui n’a pas les moyens de lutter et qui ten- te de garder son ossature pour la saison prochaine. Pour comparaison, le club de Saint-Louis (Alsace) bénéfi- cie d’une aide de la collecti- vité de 160 000 euros alors que Pontarlier plafonne à 36 882 euros. Comme quoi l’argent ne fait pas - toujours - le bonheur…

un atout. Peu de nos joueurs sont partis pour jouer là-bas pour un salaire dans un club” poursuit le tacticien pontis- salien qui a réalisé une sai- son presque parfaite. Ses joueurs ont terminé sur la seconde marche du podium derrière Strasbourg qui avait tous les moyens pour que son club remonte en C.F.A. les Haut-Doubistes ne pouvaient pas lutter. Ainsi, Cyril Letellier, les frères Brice et Romain Marguier, Bertrand Jeanneret et Ali

Le kayakiste Pierre Bourliaud a obtenu une vic- toire en Coupe du Monde

de kayak mais a manqué les qualifications pour les J.O.

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