La Presse Pontissalienne 152 - Juin 2012

LE PORTRAIT

La Presse Pontissalienne n° 152 - Juin 2012

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PONTARLIER Une tournée en Slovaquie Nathanaël, le chanteur nostalgie À 26 ans, ce jeune auteur-compositeur- interprète pontissalien a pas mal vagabondé avant de trouver sa voie dans les mélodies romantiques des années soixante. Séquence rétro.

L’ année 2012marquera peut- être un tournant dans la carrière de Nathanaël Del- phin qui vient de sortir son premier album. Intitulé “Rien n’a changé”, il comprend 12 reprises de chansons populaires fran- çaises et trois compositions. Ce pro- jet confirme en tout cas la volonté de s’exprimer dans un registre artis- tique qui lui correspond. “J’ai trou- vé mon bonheur dans les mélodies et les textes des années soixante” , confie le chanteur pontissalien. Signe du destin, la chanson phare de son album “Le dernier pétale” n’est rien d’autre que sa toute première composition couchée sur le papier en 2006. Ce printemps est riche d’actualité pour Nathanaël Delphin. Avec Laco son impresario qui le suit pas à pas

dans sa “reconversion”, il s’est offert une semaine expérimentale de cinq concerts en Slovaquie. Une expérience inoubliable et très positive. “On s’est produit devant différents publics avec un accueil toujours chaleureux” , s’étonne encore Nathanaël qui n’écarte pas l’idée d’y retourner cet automne. D’ici là, il espère donner un nouvel élan à sa carrière en France. Vaste chantier, et il en est conscient. “J’interviens souvent dans un cadre privé et je souhaite aller davantage vers des concerts publics.” Le Pontissalien a déjà décroché quelques dates estivales à Cléron, Valdahon et Gilley. Il lui reste enco- re à convaincre d’autres organisa- teurs. Pour ce faire, il a choisi de créer le Club 60, une association destinée à rassembler les nostalgiques des

Nathanaël vient de sortir son premier album réalisé en étroite collaboration avec Laco, son “guide” artistique.

tendres années. S’il est prêt à s’exporter dans le monde entier, Nathanaël apprécierait aussi de vivre pleinement de sa passion dans le Haut-Doubs et la Suisse voisine. “Ce n’est pas encore le cas” , reconnaît l’auto-entrepreneneur qui anime tou- jours des ateliers de chant à la M.J.C. des Capucins. À chaque jour suffit sa peine. À 26 ans, Nathanaël-Élie Delphin a déjà parcouru un long chemin dans l’univers musical. Originaire de Pon- tarlier, il baigne depuis sa plus tendre enfance dans un univers propice à l’expression artistique entre un père attiré par la musique et la peinture et une mère versée dans la littéra- ture. À l’âge de sept ans, il suit ses premiers cours de trompette et de

musicien plutôt que musicologue.” Retour à Pontarlier, Nathanaël devient Ned et compose ses premières chan- sons. Il se produit en solo, monte un groupe de chansons françaises, par- ticipe à plusieurs concours. Des expé- riences formatrices mais qui ne suf- fisent pas à lancer sa carrière. D’où l’envie de compléter son bagage artis- tique. En 2008, Ned suit une forma- tion de chanteur à la Music Acade- my International de Nancy. Il en sort avec les honneurs du jury et d’alléchantes propositions de casting à Paris. À tort ou à raison, il refuse l’idée des paillettes, de la starisation parfois éphémère. Il préfère s’accomplir par lui-même, ce qui n’est pas facile sans relations. Ned réali- se plusieurs maquettes. À défaut de voir ses projets person- nels aboutir, il trouve néanmoins un travail dans ses cordes à la M.J.C. des Capucins dans l’animation musi- cale. Le doute s’installe. Tout va chan- ger quand sur les conseils “d’un hom- me mystérieux” , il fait la rencontre de Laco. Ce dernier, producteur gui- tariste tchèque, a accompagné de grands artistes avant de venir s’installer à Pontarlier. La mutation et en cours. Ned se tour- ne vers le registre des chansons fran- çaises métissées. L’été dernier, le duo pontissalien répond à la sollicitation d’un retraité nostalgique qui leur commande un spectacle sur les chan- sons françaises des années soixan- te. Laco à la guitare, Ned au chant, la recette du concept rétro simple et efficace fonctionne à merveille. Ned s’efface pour laisser la place à Natha- naël et ses ballades romantiques. Le plus beau reste à vivre, il en est convaincu.

solfège au conservatoi- re local. L’adolescent s’initiera à la batterie et au piano. Son bac littéraire en poche, ce lycéen plutôt réservé laisse de côté ses rêveries musicales pour aller étudier les lettres modernes à Dijon. Juste le temps de prendre ses marques et le voilà déjà impliqué dans la chorale Gospel universitaire. Assez naturellement, il s’oriente en musicolo- gie et prend la direction de l’ensemble vocal qui l’avait accueilli à son arrivée en terre bour- guignonne. “On a fait de multiples concerts, des stages en enregis- trant aussi un D.V.D. live . C’est là que j’ai com- pris que je préférais être

Il refuse l’idée des paillettes.

F.C.

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