La Presse Pontissalienne 152 - Juin 2012

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La Presse Pontissalienne n° 152 - Juin 2012

VAL DE TRAVERS Initiative Les “Fleurons” investissent dans l’apprentissage Des entreprises ont concrétisé en 2011 un projet de formation d’apprentis polymécaniciens. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie de développement soutenue par la commune et le canton. Explications avec Maurizio Ciurleo directeur administratif de la manufacture Chopard et président de l’Association Réseau des Fleurons.

Maurizio Ciurleo et le formateur Claude Monney qui suit les apprentis dans l’atelier installé à l’intérieur du Centre Neuchâtelois d’Intégration Professionnelle.

L a Presse Pontissalienne : Com- ment est né ce projet de for- mation ? Maurizio Ciurleo : Le canton de Neuchâtel a lancé en 2003 le projet de Réseau Urbain Neu- châtelois ou R.U.N. Cette stra- tégie de développement terri- torial et économique associe les collectivités et les entreprises. Le contrat de régionVal de Tra- vers remonte à 2007. Neuf entre- prises du Val de Travers ont accepté d’y adhérer. Regroupées sous l’appellation Les Fleurons, elles ont défini des objectifs : favoriser les conditions d’implantation, faciliter le déve- loppement économique et conce- voir le Val de Travers comme une région apprenante. Ce der- nier objectif a été déterminant puisqu’il est à l’origine de ce centre didactique de formation. L.P.P. : Que s’est-il passé entre 2007 et 2011 ? M.C. : Avec la fusion des com- munes du Val de Travers et le

changement de législature can- tonale, le contrat a connu un certain flottement. Les Fleu- rons avaient aussi suggéré d’autres actions en lien avec les crèches ou les mobilités douces mais elles n’ont pas été rete- nues. La formation est un sou- ci constant et on a de gros besoins en polymécanique, d’où cette volonté de s’engager dans cet- te direction. Signalons aussi que les Fleurons se sont constitués en association pour avancer au

tique suffisante. C’est pourquoi on tenait à privilégier un sys- tème dual. Faire des apprentis, ça coûte du temps et des moyens humains et matériels. La char- ge est moins lourde à plusieurs. Finalement, quatre entreprises sont parties dans le projet : Cho- pard Manufacture, Vaucher Manufacture, Étel et Valfleurier à Buttes. On pouvait ainsi envi- sager d’avoir un formateur com- mun à plein-temps. L’atelier de formation est installé à Couvet dans les locaux du Centre Neu- châtelois d’Intégration Profes- sionnelle qui dispose d’un parc complet de machines. Ce systè- me permet de libérer les entre- prises des charges de formation. L.P.P. : Combien d’apprentis accueillez- vous ? M.C. : La formation a démarré en août 2011 avec une dizaine d’apprentis. On prévoit d’en recruter le même nombre à chaque session pour arriver à quarante dans quatre ans.

dération. L’association R.U.N. a apporté son concours technique. L’entreprise n’assume pas tout. Le dispositif est partagé. C’est du “win win”. L.P.P. : Et ça marche ? M.C. : Jusqu’à présent les élèves semblent satisfaits. On peine à recruter pour la prochaine volée. On cherche des candidats ayant si possible un bon niveau sco- laire mais ces personnes ne s’orientent pas forcément vers ces métiers qui souffrent enco- re d’une mauvaise image. En entrant au centre, chaque élè- ve bénéficie d’un contrat d’apprentissage. Il est considé- ré comme un collaborateur et doit adopter le comportement

adéquat.

L.P.P. : Comment se déroule le cur- sus ? M.C. : Les apprentis vont d’abord acquérir pendant deux ans les bases techniques au centre de formation. Les connaissances théoriques leur sont dispensées au C.I.F.O.M. Ils poursuivront leur apprentissage dans l’entreprise à partir de la troi- sième année et ce jusqu’à l’obtention du Certificat Fédé- ral de Capacité (C.F.C.). L.P.P. : Comment avez-vous été sou- tenu par les partenaires du contrat de région ? M.C. : On a bénéficié de l’appui financier de la commune et du canton ainsi que de la Confé-

L.P.P. : Les polymécaniciens sont-ils tenus de travailler dans les entreprises où ils ont fait leur apprentissage ? M.C. : Absolument pas. Ils peu- vent le faire mais il n’y a rien d’obligatoire. Nous les encou- rageons même à aller voir ce qui se passe ailleurs. C’est très formateur. L.P.P. : L’originalité du centre réside aussi dans le rapprochement des entre- prises ? M.C. : C’est assez rare que des entreprises qui sont parfois en concurrence directe s’investissent ensemble dans un outil de for- mation. Propos recueillis par F.C.

cas où le contrat serait aban- donné. L.P.P. : Les centres de formation exis- tants ne corres- pondent pas à vos attentes ? M.C. : Les entre- prises regret- tent souvent que les appren- tis n’aient pas toujours la pra-

“On cherche des candidats avec un bon niveau scolaire.”

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