La Presse Pontissalienne 152 - Juin 2012

ÉCONOMIE

41 La Presse Pontissalienne n° 152 - Juin 2012

JARDIN

Une prise de conscience Retour au naturel dans les jardins

L’engouement autour du bio se propage aussi dans les potagers où l’on privilégie de plus en plus les techniques naturelles et les variétés locales.

Christian Jouillerot et toute son équipe vous souhaitent une bonne année 2011 18 €

M ême s’il existe tou- jours d’irréductibles partisans des traite- ments chimiques, la surconsommation de pesticides chez les particuliers n’est plus trop d’actualité. Tout concourt à encourager une réduction des produits phytosanitaires dont la T.V.A. est passée de 5,5 % à 19,6 % en janvier 2012. Les pro- fessionnels l’ont bien compris. “On adhère depuis trois ans à la charte jardiner naturelle- ment” , indique Christine Tur- quand, la directrice de l’enseigne l’Esprit Jardiland à Pontarlier. Cette charte mobilise différents partenaires, notamment les ani- mateurs du réseau C.P.I.E. qui interviennent plusieurs fois par an chez les adhérents. “On inter- pelle les clients pour leur pro- poser des alter- natives aux

te Élodie Mairot, animatrice en éducation à l’environnement au C.P.I.E. du Haut-Doubs. Chris- tine Turquand confirme cet engouement. “Les gens se tour- nent de plus en plus vers des engrais naturels comme le sang séché, la purée d’ortie. Ce mar- ché s’est bien développé.” Les désherbants et les insecticides les plus violents ont d’ailleurs disparu des linéaires. La tendance naturelle ne se décline pas seulement dans l’offre de produits et de semences. Elle touche aussi les auxiliaires com- me les coccinelles qui luttent efficacement contre les puce- rons ou les nématodes pour les limaces. On trouve maintenant dans les jardineries tout une gamme d’outils : grelinette, brû- leur thermique, arracheur de pissenlits, vibrateur anti-taupes, qui se substituent efficacement aux traitements chimiques. Le composteur se généralise dans toutes les tailles, du modèle de balcon au jardin famille nom- breuse. Au C.P.I.E. du Haut- Doubs, on propose depuis deux ans des formations sur le thè- me “Cultivons la biodiversité du jardin”. Le programme s’organise en plu- sieurs séances. Chacune abor- de un volet spécifique : aména-

18 €

55 € 8 €

Les jardineries accordent maintenant une large place aux produits naturels.

55 €

gement, technique de jardina- ge biologique. “La séance du 16 juin est consacrée aux ani- maux du jardin, aux abris à insectes, aux auxiliaires de cul- ture. Le 7 juillet, on ira chez des particuliers qui ont aménagé une mare” , explique Élodie Mai- rot qui déplore un peu que ces

animations n’attirent qu’un public d’initiés. Elle intervient aussi enmilieu scolaire et notam- ment dans une école maternel- le à Bannans. Il n’y a pas d’âge pour apprendre à jardiner natu- rellement. F.C.

produits phyto- sanitaires. On essaie au moins de les éveiller. On les incite à bien lire les étiquettes, à respecter les dosages. Les familles avec enfants sont sou- vent plus à l’écoute” , consta-

Un terrain de créativité artistique.

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ABATTOIR

Bilan d’activité Pas d’arête dans le beefsteak

Jardin de curé à La Rivière-Drugeon “Q uand le prêtre est parti, un groupe de bénévoles sʼest constitué sous lʼégide de lʼassociation culturelle du vil- lage pour perpétuer la tradition du jardin de curé” , note Colette Maire qui gère ce projet avec une douzaine de bénévoles. Ce type de jardin répond à certaines règles : allées en forme de croix, présence dʼun oratoire, culture de plantes ornementales, médicinales, aromatiques, potager nourricier. Les disciples jardi- niers ont remis au goût du jour des variétés locales : petits pois de Frasne, haricots de Dommartin, carottes jaunes du Doubs. Le jar- din de La Rivière a aussi une vocation pédagogique. “On travaille avec les écoles alentour comme la classe nature environnement du collège de Frasne.” Des centaines de personnes se déplacent lors de la grande fête dʼautomne. “On apprend à faire de la chou- croute, du jus de pomme…” Des visites estivales sont organisées en partenariat avec lʼoffice de tourisme de Pontarlier. Le naturel règne ici en maître. “On fait pratiquement tous nos engrais. On pri- vilégie les associations de plantes comme le couple framboisier- myosotis. Cette année, on va mettre lʼaccent sur les racines.” Colet- te Maire rappelle aussi que le jardin, cʼest aussi un terrain de créativité artistique. Du goût, des formes et des couleurs.

L a balance affichait 1 400 tonnes à la fin de l’exercice 2011. Un beau bilan annuel légèrement au-dessus de la moyenne pour ce syndicat. Le surcroît d’activité s’explique par le report induit par la fermeture pendant trois semaines de l’abattoir de la Chevillotte pour cause de travaux. Soit un gain de 100 tonnes qui ne sera plus d’actualité cette année. La ventilation par espèce est conforme au profil de l’outil pontissalien axé sur l’abattage bovin-porcin. “Pour 2012, on est sur un tonnage prévisionnel de 1 200 tonnes. C’est le nécessaire et suffisant” , indique Jean-Louis Bousset, le locatai- re des lieux. Outil de proximité par excellence, l’abattoir du Haut-Doubs vit au ryth- me des troupeaux. Le cycle comprend une saison haute de septembre à mars qui correspond au renouvellement des cheptels sur les exploitations laitières. Les volumes mensuels varient alors entre 110 tonnes et 140 tonnes. Soit pratiquement deux fois plus qu’en sai- son basse où le curseur fluctue entre 60 et 85 tonnes. En 13 ans d’existence, le nouvel abattoir de Pontarlier a connu une croissance rapide avant de se sta- biliser entre 1 200 et 1 400 tonnes. “On a débuté à 700 tonnes en 1998 pour mon- l’abattoir du Haut-Doubs retrouve son rythme de croisière. Le nécessaire et suffisant. Après une année 2011 plutôt euphorique,

L’abattoir du Haut-Doubs est typé

bovin- porcin.

à Pontarlier. Conséquence : le fermier est contraint de rogner sur ces marges pour rivaliser avec son homologue juras- sien. Les dirigeants du syndicat ont d’ailleurs dénoncé cette situation anor- male. L’affaire a été portée en justice. Jusqu’à présent, rien de nouveau. Les possibilités de développer l’activité sont assez réduites. “On pourrait peut-être proposer une prestation complète qui irait de l’abattage à la livraison. La mutualisation du transport par exemple intéresse plusieurs bouchers. On va essayer d’aller vers un service global.” “Côté finance, le syndicat équilibre son budget sans pour autant se dégager les moyens qui lui permettraient d’améliorer des conditions d’accueil du personnel et de la clientèle” , explique Daniel Defras- ne qui préside le syndicat de l’abattoir du Haut-Doubs. L’investissement 2012 se concentrera essentiellement sur le prétraitement des effluents. Pas l’extase, mais là aussi une dépense nécessaire.

ter jusqu’à 1 500 tonnes en 2009.” Cet- te surchauffe était liée à la construc- tion du fameux abattoir de Champa- gnole qui a récupéré ensuite son tonnage après ouverture. En privilégiant les circuits courts au rayon viande fraîche, Hyper U rend un fier service au syndicat de l’abattoir du Haut-Doubs. L’impact est loin d’être négligeable. “C’est 10 % de tonnage en plus depuis le 1 er juin 2011” , confirme Jean-Louis Bousset ravi de l’aubaine. Outre l’orientation bovin-porcin, l’autre spécificité réside dans l’importance de l’abattage familial qui représente 40 % du tonnage. Sans cela, pas sûr d’atteindre le pic d’équilibre situé à 1 000 tonnes. La vigilance est donc de mise. Et la concurrence déloyale de l’abattoir de Champagnole n’arrange rien. Cette structure largement soutenue par la communauté de communes Ain-Angil- lon s’appuie sur une taxe d’abattage défiant toute concurrence par rapport

Le jardin de curé de La Rivière mobilise une douzaine de bénévoles.

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