La Presse Pontissalienne 152 - Juin 2012

28 DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 152 - Juin 2012

LE TRÈFLE

Jean-Marie Piétoukhoff

À regarder la vidéo tour- nant sur Internet pré- sentant Jean-Marie Pié- toukhoff, alors candidat aux législatives en 1997, on croit à une blague. Devant la camé- ra, on découvre un homme habillé version Deschiens qui baragouine son programme poli- tique dans sa salle à manger. re et suis employé comme agent de déchetterie et recyclerie. J’ai siégé pendant trois ans à Stras- bourg en tant que délégué du personnel Manpower. J’ai une passion : le cirque” dit-il. Sera- t-il le clown de cette élection ? “Je veux porter mes idées pour la défense de la nature et des animaux” argumente-t-il avant de rappeler son origine russe. “Je suis le petit-fils d’un sous- lieutenant du Tsar.” Ravi de le savoir. Atypique, le représen- tant duTrèfle l’est ! Il est le seul candidat à n’avoir pu nous répondre par mail . Il n’a pas internet… E.Ch. Jean-Marie Piétoukhoff est-il l’as du Trèfle ? Non, ce n’est pas une candidature gag. Le Vercellois Jean-Marie Piétoukhoff se présente sous l’étiquette du Trèfle. Personnage atypique, il prône la défense des animaux et dit reporter ses voix pour Genevard ou Bertin. Gaëlle Wendlinger L’autre avocate de la cause écolo Les phrases s’enchaînent mais les idées, elles, semblent confuses. On y voit même son père accompagné d’un acolyte vêtu d’un jogging fluo version années quatre-vingt lui poser des questions sur son pro- gramme, cette fois dans l’intimité de la cuisine.Voilà pour le décor. Pour le reste, la candidature de Jean-Marie Piétoukhoff n’a rien d’un gag. Elle est bien réelle. C’est la quatrième fois qu’il se présente à une élection législa- tive sous l’étiquette du Trèfle, parti politique qui se dit écolo- giste indépendant, humaniste, pragmatique, créé en 1993. C’est la première fois dans la cinquième circonscription qu’il bataillera.À chaque fois, les élec- teurs ont été peu nombreux à choisir son combat : il fait en deçà de 2%…ce qui ne l’empêche de rêver à nouveau.Auparavant à Montbéliard, il habite désor- mais à Vercel. Âgé de 45 ans, Jean-Marie Piétoukhoff rappelle d’où il vient : “Je suis célibatai- ALLIANCE ÉCOLOGISTE INDÉPENDANTE

Jean-Marie Piétoukhoff ici dans une vidéo, disons… décalée. À voir sur youtube.

L a Presse Pontissalienne : Pourquoi avez-vous décidé de solliciter le suffrage des électeurs lors de ces législatives ? Jean-Marie Piétoukhoff : Mon but est la défense des animaux et la défense de la nature. Au niveau de l’homme, je veux du mieux vivre ensemble. L.P.P. : Sur quels arguments prioritaires axerez-vous votre campagne ? J.-M.P. : Pour la défense de l’animal, la sécurité et éviter la décadence sociale comme l’emploi, de solidarité. L.P.P. : Si vous êtes élu, quels dossiers porterez-vous en priorité sur la circonscription ? J.-M.P. : Il y a beaucoup de thèmes comme remettre l’environnement plus propre en utilisant les moyens de l’insertion. Cela mettrait le pied à l’étrier à des gens. Il y a le problème de la faune sauvage, le problème du lynx, qu’il faut défendre. Les renards s’approchent trop des habitations : la nature est déséquilibrée comme le climat. Ce n’est plus possible. L.P.P. : Partant du constat que les citoyens attendent souvent tout de leur député, quel est selon vous le rôle sur sa terre d’élection, de cet élu dont la fonction première est de voter les lois ? J.-M.P. : Il faut mettre en place un secrétariat à la défense de l’animal et à la pauvreté. Je fais d’ailleurs un coucou à Miss France car elle très partisane pour la défense des animaux. Elle veut créer un Samu social pour les animaux à Paris. Je suis pour. L.P.P. : Un dossier sur lequel tous les élus du Haut-Doubs se cassent les dents : les infrastructures routières, et notamment le contournement de Pontarlier. Quelle est votre position sur la question et comment comptez-vous peser ? J.-M.P. : Je suis sensible à un mouvement de divers droite. L.P.P. : Expliquez-nous, vous dites que vous reporterez vos voix à l’une des deux can- didates, mais laquelle des deux ? J.-M.P. : : Je les connais les deux. Elles ont les mêmes idées. Mes électeurs décideront. L.P.P. : Les désengagements financiers de l’État sont souvent stigmatisés par les col- lectivités locales. À quoi devrait ressembler une bonne réforme de la décentralisation et des collectivités ? J.-M.P. : L’essentiel est d’avoir des subventions pour que les villages puis- sent vive et que les milieux ruraux ne partent pas en fumée. Quand on voit déjà les postes, les médecins et les petits magasins qui disparais- sent, ce n’est plus possible. L.P.P. : L’emploi est la grande priorité du prochain mandat. Le Haut-Doubs a la chance de compter sur la manne suisse. Comment doit-on appréhender la question indus- trielle pour le Haut-Doubs où des entreprises ferment leurs portes ? J.-M.P. : Il faut trouver le moyen financier pour que les entreprises puissent garder leurs employés. Restons Français.Ne délocalisons pas enAllemagne. L.P.P. : Que manque-t-il au Haut-Doubs pour être une vraie terre de tourisme ? J.-M.P. : Il faut faire plus de publicité et revaloriser nos sites. Je pense à la source de la Loue… L.P.P. : L’écologie a été très peu présente dans la campagne présidentielle. Quels exemples concrets d’actions pourraient être menées dans la circonscription ? J.-M.P. : Il y a le problème des transports qui ne sont pas adaptés comme à Pierrefontaine, Le Russey, Vercel. Il n’y a pas de moyen de transports. Il faut redonner plus de valeur à l’agriculteur. Je ne veux pas revenir dans les siècles du Moyen-Âge mais il faut moins d’engrais. L.P.P. : Le salaire des politiques est souvent stigmatisé. Le revenu des députés vous paraît-il juste ? J.-M.P. : Oui, c’est juste. Mais il ne faut pas plusieurs mandats. Propos recueillis par E.Ch. “La défense des animaux” Le Vercellois parle des animaux, des transports et un peu d’économie. Il profite de cet écho médiatique pour “saluer” Miss France. Étonnant ?

Issue de l’Alliance écologiste indépendante, énième mouvement environnementaliste, Gaëlle Wendlinger prône une économie de proximité et le développement du tourisme vert.

L a Presse Pontissalienne : Pourquoi avez- vous décidé de solliciter le suffrage des électeurs lors de ces législatives ? GaëlleWendlinger : J’ai décidé d’être can- didate aux élections législatives pour offrir aux électeurs la possibilité de voter pour le projet de l’Alliance Éco- logiste Indépendante. Réunissant des citoyens de terrain et non des profes- sionnels de la politique, indépendant du clivage droite-gauche, ce projet glo- bal de société représente une alterna- tive cohérente aux discours conven- tionnels rebattus par les partis en place, qui se contentent de faire de la gestion afin de ne contrarier aucun lobby ni vivier d’électeurs potentiel. Profondé- ment attachée au pays du Haut-Doubs, je souhaiterais valoriser et protéger ses richesses exceptionnelles, humaines et naturelles. L.P.P. Sur quels arguments prioritaires axerez- vous votre campagne ? G.W. : Mes priorités nationales sont liées au développement d’une économie de proximité. Je souhaite promouvoir la ruralité, la petite entreprise et l’artisanat, les agricultures paysanne et biologique. La part de l’élevage en plein air doit augmenter de façon signi- ficative par rapport à celle de l’élevage industriel, qui a des conséquences dra- matiques sur la santé, l’environnement et l’animal. L.P.P. Si vous êtes élue, quels dossiers porte- rez-vous en priorité sur la circonscription ? G.W. : Sur la circonscription, le déve- loppement du tourisme vert et sportif et l’amélioration des transports me semblent deux dossiers incontournables. L.P.P. Quel est selon vous le rôle sur sa terre d’élection, du député, dont la fonction première est de voter les lois ? G.W. : Le député est un élu de la nation : il vote les lois qui s’appliqueront à tous les Français. Son rôle ne peut donc se ramener à celui d’un pourvoyeur de subventions pour sa circonscription. Son élection locale doit en faire le garant de la juste représentation de tous les territoires français, et il doit promou- voir les initiatives locales au niveau national. L.P.P. Quelle est votre position sur la question du contournement de Pontarlier et comment comptez-vous peser ? G.W. : La solution au problème d’engorgement du trafic sur la R.N. 57 ne me paraît pas résider dans la mul-

tiplication des voies de circulation, mais plutôt dans la promotion du ferrouta- ge. La gare T.G.V. de Frasne, accom- pagnée d’une plateforme multimoda- le, devrait tenir un rôle central dans l’organisation des transports et la ges- tion des camions. Un dispositif per- mettant de fluidifier le passage de la douane est également souhaitable. Pour les véhicules légers, des solutions de covoiturage pourraient être promues localement. L.P.P. À quoi devrait ressembler une bonne réforme de la décentralisation et des collecti- vités ? G.W. : Le rôle et les moyens du Conseil général et des cantons devraient être renforcés, car ils ont vocation à faire exister une véritable démocratie de proximité, à soutenir les initiatives citoyennes et à permettre le dévelop- pement de l’économie sociale et soli- daire. Ils doivent pouvoir répondre aux besoins spécifiques liés au contexte local. L.P.P. Comment doit-on appréhender la ques- tion industrielle pour le Haut-Doubs où des entreprises ferment leurs portes ? G.W. : La cinquième circonscription dis- pose d’atouts évidents pour réussir dans l’économie verte, et il importe de les valo- riser : éco-construction pour la filière bois, développement du bio et des labels pour les produits du terroir, innovation et excellence dans les domaines tech- nologiques (horlogerie), tourisme vert… L.P.P. Que manque-t-il au Haut-Doubs pour être une vraie terre de tourisme ? G.W. : Le Haut-Doubs possède un patri- moine naturel et culturel extraordi- naire, mais ce dernier n’est pas assez connu, ou souffre de préjugés, par exemple d’ordre climatique. Il faut abso- lument communiquer sur nos atouts !

et diversifier notre offre d’hébergement touristique, et de veiller à ce que le Haut-Doubs s’affirme comme l’axe fer- roviaire privilégié vers la Suisse : les liaisons T.G.V. qui y passent ne doivent pas être délaissées par la S.N.C.F. au profit de trajets Bourg-en-Bresse-Genè- ve… L.P.P. L’écologie a été très peu présente dans la campagne présidentielle. Quels exemples concrets d’actions pourraient être menées dans la circonscription ? G.W. : Concernant les initiatives écolo- giques qui pourraient être mises en pla- ce dans le Haut-Doubs, j’ai déjà cité le développement de l’éco-habitat, du tou- risme vert, de la labellisation en bio des terres agricoles et des produits régio- naux. Nos sites naturels et notre bio- diversité (tourbières, lynx, cheval com- tois…) doivent également faire l’objet d’une protection renforcée, tout en per- mettant le lien avec les activités humaines et un tourisme responsable. L.P.P. Le salaire des politiques est souvent stig- matisé. Le revenu des députés vous paraît-il juste ? G.W. : Je suis tout à fait favorable à une réduction du revenu des députés lié à leur mandat. Je souhaiterais égale- ment qu’une partie de ces revenus aille au suppléant, qui travaillerait en par- tenariat avec l’élu, notamment au niveau local, et n’aurait donc plus seulement un rôle de remplaçant éventuel. Je sou- haite une représentation réelle des citoyens à l’Assemblée nationale grâ- ce à la proportionnelle, ainsi que le non- cumul des mandats. Propos recueillis par J.-F.H. sur la R.N. 57 ne me paraît pas résider dans la multiplication des voies de circulation.” Gaëlle Wendlinger : “La solution au problème d’engorgement du trafic

Il est important de mettre l’accent sur les possibilités offertes en matière de tourisme sportif, aussi bien en termes de pratique individuelle que de spectacle : le site de Chaux-Neuve est par exemple le seul en France qui soit habi- lité à accueillir les épreuves de coupe du monde de combiné nor- dique. Il serait sou- haitable de développer

“La labellisation en bio des terres agricoles.”

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