La Presse Pontissalienne 152 - Juin 2012

DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 152 - Juin 2012

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Le défenseur des valeurs du centre Investi par les instances du MoDem, cet entrepreneur de 41 ans défend les idées “humanistes” de François Bayrou. Il faut éviter une concentration du pouvoir entre les mains des deux grands partis dit-il. MODEM Christian Petit

Christian Petit : “L’urgence est la mise en place d’un mécanisme écono- mique de prise en compte de la proximi- té de la Suisse.”

le social. L’ensemble des revenus doit participer au financement de notre pays selon des critères de justice et d’équité. On ne doit pas isoler le financement d’une seule entité comme les collecti- vités locales, car ceci entraîne la multiplication des taxes spéci- fiques. Chaque taxe ou autre impôt spécifique induit desnotions d’exonération oude niche qui nui- sent à l’égalité. L.P.P. : Comment doit-on appréhender la question industrielle pour le Haut- Doubs où des entreprises ferment leurs portes ? C.P. : Nous avons certes, la chan- ce d’avoir la Suisse qui nous four- nit une quantité importante d’emploi, mais nous avons aussi la malchance d’avoir la même Suisse qui vide nos entreprises d’un certain savoir-faire et de res- sources humaines importants. Les conditions d’emploi par les entreprises dans les zones fron- talières devraient être différentes pour permettre de conserver une attractivité économique et socia- le. Il s’agit de réfléchir à certaines formes d’exonération de charges ou d’impôt sur les hauts salaires pour que les salariés puis- sent être mieux payés. Il s’agit aussi de réfléchir à ce que nous pourrions proposer comme avan- tages ou services à nos salariés locaux. Je pense à des crèches ou autres services, des assurances ou formes de prévoyance, etc. L.P.P. :Que manque-t-il au Haut-Doubs pour être une vraie terre de tourisme ? C.P. : Il me semble que le Haut- Doubs est une vraie de terre de

L a Presse Pontissalienne : Pour- quoi avez-vous décidé de sol- liciter le suffrage des électeurs lors de ces législatives ? Christian Petit : Jesuiscandidatpour deux raisons principales. Il s’agit toutd’aborddedéfendrelesvaleurs humanistes du centre défendues parFrançoisBayrou.Depuis2007, je suis profondémentmarqué par la cohérence de la politique qu’il défend. Pour rappel, il s’agit de trois piliers (Produire, Instruire, etReconstruire)aveclaluttecontre les déficits et les inégalités par la miseenplaced’unestratégieindus- trielle et économique, la défense de l’éducation par la refonte de notre modèle éducatif, et enfin la lutte contre les abus de pouvoir et la corruption avec l’introduction de proportionnelle et la mise en œuvre d’unensemble demesures demoralisationde laviepolitique. La deuxième raison est triviale : les mouvements politiques sont financés essentiellement par le nombre des suffrages aux légis- latives :chaqueparti doit êtrepré- sent dans le plus de circonscrip- tionspourassurersonfinancement. L.P.P. :Sur quels arguments prioritaires axerez-vous votre campagne ? C.P. : Je suis un ardent défenseur de la pluralité et il faut éviter une

tourisme, avec des centres com- meMétabief etChapelle-des-Bois. Simplement,l’envergure de notre proposition de produits touris- tiques est trop faible.Encore une fois,il nousmanque le recul néces- saire à la création d’une vraie industrie touristique locale. Il nous faut une meilleure adé- quation entre les donneurs d’ordres (agence de voyages) et les offres. L’orientation vers un tourisme vert respectueux de l’environnement est la meilleu- re car elle nous permet un déve- loppementmodéré avec des struc- tures d’accueil plus petites et familiales.Le tourisme,c’est aus- si l’opportunité de défendre notre gastronomie et notre région dis- pose d’un patrimoine de qualité qu’il faut protéger et faire connaître. L.P.P.:Quels exemples concrets d’actions pourraient être menées dans la cir- conscription enmatière d’environnement ? C.P. : Les sujets précédents intro- duisent déjàquelquesnotions res- pectueusesde l’écologie,comme la bonne gestion de la question des transports et celle du tourisme vert. En ce qui concerne le bâti- ment, comme il est plus facile de construireunemaison“bio-clima- tique” en région P.A.C.A. qu’à

Mouthe, les questions d’isolation et dumode de chauffage sont pri- mordiales pour notre région. Je suis personnellement un défen- seur de l’énergie solaire et ther- mo-dynamique, caril est plus faci- le et respectueux de l’environnement de déplacer les calories fournies par le soleil ou présentesdansl’airquede lespro- duire. Ces technologies ne pro- duisent pasnonplusdegazàeffet de serre.Le sujet du nucléaire est aussitrèsimportantetsijenesuis pasfavorableàundémantèlement rapide de nos centrales. Mais je suis convaincuque c’est une éner- gie qui doit être de transition. Le remplacementdecetteénergiedoit être imaginé. Seule la nature de l’énergie de remplacement doit nouspermettrededéfinirsoncalen- drier et non un dogme abrupt. L.P.P. :Le salaire des politiques est sou- vent stigmatisé. Le revenu des dépu- tés vous paraît-il juste ? C.P. : La réponse sera assez cour- te : oui, il me semble que le salai- re est juste.En contrepartie,nous défendons le“non-cumul desman- dats”, l’obligation de présence physique lors des votes et la rete- nue sur indemnités si absence injustifiée et fréquente. Propos recueillis par J.-F.H.

concentration de pouvoir trop importante des deux partis prin- cipaux. C’est l’occasion pour les citoyens de montrer qu’ils veu- lent autres chose qu’un simple droite-gauche stérile. Le mouve- ment démocrate est unparti indé- pendant qui défendune politique juste et non pas un camp ! L.P.P. : Si vous êtes élu, quels dossiers porterez-vous en priorité sur la cir- conscription ? C.P. : Il me semble que l’urgence est la mise en place d’un méca- nisme économique de prise en compte de la proximité de laSuis- se, pour la défense des emplois et des entreprises de notre région frontalière. L.P.P. : Quel est selon vous le rôle d’un député sur sa terre d’élection, de cet élu dont la fonction première est de voter les lois ? C.P. : Il est pour moi évident que si le rôle premier d’un député est d’êtreprésent à l’AssembléeNatio- nale, il se doit tout de même de défendre sa terre d’élection. Il ne s’agit pas d’orienter les lois en faveur d’un territoire sur unautre, mais de faire la promotion per- manente de notre culture, notre savoir-faire et notre patrimoine. Il est notre premier ambassa-

deur.

L.P.P. : Quelle est votre position sur le contournent de Pontarlier et comment comptez-vous peser ? C.P. : Les infrastructures routières dans les zonesmontagneuses sont souvent un casse-tête. De plus, il y a beaucoup de difficultés pour réunir lesmoyens financiers per- mettant de réaliser les ouvrages nécessaires aux stricts désencla- vements des communes comme Pontarlier ouMorteau.Je n’aurai pas de baguette magique per- mettant cela. Il s’agit donc de répondreauxbesoinsavecd’autres anglesde réflexion,comme l’aspect sur les flux de circulationglobaux pour détourner plus tôt,et sur les modes de déplacement pour les moyennes et longues distances afin de limiter le nombre de véhi- cules sur nos routes. L.P.P. : À quoi devrait ressembler une bonne réforme de la décentralisation et des collectivités ? C.P. : Cette bonne réforme ne peut pas être réalisée par des “mesu- rettes” ou d’une manière unila- térale. La fiscalité globale de notre pays doit être refondée et repen- sée pour intégrer certes, le finan- cement des collectivités locales, mais aussi celui de notre modè-

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