La Presse Pontissalienne 152 - Juin 2012

24 DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 152 - Juin 2012

FRONT NATIONAL Claude Vernier “Quand on veut, on peut” Le candidat étiqueté Marine Le Pen veut en finir avec le système actuel qui selon lui n’ont fait que dilapider l’argent public. Il se dit non raciste

il manque la volonté politique, peut- être pour punir les Suisses de leur refus d’entrée dans l’union soviétique européenne. Pour réindustrialiser le territoire, il faut faire pression sur les pays émergents qui ne s’embarrassent pas des questions sociales, des normes de sécurité et des normes environne- mentales. Et surtout, surtout, il faut des infrastructures ferroviaires, rou- tières et des voies de communication modernes. L.P.P. : Partant du constat que les citoyens attendent souvent tout de leur député, quel est selon vous le rôle sur sa terre d’élection, de cet élu dont la fonction première est de voter la loi ? C.V. : : Je ne suis pas pour la décentra- lisation, je suis pour un Etat fort. Mais c’est fait, alors mettons en place une simplification administrative (sup- pression de l’intercommunalité, etc.). La décentralisation a vu apparaître de nouveaux seigneurs qui dilapident l’argent public à vitesse grand V, d’où augmentations vertigineuses des impôts locaux que certaines personnes ont du mal à honorer. Ces seigneurs souvent socialistes qui pleuraient que l’État U.M.P. ne leur serve autant d’argent qu’ils voulaient, maintenant avec Hollande, ils vont être servis. L.P.P. : L’écologie a été très peu présente dans la campagne présidentielle. Quels exemples concrets d’action pourraient être menés dans la circonscription ? C.V. : Pour l’écologie il y a urgence si on veut préserver la nature, il en va de notre santé. Nous avons de belles

Claude Vernier :

“La décen- tralisation a vu appa- raître de nouveaux seigneurs qui dilapi- dent l’argent public.”

L a Presse Pontissalienne : Pourquoi avez- vous décidé de solliciter le suffrage des électeurs lors de ces législatives ? Claude Vernier : Je sollicite le suffrage des électeurs parce que la véritable opposition aux socialistes, ce sont les députés du mouvement de Marine Le Pen qui l’incarneront le mieux puisque les dirigeants de l’U.M.P. appellent à voter socialiste si leurs candidats ne sont pas au deuxième tour. Il faut une majorité d’élus de notre mouvement à l’assemblée car avec l’élection de Fran- çois Hollande, la bureaucratie sera de plus en plus pesante. Les charges et les impôts vont augmenter au point de finir par totalement décourager tou- te initiative. L.P.P. : Sur quels arguments prioritaires axe- rez-vous votre campagne ? C.V. : Ma campagne sera axée princi- palement sur la réduction de certaines dépenses publiques, la réduction des coûts exorbitants de la décentralisa- tion et la remise à plat du système fis- cal qui pénalise lourdement nos P.M.E. L.P.P. : Si vous êtes élu, quels dossiers porte- rez-vous en priorité sur la campagne ? C.V. : Edgar Faure doit se retourner

dans sa tombe, cela fait depuis 1965 que la question de la R.N. 57 n’est pas réglée. Il faut agir vite et bien pour la sécurité de tous (3 villages et 1 ville traversés, plus de 1 000 camions et 25 000 voitures par jour), pour le déve- loppement économique et le dévelop- pement touristique. Quand on veut, on peut. Tout d’abord, on le doit aux frontaliers qui perdent plus d’une heu- re tous les soirs dans les bouchons. Le gouvernement est fort pour les ponc- tionner avec les impôts donc il est de

rivières (Doubs, Drugeon, Loue, Des- soubre), nous avons le devoir de les préserver de toutes pollutions. Cela peut-être bon pour le tourisme. Sachez que la terre ne nous appartient pas, on l’emprunte aux générations futures. L.P.P. : Le salaire des politiques est souvent stigmatisé. Le revenu des députés vous parait- il juste ? C.V. : Les hommes politiques doivent se comporter en soldats, donc se battre pour le bien de la nation et non pour leur compte en banque. Monsieur Biné- truy se gardera bien de parler rému- nération, car l’assemblée a voté à l’unanimité d’attribuer de gros émo- luments à chaque député non réélu. Où est la fin des privilèges de 1789 ?

Je pense qu’il faut revoir à la baisse les indemnités des députés qui ne sont pas justifiées car 80 % des lois sont votées à Bruxelles. Je lance cet appel aux artisans, aux paysans, aux ouvriers, à tous ceux qui votaient pour le MoDem, U.M.P. : Votez Claude Vernier car les deux candi- dates de l’U.M.P. sont du même aca- bit que le député sortant, c’est-à-dire invisible mais surtout iront dans le sens opposé au sens qu’elles vous expo- seront dans leur profession de foi. Un dernier mot pour ceux qui hésitent ou qui croient aux préjugés : je ne suis pas raciste, pas fasciste mais tout sim- plement réaliste. Propos recueillis par J.-F.H.

son devoir qu’ils circu- lent dans les meilleures conditions. Et il en est de même pour la route des microtechniques de Fuans à la douane suis- se. On peut trouver l’argent nécessaire en faisant des économies ailleurs (cesser les plans de renflouement de la dette grecque, lutter contre la fraude socia- le qui ne coûte pas moins de 20 milliards d’euros par an…). De nombreuses études ont déjà été effectuées, donc

“Edgar Faure doit se retourner

dans sa tombe.”

LUTTE OUVRIÈRE Odile Humbert La candidate “révolutionnaire”

pressions de poste dans les hôpi- taux, contre les licenciements… L.P.P. : Un dossier sur lequel tous les élus du Haut-Doubs se cassent les dents : les infrastructures routières, et notamment le contournement de Pontarlier. Quelle est votre position sur la question et comment comptez vous peser ? O.H. : L’utilité et le coût du contournement de Pontarlier doivent être appréciés par la population elle-même. Grâce au secret des affaires, les grandes entreprises de travaux publics se partagent le marché des routes et des grands aménage- ments dans le pays. Il faut que la population puisse savoir com- bien les entreprises empoche- ront si un tel chantier voit le jour. L.P.P. : Les désengagements financiers de l’État sont souvent stigmatisés par les collectivités locales, sources de restrictions budgétaires. À quoi devrait ressembler une bonne réforme de la décentralisation et des collectivités ? O.H. : Il est vrai que l’État se désengage financièrement depuis des années au détriment des collectivités locales. À tous les niveaux, celui de l’État com- me des collectivités locales, l’argent public doit aller aux services publics. Il faut suppri- mer les aides aux grandes entre- prises et consacrer ces sommes à créer directement des emplois dans des domaines utiles à la population. L.P.P. : L’emploi est la plus grande prio- rité du prochain mandat. Le Haut- Doubs a la chance de compter sur la manne suisse. Comment doit-on appré- hender la question industrielle pour le Haut-Doubs où des entreprises fer- ment leurs portes ?

Odile Humbert souhaite appliquer à la lettre, quitte à ne pas coller spécifiquement aux réalités du Haut-Doubs, les préconisations de Nathalie Artaud. Le communisme revisité.

touche toute la population.

Odile Humbert : “Si je suis élue, je reverserai l’intégralité de mon indemnité parlemen- taire à mon parti.”

L.P.P. : Si vous êtes élue, quels dos- siers porterez-vous en priorité sur la campagne ? O.H. : Si je suis élue, je défendrai ces mesures indispensables à l’Assemblée et je m’opposerai à toutes les lois qui vont à l’encontre des intérêts des tra- vailleurs. Mais ceux qui voteront pour moi, sont conscients qu’il ne suffira pas d’un bulletin de vote, ni d’une présence à l’Assemblée pour les imposer. Seules des luttes de grande envergure, déterminées et conscientes, le permettront. Je défends donc un programme pour les luttes à venir, autour desquelles tous les travailleurs, des petites entreprises comme des grandes, du privé comme du public pourront se regrouper. Et que tous ceux qui subissent la crise pourront aussi rejoindre. Ce programme sera donc un objectif pour les mouvements sociaux qui ne manqueront pas de se déclencher avec l’aggravation de la crise. L.P.P. : Partant du constat que les citoyens attendent souvent tout de leur député, quel est selon vous le rôle sur sa terre d’élection, de cet élu dont la fonction première est de voter la loi ? O.H. : Les uns et les autres nous présentent ces élections comme décisives,mais l’Assemblée natio- nale est surtout une chambre d’enregistrement. Si je suis élue, je me ferai le porte-voix de toutes les luttes, de toutes les résis- tances, celles contre les ferme- tures d’écoles, contre les sup-

L a Presse Pontissalienne : Pour- quoi avez-vous décidé de sol- liciter le suffrage des électeurs lors de ces législatives ? Odile Humbert : Je me présente pour continuer à faire connaître les idées défendues par Natha- lie Arthaud pendant la cam- pagne pour les présidentielles. Ceux qui ont approuvé ce pro- gramme pourront manifester leur accord à nouveau en votant pour ma candidature. D’autres qui, tout en approuvant les idées défendues par NathalieArthaud, ont préféré “voter utile”, ont ain- si une occasion d’exprimer vrai- ment leurs idées. En votant pour ma candidatu- re, les électeurs diront qu’ils ne font aucune confiance à Hol- lande pour protéger les tra- vailleurs des attaques patro- nales et de la crise du capitalisme. Ils diront qu’il existe une oppo- sition à l’austérité de gauche, qui se situe dans le camp des travailleurs, pour que la droite et l’extrême droite ne puissent pas prétendre être la seule oppo- sition à la gauche au pouvoir. Enfin, ils diront que les tra- vailleurs ne peuvent compter que sur leurs propres luttes pour se défendre et pour changer la société. Ma candidature sert aussi à affir- mer l’existence d’un courant com- muniste : je défends une orga-

nisation rationnelle de l’économie où l’on produit pour satisfaire les besoins de tous les hommes en mettant fin à l’exploitation, à la misère et au chômage. L.P.P. :Sur quels arguments prioritaires axerez-vous votre campagne ? O.H. : Ma campagne portera sur les mesures qu’il sera nécessai- re d’imposer au patronat et au gouvernement. L’interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous sans per- te de salaire : les travailleurs n’ont que leur emploi pour vivre, ils doivent pouvoir le conserver quitte à prendre sur les profits des entreprises. Une augmen- tation générale de tous les salaires, retraites et pensions, avec un salaire minimum de 1 700 euros nets par mois et la garantie du pouvoir d’achat par leur indexation automatique sur le coût de la vie, c’est-à-dire

O.H. : Le patronat comme les élus nous disent qu’il faut aider les entreprises pour qu’elles ne démé- nagent pas de l’autre côté de la frontière ou pour qu’elles ne fer- ment pas. Mais ce qu’ils font, c’est de l’assistanat à grande échelle. Chaque année, ce sont des centaines de milliards que l’État verse au patronat, sous couvert “d’aide aux entreprises” : les vrais assistés, ce sont les patrons. C’est par des luttes de chaque côté de la frontière, ensemble, que les travailleurs se défendront. L.P.P. : Que manque-t-il au Haut-Doubs pour être une vraie terre de touris- me ? O.H. : Pour partir en vacances, pour que des touristes d’autres régions se déplacent, il faut des salaires corrects pour tous : pas de salaires inférieurs à 1 700 euros nets par mois ! L.P.P. : L’écologie a été très peu pré- sente dans la campagne présiden-

tielle. Quels exemples concrets d’action pourraient être menés dans la cir- conscription ? O.H. : Pour les questions d’environnement comme pour le reste, la population doit s’occuper elle-même de son sort. L’État n’a pas pris à temps les décisions nécessaires sur les décharges sauvages ou l’état des eaux dans le Haut-Doubs. Pour achever l’installation ou la modernisation de centrales d’épuration, les travaux doivent être faits à prix coûtant sous le contrôle de la population. L.P.P. : Le salaire des politiques est souvent stigmatisé. Le revenu des députés vous parait-il juste ? O.H. : Les députés devraient être révocables à tout moment durant leur mandat et bénéficier d’un salaire équivalent au niveau moyen d’un salarié. Si je suis élue, je reverserai l’intégralité de mon indemnité parlemen- taire à mon parti. Propos recueillis par J.-F.H.

l’échelle mobile des salaires. L’abolition du secret des affaires : il faut rendre légal le contrôle et la dif- fusion par les tra- vailleurs eux- mêmes de ce qui se passe dans les coulisses des entreprises et

“Les vrais assistés, ce sont les patrons.”

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