La Presse Pontissalienne 152 - Juin 2012

DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 152 - Juin 2012

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E.E.L.V. François Mandil Il défend un autre développement pour le Haut-Doubs Le jeune conseiller municipal pontissalien écologiste défend sans faillir les thèses de son mouvement. Tout à fait adaptables selon lui, au Haut-Doubs et à ses problématiques.

François Mandil : “Trop sou- vent, les députés se comportent comme des représen- tants de commerce.”

L a Presse Pontissalienne : Pour- quoi avez-vous décidé de sol- liciter le suffrage des électeurs lors de ces législatives ? François Mandil : Les législatives sont àmes yeux l’élection la plus importante, puisque les dépu- tés sont les représentants du peuple français dans son inté- gralité. L’Assemblée Nationale devait être une juste représen- tation de la diversité des citoyens. L.P.P. : Sur quels arguments priori- taires axerez-vous votre campagne ? F.M. : Gauche traditionnelle et droite ont alterné au pouvoir depuis des années mais elles n’ont pas été en mesure de répondre aux attentes fonda- mentales. Les générations qui viennent savent qu’elles vivront dans demoins bonnes conditions sanitaires et économiques que celles de leurs parents. L’écologie place le savoir, la culture, les relations sociales, l’harmonie avec notre environnement natu- rel et humain au cœur des pré- occupations. Ce choix de socié- té est le seul à pouvoir assurer la sauvegarde de l’humanité. L.P.P. : Si vous êtes élu, quels dossiers porterez-vous en priorité sur la circons- cription ? Partant du constat que les citoyens attendent souvent tout de leur député, quel est selon vous le rôle sur sa terre d’élection, de cet élu dont la

ment sur le salaire, mais égale- ment sur les conditions de tra- vail, sur les transports. Je défen- drai la qualité de vie au travail, l'amélioration de la mobilité en zone rurale. L.P.P. : Que manque-t-il au Haut-Doubs pour être une vraie terre de touris- me ? F.M. : Il manque surtout une réel- le coordination entre les diffé- rents organisateurs et presta- taires, il manque de la confiance en notre potentiel, il manque un réseau de transports collectifs pour accueillir les touristes qui n'ont pas de voiture, il manque une valorisation des trésors régio- naux. La politique touristique a toujours été menée sans cohé- rence et en compétition entre

construction de nouvelles routes, c'est être favorable aux forages pétroliers dans le Haut-Doubs. L.P.P. : Les désengagements financiers de l’État sont souvent stigmatisés par les collectivités locales, sources de restrictions budgétaires. À quoi devrait ressembler une bonne réforme de la décentralisation et des collectivités ? F.M. : Je suis favorable à une Europe des régions. La France compte trop de strates admi- nistratives, source de lourdeurs et de dépenses. Je suis favorable à la fusion des Départements et des Régions, et aux transferts des compétences des communes vers les communautés de com- munes. Càd : L’emploi est la grande priorité du prochain mandat. Le Haut-Doubs a la chance de compter sur la manne suisse. Comment doit-on appréhen- der la question industrielle pour le Haut-Doubs où des entreprises fer- ment leurs portes ? F.M. : Les écologistes défendent la “relocalisation de l’économie”, c'est-à-dire le fait de pouvoir pro- duire et consommer localement. Nous faisons particulièrement confiance au tissu des P.M.E.- P.M.I., à l’artisanat, car ce sont souvent les plus grands pour- voyeurs d'emplois, les plus inno- vants. L'attrait du travail en Suisse n'est pas basé unique-

fonction première est de voter les lois ? F.M. : Trop souvent, les députés se comportent comme des repré- sentants de commerce, ne défen- dant que l’intérêt particulier. Beaucoup seraient heureux d’obtenir chez eux toutes les autoroutes, tous les hôpitaux flambant neufs tout en laissant les circonscriptions voisines démunies. Je défends l’intérêt général : je parlerai donc beau- coup de transition énergétique, et je défendrai une agriculture protectrice des hommes, des milieux et des paysages. Je m'opposerai avec vigueur contre l'exploitation d'hydrocarbures dans le massif. L.P.P. : Un dossier sur lequel tous les élus du Haut-Doubs se cassent les dents : les infrastructures routières, et notamment le contournement de Pontarlier. Quelle est votre position sur la question et comment comptez- vous peser ? F.M. : Le contournement de Pon- tarlier est une chimère tech- nique. Il ne pourra pas se faire. Depuis des décennies, les dépu- tés font réaliser des études par- ticulièrement chères,mais aucun n'a jamais envisagé un moyen alternatif à la voiture ni la relo- calisation de l'économie. Les res- ponsables politiques préfèrent rester attachés à la civilisation du pétrole. De fait, défendre la

les différents pôles.

L.P.P. : Le salaire des politiques est souvent stigmatisé. Le revenu des députés vous paraît-il juste ? F.M. : Ce n'est pas tant le salai- re qui est exagéré que les avan- tages annexes. Je ne citerai qu'un exemple : lors de la réforme des retraites, les députés se sont votés un régime spécial scan- daleusement avantageux. Seuls les députés verts s’y sont oppo- sés. Je suis favorable à une très grande transparence financiè- re et j’ai d'ailleurs signé la char- te éthique d’Anticor. Propos recueillis par J.-F.H.

L.P.P. :L’écologie a été très peu pré- sente dans la campagne présiden- tielle. Quels exemples concrets d'actions pourraient être menées dans la circonscription ? F.M. : Les partis politiques tra- ditionnels confondent écologie et protection de l’environnement. Quand je parle d'économie, je parle d'écologie parce que c'est un projet global. Toutes mes réponses précédentes sont des exemples concrets d'écologie.

L a Presse Pontissalienne : Pourquoi avez-vous déci- dé de solliciter le suffrage des électeurs lors de ces législatives ? Renée Rémy : François Hollande doit posséder une largemajorité à l’AssembléeNationale pour pouvoir décliner les 60 mesures phares sur les- quelles les Françaises et les Français l’ont élu. De plus, Franc-Comtoise, j’aime infiniment le Haut-Doubs dans lequel je me rends souvent. L.P.P. : Sur quels arguments prioritaires axerez-vous votre campagne ? R.R. : Le M.R.C. fait partie de la majorité prési- dentielle. L.P.P. : Si vous êtes élu, quels dossiers porterez-vous en priorité sur la circonscription ? R.R. : L’emploi, le pouvoir d’achat, les retraites, l’école, les services publics, etc. L.P.P. : Partant du constat que les citoyens attendent souvent tout de leur député, quel est selon vous le rôle sur sa terre d’élection, de cet élu dont la fonction pre- mière est de voter les lois ? R.R. : Être le plus possible à l’écoute des élec- trices et électeurs, être très présente localement ainsi qu’à l’Assemblée Nationale. L.P.P. : Un dossier sur lequel tous les élus du Haut-Doubs se cassent les dents : les infrastructures routières, et notamment le contournement de Pontarlier. Quelle est votre position sur la question et comment comptez- vous peser ? R.R. : Mon premier travail sera de consulter l’ensemble du dossier, de discuter avec les habi- tantes et habitants, avant de prendre une déci- sion et de peser de toutmonpoids,tout en sachant qu’un député ne peut pas tout, tout seul. L.P.P. : Les désengagements financiers de l’État sont souvent stigmatisés par les collectivités locales, sources celui qui s’est pourtant rallié à François Hollande. Son grand mot : la concertation. M.R.C. Renée Rémy Elle défend les idées de Chevènement Investie par le M.R.C. de Jean- Pierre Chevènement, cette proche de l’ancien maire de Belfort ten- tera de faire entendre la voix de

Renée Rémy : “Aucune délocalisation ou fermeture ne devra s’opérer sans contrôle de l’État.”

de restrictions budgétaires. À quoi devrait ressembler une bonne réforme de la décentralisation et des col- lectivités ? R.R. : François Hollande et son gouvernement doivent consulter l’ensemble des collectivités ter- ritoriales. Toute son action sera transparente. L.P.P. : L’emploi est la grande priorité du prochain man- dat. Le Haut-Doubs a la chance de compter sur la man- ne suisse. Comment doit-on appréhender la question industrielle pour le Haut-Doubs où des entreprises fer- ment leurs portes ? R.R. : Je suis absolument d’accord sur le fait qu’une grande concertation sociale doit être pro- grammée vite et que la réindustrialisation est le fer de lance de l’emploi. L’argent public, don- né aux entreprises, doit être contrôlé. Aucune délocalisation ou fermeture ne devra s’opérer sans contrôle de l’État. Il faut développer les P.M.E.-P.M.I. L.P.P. : Que manque-t-il au Haut-Doubs pour être une vraie terre de tourisme ? R.R. : Le Haut Doubs est magnifique, si divers, si créatif. Pour le valoriser encore, il faudra fai- re un constat : commerces, hôtels, chambres d’hôtes,agriculture,artisanat,spécificités,mani- festations, autres avant de proposer des actions pertinentes. L.P.P. : L’écologie a été très peu présente dans la cam- pagne présidentielle. Quels exemples concrets d’actions pourraient être menées dans la circonscription ? R.R. : L’écologie fait partie intégrante de l’ensemble de l’action gouvernementale. Les économies d’énergie, la taxe carbone sont prioritaires bien entendu. L.P.P. : Le salaire des politiques est souvent stigmati- sé. Le revenu des députés vous paraît-il juste ? R.R. : Un député qui remplit le plus correcte- ment possible son mandat dans sa circonscrip- tion et à Paris doit bénéficier d’un salaire décent. Je n’entrerai pas dans ces digressions politi- ciennes. Il y a mieux à faire que cela. De plus, il n’y aura plus de cumul de mandat et beaucoup de travail, donc besoin de temps. Propos recueillis par J.-F.H.

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