La Presse Pontissalienne 152 - Juin 2012

DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 152 - Juin 2012

21

P.S.

Liliane Lucchesi Une candidature “de constance et de fidélité” Conseillère municipale dans l’opposition à

Liliane Lucchesi : “19 pistes pour notre territoire : elles n’ont jamais été portées par le député U.M.P.”

entre le terrain et Paris. Certes, il doit accomplir un travail impor- tant à l’Assembléenationale,mais il ne doit jamais oublier d’où il vient. Il doit être député à plein- temps, disponible et à l’écoute de toutes et tous sur son territoire, attentif à la vie quotidienne, aux difficultés du terrain, pour que son travail législatif soit inspiré du réel et réponde vraiment aux enjeux L.P.P. : Quelle est votre position sur la question du contournement de Pon- tarlier ? L.L. : Force est de constater que sur ce dernier dossier, la droite, qui gère ce territoire depuis tou- jours, n’apas avancé.Aujourd’hui il est temps d’envisager des solu- tions réalisables à court terme (sécurisation des points noirs : la Main-la Vrine, les Tavins…), et pour Pontarlier de réfléchir à un projet en adéquation avec l’état des finances de la France et le changement dementalités.Le rail est la solution première mais ce n’est pas la seule. Il est urgent d’agir et je m’y engage. L.P.P. : À quoi devrait ressembler une bonne réforme de la décentralisation et des collectivités ? L.L. : Les collectivités territoriales réalisent aujourd’hui près de 70% de l’investissement public dans notrepays alors qu’ellesnepèsent que 10 % de la dette publique au niveau national. Ces dernières

années, elles ont pallié la perte des services publics de proximité sans toujours être respectées.Leur rôle est donc essentiel. Elles doi- vent pour l’accomplir disposer de leviers fiscaux opérants et de res- sources claires de la part de l’État avec des compétences clarifiées. C’est le sens du nouvel acte de décentralisation qui sera un des grands chantiers du quinquen- nat. L.P.P. : Comment doit-on appréhender la question industrielle pour le Haut- Doubs où des entreprises ferment leurs portes ? L.L. : Il n’y a pas d’économie sans industrie, sans innovation, sans recherche.LaFrance doit renouer avecunevéritableambition indus- trielle. Mettre en place un “pacte productif”est une urgence natio- nale:accèsaucréditpourlesentre- prises, réorientationde l’épargne. Il faut cibler aides publiques et allégements fiscauxvers les entre- prises qui investissent sur le ter- ritoire, localisent leurs activités et sont les plus exposées à la concurrence internationale. Exi- ger le remboursement des aides publiques pour celles qui déloca- lisent. Notre circonscription est riche de 27 % de jeunes : les “contrats de génération” transmettront des savoir-faire et préserveront des emplois pour les jeunes et les seniors. Les entreprises des territoires

Pontarlier, Liliane Lucchesi espère compter sur les résultats de la récente présidentielle pour faire entendre sa voix et convaincre que le Haut- Doubs n’est pas forcément une terre de droite.

L a Presse Pontissalienne : Pour- quoi avez-vous décidé de sol- liciter le suffrage des électeurs lors de ces législatives ? ilien Lucchesi : ÉlueduHaut-Doubs depuis 1989, ma candidature est logique et naturelle sur cette cir- conscription. Elle est aussi une candidature de constance et de fidélité : en tant que femme, citoyenne et élue je vis, travaille et milite sur ce territoire où j’ai élevé mes enfants, et auquel je suis attachée depuis plus de vingt ans.Enfin,ma candidature est le symbole d’une alternance apai- sée :notrenouveauprésident,doit avoir lesmoyens de gouverner,et leHaut-Doubs peut y contribuer. L.P.P. :Sur quels arguments prioritaires axerez-vous votre campagne ? L.L. : La justice d’abord : justice entre les citoyens et entre les ter- ritoires ! Notre pays doit se rele- ver. Les efforts demandés seront d’autant mieux acceptés que la justice sera concrètement au ren- dez-vous. La solidarité ensuite.Je pense en particulierauchantierdeladépen- dance. Je m’inscris pleinement

dans la proposition de privilégier un financement par la solidarité nationale et non par des assu- rances individuelles. Enfin la jeunesse et le travail,avec la formation, l’éducation, les “contrats de générations” et aus- si la sécurisation des parcours professionnels. L.P.P. : Si vous êtes élue, quels dos- siers porterez-vous en priorité sur la circonscription ? L.L. : Ames yeux il n’y a pas d’un côté ce qu’un député vote à l’AssembléeNationaleet de l’autre ses actions dans la circonscrip- tion. Il faut de la cohérence. Ain- si on ne peut pas accepter les fer- metures de classe à Paris et se battre pour conserver une école dans le Haut-Doubs. Il en va de même en ce qui concerne le déve- loppement économique,la défen- se du monde rural, la présence des services publics… L.P.P. : Quel est selon vous le rôle du député sur sa terre d’élection, de cet élu dont la fonction première est de voter les lois ? L.L. : Undéputé doit être un relais

re “industrie-tourisme” regrou- pant l’ensemble des acteurs. J’y ajouterai l’offre culturelle, et la synergie avec la Suisse. L.P.P. : Quels exemples concrets d’actions pourraient être menées en matière d’environnement ? L.L. : J’appuierai et initierai des actions concrètes basées sur les principes du développement durable.J’accompagnerail’isolation thermique des logements, et la tarification progressive de l’eau, du gaz et de l’électricité. Je serai vigilante à ce qu’aucun forage par fracturation hydraulique ne soit autorisé ici ou ailleurs. L.P.P. : Le salaire des politiques est souvent stigmatisé. Le revenu des députés vous paraît-il juste ? L.L. : Je dois vous avouer que j’ignore le montant exact des indemnités allouées aux députés. François Hollande réduira sa rémunérationetcelledesministres de 30%,j’approuverai qu’il en soit de même pour les députés.

frontaliers sont soumises à de fortes pressions liées à la concur- rence de proximité avec les entre- prises suisses. Il faut là l’intervention d’un élu du terri- toire au niveau national, et pro- bablement européen, ce qui n’a pas été fait jusqu’à présent. Un rapport parlementaire (Blanc- Keller) datant de juin 2010 pro- pose 19 pistes pour notre terri- toire :ellesn’ont jamais étéportées par le député U.M.P. Je reprendrai ces pistes pour les approfondir et les relayer. L.P.P. : Que manque-t-il au Haut-Doubs pour être une vraie terre de touris- me ? L.L. : Peut-être une volonté par- tagée par tous les acteurs. Pour- tant, la nature, les savoir-faire, l’architecture dans notre circons- cription sont des joyaux à pré- servermais aussi à partager et le tourisme est uneactiviténondélo- calisable. J’accompagnerai tous lesprojets qui permettront un tou- risme intelligent,respectueuxdes gens et de l’environnement. Je soutiendrai la créationd’une filiè-

Propos recueillis par J.-F.H.

Made with FlippingBook HTML5