La Presse Pontissalienne 151 - Mai 2012

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 151 - Mai 2012

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Les législatives ne semblent pas troubler le conseil municipal de Pontarlier. Les partisans de Nathalie Bertin et ceux d’Annie Genevard cohabitent sans faire état de leurs convictions. chacun choisit son camp POLITIQUE Conseil municipal Bertin-Genevard,

I l y a bien quelques frictions, mais pas de quoi diviser le Conseil municipal de Pon- tarlier. En tout cas, pour l’instant, à en croire les élus, les législatives n’ont pas conduit à l’émergence de clans au sein de la majorité avec d’un côté les partisans de Nathalie Ber- tin, et de l’autre ceux d’Annie Genevard. Les deux tendances cohabitent au conseil. Le cla- sh redouté suite à la décision de Patrick Genre de prendre la présidence du comité de sou- tien de la candidate U.M.P. Annie Genevard, alors que sa propre adjointe, Nathalie Ber- tin, est elle aussi candidate sous l’étiquette du Parti Radi- cal, n’a pas lieu. “Il n’y a pas de division dans le sens où le soutien que j’ai apporté à Annie Genevard date de plusieurs mois. Je l’ai dit à Nathalie Ber- tin” affirme Patrick Genre. Le maire de Pontarlier reconnaît cependant que la situation est “peut-être un peu inconfortable. Je suis un grand garçon et je

problème” ajoute-t-il. L’adjoint Daniel Defrasne n’est pas indiffèrent à cette forme de respect mutuel. “Il n’y a pas de mélange des genres” obser- ve l’adjoint au maire qui est un des plus fervents soutiens de Nathalie Bertin. Un avis confirmé par la candidate qui présentera son équipe de cam- pagne le 9 mai à 18 heures au Café Français. “Je continue de faire mon travail normalement. Les élus ne me font pas la tête. Il n’y a pas de guerre. Patrick Genre a pris une position, j’ai la mienne et c’est tout.” Tout va bien si chacun garde pour lui ses convictions sans que celles-ci ne viennent pol- luer le débat municipal. La pression pourrait monter d’un cran en fonction de l’évolution de la campagne, au fur et à mesure que l’on se rapproche- ra du scrutin. “Cela risque d’être un peu tendu prévient Gaston Droz-Vincent qui soutient Annie Genevard. C’est normal que ce soit un peu houleux. Mais

suis entouré de grandes per- sonnes. Je crois qu’il faut dis- socier l’activité communale de l’investissement personnel dans une campagne des législatives.” Mesurant sans doute la sensi- bilité du sujet, le maire s’est abstenu semble-t-il de donner des consignes à ses co-listiers. “Chacun fait ce qu’il veut” affir- me Bertrand Guinchard, conseiller municipal. Militant U.M.P., il a choisi de soutenir Madame le maire de Morteau qui est la candidate naturelle de son parti. “Moi le premier,

Au conseil municipal de Pontarlier, chacun fait la part des choses… Pour l’instant.

les préoccupe pas pour l’instant” observe une commerçante de la rue de la République. Lors- qu’elle discute politique avec ses clients, ce n’est pas cela qui les dérange. “Ce qu’ils criti- quent le plus, c’est que Patrick Genre se dise sans étiquette lorsqu’il est maire, alors qu’aux régionales et aux législatives il s’affiche avec l’U.M.P. Les gens en ont assez de son double discours. Il est temps qu’il cla- rifie sa position et qu’il l’assume une fois pour toutes. Tant qu’il n’était que maire, cela passait. Aujourd’hui, ça lui fait du tort.”

soutienne pas la candidate issue de sa majorité municipale. “Si j’étais une citoyenne lambda , je trouverais la situation tota- lement illisible. Je n’ai rien d’autre à dire.” Aurait-il pu en être autrement. “Si la candi- dature de Nathalie Bertin était arrivée plus tôt, les choses auraient peut-être été diffé- rentes” confessait un élu pon- tissalien au lendemain de la présentation de l’équipe de campagne d’Annie Genevard. Les habitants de la capitale du Haut-Doubs pourraient-ils reprocher la prise de position de leur maire dans ces légis- latives quelle que soit l’issue du scrutin ? “Cette question ne

du moment qu’il y a le respect des personnes et de la démo- cratie.” Le temps des explica- tions viendra inévitablement entre les partisans de chaque camp au lendemain des élec- tions législatives. Si Annie Genevard devait perdre, il est possible que politiquement, Patrick Genre ne sorte pas indemne de cette défaite. Liliane Lucchesi, la candidate socialiste qui est aussi dans l’opposition municipale suit d’assez loin les querelles intes- tines qui chahutent la droite. Mais elle se met à la place des Pontissaliens qui pourraient trouver curieux que leur mai- re, sans étiquette politique, ne

j’ai dit que comp- te tenu du contexte, il était important que chacun prenne position au conseil afin d’éviter que l’on se regarde en chiens de faïen- ce. Tant que cha- cun respectera le choix de l’autre, il n’y aura pas de

“Aujourd’hui, ça fait du tort au maire.”

T.C.

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