La Presse Pontissalienne 151 - Mai 2012

ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n° 151 - Mai 2012

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HORLOGERIE Problèmes financiers L’architecte horloger n’a pas dit son dernier mot

AMÉNAGEMENT R.N. 57 Vesoul-Pontarlier, même combat ? Il faut s’attendre à

quelques discussions houleuses au sein du Pôle métropolitain Centre Franche-Comté. Si l’occasion se présen- te, il est peu probable que le maire de Vesoul accepte sans sourciller,

pays où la marque était en croissance de 200 %. Mais pour réussir dans l’horlogerie, et en particulier sur le marché du haut de gam- me, le génie créatif ne suffit pas à faire vivre une marque indépendante. Il faut égale- ment des moyens financiers puissants pour investir, inno- ver, produire, se développer, et finalement exister aux côtés des grands noms de l’horlogerie suisse qui ont les moyens finan- ciers de leurs ambitions. “Les banques sont des relais de crois- sance. Ce qu’il faut à une entre- prise pour avancer, ce sont des fonds propres. Mon échec est de ne pas être parvenu à trou- ver des capitaux. Je n’ai trou- vé personne dans mon pays pour investir dans la société” déplore Alain Silberstein. Les idées sont là, mais il manque à ce passionné d’horlogerie les finances pour les concrétiser. Cependant à 62 ans, Alain Silberstein n’a pas dit son dernier mot. Il cherche en ce moment les moyens de rebondir. “Il y aura une suite sous ma propre marque, ou alors je mettrai mon savoir-faire au service d’une autre marque” prévient l’architecte horloger. T.C.

Alain Silberstein vit la liquidation judiciaire de son entreprise comme un échec. Il cherche désormais le moyen de rebondir soit sous sa propre marque, soit en mettant son savoir-faire horloger au service d’une autre.

L e 2 avril, le tribunal de commerce a prononcé la liquidation judiciaire avec une poursuite d’activité jus- qu’au 31 mai de La fabrique de Besançon, la société d’Alain Silberstein. Un coup dur pour “l’architecte horloger”. “C’est 25 ans de ma vie qui se termi- nent par un échec” confie-t-il. L’impasse économique ne remet pas en cause son talent créa-

tif. Avec le temps, il est par- venu à imposer l’originalité de sa marque de fabrique décli- née dans chacun de ses modèles vendus à 98 % à l’export. Les montres Alain Silberstein sont reconnaissables à leurs aiguilles jaunes, rouges et bleues aux formes ludiques qui trottent sur le cadran. Le style séduit une clientèle étrangère et en particulier les Japonais, un

que des crédits qui peuvent l’intéresser soient affectés à l’aménagement de la R.N. 57.

Alain Chrétien, jeune maire U.M.P. de Vesoul.

R écemment, les villes de Pontarlier,Vesoul, Dole, Besançon, Lons-le-Sau- nier, et les communautés de communes et d’agglomération qu’elles représentent ont déci- dé de créer ensemble le Pôle métropolitain Centre Franche- Comté. Ensemble, elles espè- rent peser plus lourd pour défendre des projets structu- rants pour leur territoire. Parmi ces dossiers, il y a l’aménagement de la R.N. 57 qui intéresse autant le Haut- Doubs que la Haute-Saône. Dans un contexte où les cré- dits se réduisent à peau de

chagrin, il risque d’y avoir quelques discussions houleuses au sein du pôle pour détermi- ner quel secteur devra être prioritairement aménagé.Alain Chrétien, le jeune maire U.M.P. de Vesoul, qui ambitionne de succéder à Alain Joyandet l’ancien secrétaire d’État, est prêt à en débattre avec ses par- tenaires. “Il y aura un problè- me d’affectation des crédits. Il faudra trouver des solutions, fixer des priorités et éviter de faire du saupoudrage. Le dia- logue n’obligera pas que l’on soit d’accord sur tout. Si sur certains sujets, nous ne trou-

vons pas de terrain d’entente, il ne faudra pas en faire une catastrophe.” L’élu est ouvert au dialogue, mais il est peu probable que si l’occasion se présente, il lais- se filer des crédits pour le Haut- Doubs sans sourciller, alors que le réseau routier haut-saô- nois est en pleine mutation. Bon joueur, il ajoute : “Pour Vesoul, ce pôle va nous per- mettre de faire du lobbying . J’espère que mes collègues défendront des dossiers qui nous intéressent comme je m’engage à soutenir ceux qui les concernent.”

Alain Silberstein : “Mon échec est de ne pas être parvenu à trouver des capitaux.”

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