La Presse Pontissalienne 151 - Mai 2012

PONTARLIER ET ENVIRONS 16

La Presse Pontissalienne n° 151 - Mai 2012

AGRICULTURE

Le Doubs précurseur

Service de remplacement agricole : un rôle social et formateur L’activité au service de remplacement du canton de Pontarlier est en constante progression. Utile, efficace et très formateur.

Anciens et nouveaux acteurs s’étaient retrouvés le 6 avril dernier lors de l’assemblée générale du service de remplacement sur le canton de Pontarlier.

Témoignage

L’ agriculture moderne n’a pas échappé à la mécanisation mais l’agriculteur d’aujourd’hui n’est pas une machine. Son métier l’expose davantage aux accidents. Il n’est pas à l’abri de la maladie ou du décès d’un proche. Et comme tout un chacun, il aspi- re aussi aux loisirs et aux vacances. “Le nombre de jours d’intervention au service de remplace- ment du canton de Pontarlier s’élève à 1 433,5 en 2011. Soit une progression de 200 jours par rap- port à l’année 2010” , indique Nicolas Defrasne, agriculteur à Bouverans et président du servi- ce cantonal qui réunit 120 adhérents. On fait d’abord appel au service de remplace- ment quand on est malade ou victime d’accident. Cela représente 40 % de l’activité. Le second

initié en 1968 recouvrait initialement quatre cantons :Montbenoît, Levier, Pontarlier etMouthe. “Dédé Gremion était le premier vacher du servi- ce de remplacement. Il a travaillé comme ça pen- dant trois ans avant de s’installer. On a procédé à la séparation des cantons en 1983 car cela deve- nait trop lourd à gérer du fait de l’augmentation d’activité. En sachant aussi que tout reposait sur le bénévolat” , note Louis Robbe. Cet ancien agriculteur de La Planée qui fut en son temps trésorier du service se souvient enco- re de la méfiance de certains agriculteurs timo- rés à l’idée de confier leurs bêtes. Le service de remplacement, c’est souvent l’affaire de futurs agriculteurs qui projettent de s’installer. “On fonctionne avec quatre C.D.I. intermittents qui travaillent entre 300 et 1 000 heures par an. On a aussi recours à des occasionnels. En général, il s’agit de scolaires. On en sollicite parfois jus- qu’à 20 à 25 en même temps” , complète Nicolas Defrasne. Le service de remplacement du Doubs qui fête cette année son quarantième anniversaire fédè- re les services cantonaux. Il rassemble aujour- d’hui 2 191 adhérents. Parmi les grandes satis- factions, son président Vincent Fonquernie retient la réussite de la caisse de solidarité. “Le gros souci, c’est le bénévolat. On a besoin de trouver des solutions pour assurer le remplacement de trésorier et responsable de planning. On devra probablement s’orienter vers la professionnali- sation de ces postes” dit-il. F.C.

Félix Saillard : “C’est formateur” A griculteur àHoutaud, Félix Saillard fut par- mi les premiers à tra- vailler au service de

placement dans une ferme où l’on trayait encore à la main. Soit deux heures de travail pour 13 vaches. “On était très attendu surtout quand il y avait des accidents. En 40 ans, les installations de traite ont connu une gran- de évolution. Je garde un bon souvenir de ce passage au ser- vice, c’est très formateur.”

remplacement du Haut- Doubs. “J’ai commencé en 1969 à l’époque des quatre cantons. On partait à la jour- née avec parfois de très longs déplacements” , explique celui qui a exercé ainsi jusqu’en 1976. Il est même parti se perfectionner pendant six mois en Haute-Savoie dans une école de vacher-porcher. Des souvenirs, il en a amas- sé quelques brouettes. Il n’est pas prêt d’oublier ce rem-

motif, ce sont les congés dits “Raf- farin”. Cette mesure adoptée au printemps 2005 permet aux agri- culteurs de prendre des congés payés en bénéficiant de crédits d’impôt.Autres motifs récurrents : la formation et les mandats d’agriculteurs qui exercent des responsabilités professionnelles. La dimension sociale reste essen- tielle dans la démarche. “On par- lait d’ailleurs de service d’entraide au lancement du dispositif qui a vu le jour en 1963 dans le dépar- tement” , explique Ernest Renaud, ancien agriculteur très au fait du sujet. Le service du Haut-Doubs

Félix Saillard a travaillé au service de remplace- ment du Haut-Doubs de 1969 à 1976.

La dimension sociale reste essentielle.

Témoignage

Charlène Cuche : l’obligation de trouver des solutions par soi-même C harlène Cuche a suivi des études en vue d’exercer la même pro- fession que ses parents agricul- teurs. Le service de remplace-

ment, elle connaît pour l’avoir pratiqué à Vercel puis à Pontarlier. “Après une expérience d’une année dans une entre- prise agro-alimentaire en Suisse, j’ai pré- féré réintégrer le service de Pontarlier en novembre dernier” , explique celle qui pro- jette de s’installer sans savoir vraiment où et quand. Charlène Cuche qui fait partie des occa- sionnels du service, apprécie le boulot. “C’est intéressant et pas toujours facile car on est toujours obligé de trouver des solutions par soi-même. Le plus complexe aujourd’hui, c’est de s’adapter en per- manence à du matériel de plus en plus pointu. On reçoit beaucoup d’apprentissages en passant pour ce dis- positif.”

“On reçoit beaucoup d’apprentissages en passant par ce dispositif”, observe Charlène Cuche.

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