La Presse Pontissalienne 151 - Mai 2012

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 151 - Mai 2012

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NATURE

Une action biologique et solidaire Un jardin en partage L’association pontissalienne La Grelinette exploite un jardin ouvrier de façon biologique et solidaire. Une expérience très enrichissante.

L’ origine de cette association qui regrou- pe aujourd’hui une dizaine de personnes remonte à 2009. “À cette époque, plu- sieurs membres du mouvement A.P.I.C., association qui milite pour le respect et l’intégrité biologique de la Terre, ont choisi de concrétiser leurs réflexions en lançant un projet de jardin partagé et solidaire. Cette démarche intéressait aussi les gens du S.E.L. : système d’échange local. Ensemble, ils ont constitué La Grelinette. C’est le nom d’un outil de jardin” , explique Anne Gal- land qui adhère à cette jeune association pon- tissalienne. La Grelinette est ouverte à tous. Il suffit juste de régler ses cotisations et de respecter la char-

te qui régit les principes de fonctionnement de ce jardin biologique, partagé et solidaire. À bas les engrais chimiques, fongicides et autres insec-

L’échange de pratiques et de savoir- faire est de mise au jardin partagé et solidaire.

ticides dans ce jardin où l’on utilise uniquement les amen- dements naturels comme le fumier, le compost, l’engrais naturel. Le travail du sol est primordial. Il remet au goût du jour la pratique de l’assolement, le paillage, l’association de plantes complémentaires, le recours aux prédateurs natu- rels comme les oiseaux ou les coccinelles, l’utilisation de

Partage d’expérience, de pratiques et savoir-faire.

semences et de plantes bio de préférence. Inter- dit aussi le retournement du jardin à la bêche ou au motoculteur. “C’est pour ça qu’on travaille avec la grelinette car elle aère le sol sans enfouir les bactéries. Cet outil est favorable à la vie micro- bienne. Il préserve aussi les vers de terre.” La notion de partage est essentielle. Partage d’expérience, de pratiques et savoir-faire entre ceux qui maîtrisent le jardinage et ceux qui débu- tent. “On partage aussi avec les éléments de la nature même s’ils sont parfois pénalisants.” Le jardin partagé facilite les rencontres et les échanges. On y cultive la convivialité en éprou- vant les bienfaits du contact de la terre. Quant à la solidarité, elle se manifeste entre tous les jardiniers, dans le partage des récoltes. “On fait régulièrement intervenir des spécialistes qui vien- nent nous parler de la microfaune, du compos- tage, des relations entre l’homme et les plantes.” La Grelinette disposait initialement d’une par- celle dans les jardins ouvriers situés au bout de la rue des Lavaux. Un site un peu trop proche

de la route départementale, d’où l’option de démé- nager aux jardins de la Chapelle. “On est repar- ti de zéro.” Un gros travail de préparation du sol s’imposait car la terre s’était beaucoup appau- vrie. Sans oublier l’entraide déployée dans la construction de la cabane de jardin, bien pra- tique pour stocker les outils. “On a eu la chance en 2011 de toucher une subvention de 1 000 euros.” Une partie des fruits et légumes récoltés à la Chapelle est distribuée aux personnes en diffi- culté par l’intermédiaire de l’épicerie solidaire. Les jardiniers partageurs se retrouvent plusieurs fois par semaine, pas forcément tous ensemble, ni aux mêmes heures. “On tient un carnet de bord et un plan du jardin pour que chacun puis- se savoir ce qui a été semé, quand et à quel endroit.” Le partage, ça s’organise aussi.

La construction collective de la cabane illustre bien la solidarité cultivée au sein de la Grelinette.

Contact : Anne Galland au 03 81 46 64 07 Thérèse Jouffroy au 03 81 39 08 11

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