La Presse Pontissalienne 150 - Avril 2012

LA PAGE DU FRONTALIER 50

La Presse Pontissalienne n° 150 - Avril 2012

Un pôle de développement régional à Couvet Les possibilités foncières de la commune du Val de Travers sont de plus en plus réduites pour satisfaire aux futurs projets de développement écono- mique. Face à cette situation, la collectivité a choisi de se doter dʼun pôle de développement régional, bénéficiant de services étendus, avec des disponi- bilités en terrains et en locaux et correctement connecté aux réseaux de mobi- lité. Le pôle de la Léchère à Couvet a finalement été retenu. Il réunit les condi- tions nécessaires. La mise en place du pôle sʼeffectuera en plusieurs phases. La commune va investir près de 2,5 millions de francs dans ce pôle.

ÉCONOMIE

1 000 nouveaux emplois sur 5 ans Val-de-Travers à l’heure de la croissance industrielle La commune du Val-de-Travers entend bien tirer profit des

L développement de l’industrie horlogère se concentre de plus en plus près de la frontière et par là même, de la main-d’œuvre frontalière dont elle a tant besoin. L’expansion concerne tous les centres hor- logers dont celui du Val-de-Travers. “Un emploi sur trois dans la vallée est lié à l’horlogerie. Mais on ne fait rien pour attirer d’autres horlogers” , explique Jean-Nat Karakash. Le conseiller communal en charge de l’économie et des finances est bien conscient des risques inhérents à ce degré de dépendance. Pour autant, quelle collectivité s’opposerait à l’arrivée ou à l’extension d’une entreprise réjouissantes perspectives de développement économique liées à l’extension d’entreprises existantes et à l’arrivée de Cartier.

horlogère ou pas, susceptible de générer des centaines d’emplois ? L’horlogerie haut de gamme suisse surf sur la croissance des pays émergents, la Chine en particulier. Un autre phénomène explique aussi la multiplication des projets actuels. Beau- coup sont motivés par la volonté et l’impérieuse nécessité de s’affranchir de la tutelle du Swatch Group qui contrôle l’essentiel de la production des mouve- ments. Le Val-de-Travers est en plein dans cette logique-là. Parmigiani a ouvert Vau- cher, Chopard l’a imité avec Fleurier Ébauches. Et le mouvement va se pour- suivre si l’on peut dire avec Valfleurier à Buttes où travaillent 500 personnes. Cette entreprise du groupe Richemont spé- cialisée dans les mouvements mécaniques va doubler sa surface de production. Ce qui signifie à terme la création de 300 à 400 emplois. “On a la chance dans cette vallée de disposer d’un des rares accès transfrontaliers qui n’est pas saturé” , esti- me Jean-Nat Karakash. Un argument pro- bablement pris en compte par Cartier,

Une victoire de la fusion de communes.

qu’un hangar à machines forestières.” Mais la commune ne veut surtout pas négliger le développement de cette entre- prise, qui est le principal acteur non horloger de la région. La diversification du tissu industriel est en effet un enjeu prioritaire selon la commune, tout comme le fait d’attirer de nouveaux habitants pour répondre au moins partielle- ment au besoin croissant de main-d’œuvre. “La proximité du bassin frontalier est essentielle mais on ne veut pas que tout repose sur cette logique. On doit tirer profit de la situa- tion pour augmenter la population de la vallée et diminuer encore le taux de chômage qui est passé de 6,8 % à 5,5 % en un an.” L’attractivité du Val-de-Travers peut aussi être considé- rée comme une victoire de la fusion de communes. Ce chan- gement d’échelle offre une vision d’ensemble plus efficace quand il s’agit d’organiser le développement économique. F.C.

autre fleuron horloger du groupe Richemont qui va construi- re une autre unité de production de mouvements avec là aussi des centaines d’emplois à la clef. Les élus du Val-de-Travers entendaient saisir cette chan- ce qui impliquait de trouver la parcelle adéquate. Pas faci- le dans une commune où les disponibilités sont de plus en plus réduites tant en termes de locaux que de terrains. “La zone de Buttes sera complète après l’extension de Valfleu- rier. Les seules réserves de surfaces industrielles se situent à Couvet sur la zone de la Léchère. C’est là que s’installera Cartier sur une parcelle de 25 000 m 2 .” Un autre projet d’agrandissement se précise chez Etel qui emploie plus de 400 collaborateurs dans la région. “La col- lectivité est prête à accompagner cette entreprise en privi- légiant une extension sur le site de Môtiers, ce qui ne va pas sans poser d’autres difficultés. Cette option nécessitera en effet de repositionner un abattoir, une pisciculture ainsi

Jean-Nat Karakash devant la

parcelle où s’installera Cartier sur la zone de la Léchère à Couvet. On devine les perches qui simulent le gabarit du futur bâtiment.

JOUGNE Pas assez haut Le pont de la colère L’ouvrage qui franchit la R.N. 57 est trop bas pour les convois exceptionnels contraints de passer dans le village malgré l’arrêté communal pris depuis 2010 pour bloquer l’accès aux poids lourds.

Faute de pouvoir passer sous le pont trop bas, les convois exceptionnels transitent par le bourg malgré l’arrêté de circulation aux poids lourds.

C e pont qui passe à 4,10 m au- dessus de la chaussée ne cor- respond plus à la taille des convois exceptionnels qui empruntent régulièrement cet axe européen. “C’est le seul endroit où ils doivent quitter la R.N. 57. Ils emprun- tent alors la rue parallèle qui permet de contourner l’obstacle en passant au centre du bourg” , expliqueMichel Morel. Le maire de Jougne n’est pas fran- chement d’accord avec ce report de cir- culation qui peut s’avérer dangereux. Des poids lourds se sont déjà retrou- vés en difficulté dans le sens de la mon- tée notamment. “ On a dû intervenir une fois pour sortir un camion en por- tefeuille” , poursuit l’élu, peu enclin à voir les agents municipaux jouer les dépanneuses. La rue en question souffre

aussi du passage de ces convois volu- mineux. Les dégradations sont mul- tiples : bordures de trottoirs endom- magées, plaques d’égouts descellées, nids de poule… Comme ces convois passent le plus souvent de nuit, pas de constat. Les réparations sont au frais de la collectivité. Sans compter

les dangers inhérents à ce type de trafic. “On nous annonce qu’il en passe entre 60 et 70 par an. À mon avis, c’est beaucoup plus” , affirme Michel Morel qui a pris un arrêté il y a deux ans pour interdire le pas- sage des poids lourds de plus de 19 tonnes dans le bourg. Une mesure

Le coût d’un tel chantier est estimé à moins de 100 000 euros. “La commu- ne a déjà signalé plusieurs fois le pro- blème à la D.I.R.-Est qui n’a jamais donné suite. On reçoit des courriers de nombreux transporteurs qui s’inquiètent. Si on barre Jougne en mettant un por- tique par exemple, certains devront par- courir 200 km en plus pour arriver à bon port. Les Suisses ont aussi réagi auprès des autorités françaises. Ils par-

lent même de saisir le Conseil euro- péen.” Impossible de supprimer ce pont qui permet de desservir le quartier au pied du Mont Ramey. “La situation pourrait empirer avec les projets de parcs éoliens qui semblent se concré- tiser chez nos voisins car tous les élé- ments seraient acheminés en convois exceptionnels par la R.N. 57” , conclut Michel Morel qui ne compte pas res- ter sans rien faire.

sans grands effets il le reconnaît lui- même. Il existe pourtant une solution tech- nique qui semble facile à mettre en œuvre, sans débourser des fortunes. “Il suffirait de creuser pour gagner 30 à 40 cm sous l’ouvrage. Ce qui suppo- se de récupérer la différence de part et d’autre du pont.” Lequel repose sur deux éperons rocheux et ne serait donc pas impacté par l’opération.

Aux frais de la collectivité.

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