La Presse Pontissalienne 150 - Avril 2012

FRASNE - LEVIER

La Presse Pontissalienne n° 150 - Avril 2012

39

LEVIER

Mise en demeure du préfet Stop aux retombées de sciures

Fatigués de subir depuis des mois les dépôts de particules émises par Haut-Doubs Pellets, des habitants ont monté un collectif pour dénoncer ces nuisances. Ras-le-bol.

Le nuage chargé de particules de sciure se répand ensuite, poussé par la bise, sur plus d’un kilomètre au

L e problème ne date pas d’hier. L’origine des nuisances coïncide avec l’incendie survenu en juin 2010 dans cette entreprise qui fabrique des granulés bois. Des fumées épaisses s’échappent d’une des cheminées de l’entreprise puis sont transportées par la bise au sud-ouest du bourg, vers le secteur de la Nue. Le nuage est chargé de fines particules qui se déposent sur plus d’un kilomètre de distance. N’en parlez pas à Arnaud Schneiter du garage Citroën situé à moins de 300 m d’Haut-Doubs Pellets. “On ne peut plus exposer les voitures à l’extérieur car elles sont couvertes d’une épaisse couche de particules. Les prises d’air de la cabine de peinture sont équipées de filtres qu’on change habituellement tous les ans.Avec ce problème, c’est tous les trimestres” , s’exaspère le garagis- te qui s’en est plaint aux élus comme au dirigeant de Haut-Doubs Pellets. Habitant du côté du stade, Vincent Malpesa subit lui aussi ces retombées de particules qui prennent l’apparence d’un dépôt de pollen jaunâtre. Per- sonne n’est épargné. Les plaignants

ont commencé à agir de façon isolée. “On allait faire des remarques en mai- rie en espérant le soutien de la com- mune qui à nos yeux s’est contentée du minimum syndical en lançant une étu- de destinée à identifier les sources de pollution” , explique Vincent Malpesa. L’affaire ne devait pas en rester là. Com- me Haut-Doubs Pellets est une instal- lation classée qui relève de la tutelle du préfet du Doubs, les services de la D.R.E.A.L. (Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement) sont venus contrôler l’entreprise. Ils ont constaté des dys- fonctionnements. “De notre point de vue, la principale nuisance vient des envols

sud-ouest du bourg.

les normes enmatière de rejets de pous- sières. Dépités de ne pas se sentir écoutés, les plaignants ont fini par se regrouper en février au sein du collectif “Stop aux nuisances de la Z.A. de Levier”. “On a toujours eu l’impression que les élus frei- naient pour éviter la confrontation avec l’industriel.On n’a jamais pu avoir accès aux résultats de l’étude réalisée par l’A.P.A.V.E. Que contiennent ces parti- cules ? c’est la grosse interrogation” , ajoute Jacques Annaler, le porte-paro- le du collectif. Albert Jeannin, le maire de Levier se défend d’une telle attitude. “On est en train de travailler avec l’entreprise et les

leur issu du processus de fabrication de pellets et qui alimenterait d’autres entreprises alentour. Que va-t-il se passer à l’expiration de l’arrêté de mise en demeure ? Plusieurs scénarios sont possibles. “Si les travaux ne sont pas exécutés, on peut proposer au préfet de prendre une consignation en deman- dant à l’exploitant de déposer au Tré- sor Public une somme correspondant aux montants des travaux” , poursuit Éric Florentin, en précisant que la fer- meture n’est envisageable que s’il y a mise en danger du voisinage. Autre- ment dit, cette situation peut durer encore longtemps. F.C.

services de l’État sur ces questions. On attendait d’avoir les derniers éléments avant de rencontrer tous les interlocu- teurs, y compris le collectif. On souhai- te trouver une solution satisfaisante pour les habitants de Levier et qui ne soit pas à fonds perdus pour l’entreprise. Lamai- rie donnera plus d’informations quand elle aura la maîtrise de tous les para- mètres. ” Contactée par nos soins,Haut- Doubs Pellets n’a pas donné suite. Le problème repose sur le coût finan- cier de cette mise en conformité qui pourrait s’élever à plusieurs centaines de milliers d’euros. L’alternative en cours de réflexion consisterait à créer un dispositif de récupération de cha-

de sciure liés à une mau- vaise filtration. En consé- quence de quoi, on a pris un arrêté de mise en demeure le 5 décembre qui expirera donc à la mi- juin” , confirme Éric Flo- rentin, responsable dépar- temental au sein de la D.R.E.A.L.Par cettemesu- re, le préfet impose à l’exploitant de respecter

Que contiennent ces particules ?

Made with FlippingBook - Online catalogs