La Presse Pontissalienne 150 - Avril 2012

MOUTHE - RÉGION DES LACS

La Presse Pontissalienne n° 150 - Avril 2012

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TOUILLON-ET-LOUTELET Le tourisme associatif Centre de plein air du Loutelet : période d’observation prolongée de 6 mois À défaut d’avoir pu aboutir à une solution de reprise au 25 mars, le tribunal de commerce prolonge la période d’observation jusqu’en septembre. Il faut y croire…

Le point critique dans cette affaire, c’est le bâtiment du Loutelet qui nécessite d’assez lourds inves- tissements.

L a M.J.C. de Besançon, propriétaire des lieux, et les élus locaux sont d’accord pour privilégier une piste associative dans la recherche d’un repreneur inté- ressé par le centre de plein air. Le patrimoine immobilier com- prend l’imposante bâtisse du centre du Loutelet, la base nau-

tique au Vézenay et le chalet Bouzereau sur le domaine alpin de Métabief. Le montant cor- respond au déficit de la struc- ture qui même s’il n’est pas enco- re arrêté varie entre 600 000 et 700 000 euros. Une somme qui semble modeste dans le contex- te immobilier du secteur mais qui reste néanmoins trop éle-

vée pour le principal candidat à la reprise, à savoir l’association Espace Mont d’Or. Éric Picot, son directeur, s’en explique. “Rien n’est abouti à ce jour. Nous avons déjà beaucoup investi au cours des sept dernières années en reprenant des structures à Jougne, aux Fourgs et à Chaux- Neuve. Du coup,même si on arri-

l’accueil collectif présente un facteur limitant selon Éric Picot. “Ce n’est pas la panacée. Il fau- dra réaliser des travaux impor- tants si l’on veut accueillir des adultes. Sans compter le coût de la mise aux normes handicap estimé à

et ouvert à toute discussion. Pour lui c’est clair, “la balle est dans le camp de la M.J.C.” Du côté des élus locaux, on croise les doigts sans trop se mouiller. Brigitte Querry, maire de Touillon-et-Loutelet, souhaite que le bâtiment garde la même destination. Michel Morel, le président de la communauté de communes du Mont d’Or et des Deux Lacs, émet aussi des réserves sur le Loutelet. “On pourrait s’intéresser à la base nautique voire au bâtiment du Morond mais pas à une affaire comme celle du Loutelet. C’est beaucoup trop lourd à gérer. Il faut laisser ce type d’établissement à des privés plus compétents que nous dans ce domaine.” Affaire à suivre.

ve à dégager des bénéfices, on a un taux d’endettement assez important qui nous oblige à la prudence. On ne mettra pas en péril notre structure. Si on peut, on fait.” Le point critique dans cette affai- re, c’est le bâtiment du Loute- let. Sa conception orientée vers

300 000 euros. Le prix de départ est un peu trop élevé pour du tourisme associatif. Et en plus, comme l’activité s’est dégradée, il n’y a même plus de fond de clientèle.” Le directeur d’Espace Mont d’Or reste néan- moins optimiste

Entre 600 000 et 700 000 euros.

JOUGNE

De belles promesses La station d’Entre-les-Fourgs a retrouvé son public

Grandeur et décadence Lʼorigine du centre de vacances du Loutelet remonte aux années soixante. “La M.J.C. de Besançon a dʼabord investi dans le cha- let Bouzereau à Métabief pour que les jeunes Bisontins viennent skier sur la station. Le centre du Loutelet en service depuis 1968 a permis de leur offrir une structure dʼhébergement sur place. La base nautique du Vézenay a ouvert ses portes dans la foulée” , résume Jean-Louis Grandjean qui dirigea le centre du Loutelet de 1965 à 2004. La structure a plutôt bien fonctionné et la situa- tion a commencé à se dégrader depuis 7 ou 8 ans. Pour lʼancien directeur, la cause principale du déclin est liée à lʼabandon des politiques. Dʼabord la Ville de Besançon, puis le Conseil général qui a oublié le Loutelet dans sa politique de développement tou- ristique et enfin la Région. “Il y aussi des causes internes avec une gestion dont les priorités nʼétaient plus de faire sortir les jeunes des quartiers populaires de Besançon.” Jean-Louis Grand- jean déplore aussi le licenciement des 6 salariés permanents. “Ce dossier sʼapparente à un énorme gâchis. Il nʼy a jamais eu de volonté réelle de redresser la barre. On veut juste sʼen sortir le mieux possible en vendant le patrimoine.”

Associés et bénévoles ont dépensé beaucoup d’énergie et de temps dans la relance de cette station familiale qui a largement réussi son baptême de neige. À confirmer. “C’ est toujours rassurant de commencer sur un bon bilan” ,apprécieAlainGres-

Le succès repose aussi les bénévoles dans la ges- tion de la yourte et du Festineige. Cette anima- tion a attiré 270 partici- pants (photo Esther Narbaud- Mariacher).

set, l’un des trois associés de cette sta- tion. Les dieux de l’hiver jurassien se sontmontrés particulièrement cléments avec des conditions idéales. La neige était présente sans discontinuer du 15 décembre au 15 mars. Résultat : entre 3 500 et 4 000 forfaits vendus cet- te saison. “C’est une bonne année. On a déjà fait mieux mais c’était à l’époque du centre de vacances de laP.E.P.” ,pour- suit l’exploitant qui ne tient pas à s’emballer plus que de raison. Les téléskis qui devaient fonctionner le mercredi et le week-end en dehors des vacances, ont pratiquement tour- né tous les jours. “On a juste répondu aux besoins du centre d’accueil Espa- ce Mont d’Or pour ses groupes.” Skier c’est bien, en dégustant une gaufre entre deux descentes, c’est enco- re mieux. Les associés ont donné de leur personne. Il en va de même des bénévoles de l’association des Brûle- Loups qui se sont relayés eux aussi sans discontinuer pour tenir la your- te qui constitue plus que jamais le pivot de l’animation du hameau. “Cela représente environ 1 000 heures de bénévolat sur trois mois. L’expérience s’avère assez éprouvante. On arrive aux limites du fonctionnement asso-

intérieur sont déjà remboursés” , note Vincent Pobelle. La seconde édition du Festineige gérée par l’association des jeunes a fait elle aussi carton plein avec 270 participants. L’événement qui s’est tenu cette année sur deux week-ends mériterait peut-être de jouer les prolongations. Les associés ont eu le nez fin en inves- tissant dans le petit chalet utilisé pour la location de matériel : ski alpin, ski de fond, raquettes… “C’est un bon moyen pour retenir les gens” , observe Alain Gresset qui reconnaît avoir bien profité du battage médiatique géné- ré autour du projet de reprise de la station pour l’euro symbolique. L’autre grande satisfaction réside aus- si dans la bonne entente entre trois associés qui n’avaient jamais travaillé ensemble. Au terme de cette premiè- re saison, on comprend bien tout l’intérêt de proposer des animations régulières et attractives. À plus long terme, on peut rêver d’un restaurant et de nouvelles possibilités d’hébergement. Sans perdre ce carac- tère familial qui fait toute la saveur d’Entre-les-Fourgs. F.C.

ciatif” , juge Vincent Pobelle, le président des Brûles-Loups. Des sacrifices payants. Cette présence béné- vole conjuguée à la volonté de proposer des tarifs très abordables a finalement permis à la station de recon- quérir un public fami- lial composé de locaux et de vacanciers. L’association y retrou- ve ses petits. “À la fin du second hiver, la your- te et son équipement

La petite station d’Entre- les-Fourgs a pu ouvrir du 15 décembre au 15 mars sans discontinuer (photo Esther Narbaud- Mariacher).

Entre 3 500 et 4 000 forfaits vendus.

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