La Presse Pontissalienne 150 - Avril 2012

30 DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 150 - Avril 2012

EUROPE

Écologie-Les Verts Éva Joly Les écolos tentent de convaincre

La campagne est difficile pour les militants qui soutiennent Éva Joly, discrète, qui plafonne à 2,5 % dans les sondages. Rencontre avec un militant, qui tracte pour la candidate.

“voter utile” au premier tour en glissant dans l’urne le bulletin de FrançoisHollande dans le but de faire barrage au Front Natio- nal. “Et si par hasard le scéna- rio de 2002 devait se reproduire avec un second tour Marine Le Pen-Nicolas Sarkozy, que je n’imagine pas, alors je m’abstiendrai.” La position de cette électrice,nor- malement acquise à la cause d’Éva Joly, montre à quel point la présidentielle est difficile pour la candidate d’E.E.L.V. qui pla- fonne dans les sondages à 2,5 %. La campagne ne décolle pas pour Europe Écologie-Les Verts mal- gré lamobilisation des militants sur le terrain. “La question de savoir si nous devions ou non pré- senter un candidat à la prési-

dentielle était pertinente. Cette fois-ci,nous y sommes,il faut aller jusqu’aubout” estimeMichel Bou- tanquoi. La partie est éprouvante pour lesmilitants qui arpentent le ter- rain. “Nous sommes confrontés à deux problèmes. Éva Joly souffre d’unmanque de visibilitémédia- tique. La presse fait de cette cam- pagne une campagne bipolaire : Nicolas Sarkozy-François Hol- lande. Ensuite, les gens nous can- tonnent encore à des défenseurs de l’environnement. Une planète plus propre n’est qu’un enjeu. L’écologie politique que nous reven- diquons est plus que cela. Elle montre en quoi desmodes de pro- duction sont destructeurs d’une qualité de vie. Or, la qualité de vie passe, par exemple, par une

Les militants tentent de convaincre malgré les sondages toujours catastrophiques de leur candidate.

V endredi,jour demarché.Une pile de tracts calée au creux du bras,Michel Boutanquoi tend poliment aux passants le programme d’Europe Écologie- Les Verts. Ce militant de longue date, habitué à l’exercice, s’accommode des réactions diverses que suscite la candida- ture d’Éva Joly. Il y a ceux qui attrapent le tract au vol, par réflexe,comme ils le feraient avec n’importe quel autre parti poli- tique. Sans un mot, ils passent leur chemin.D’autres le refusent carrément se fendant d’un “non” pas toujours suivi d’un “merci” , ou d’une remarque du genre “éco- nomisez votre papier, ça va aller à la poubelle.” Parfois le propos est injustement agressif à l’égard du militant à qui on n’accorde même pas le bénéfice de l’indulgence. “Vous êtes des rigo- los lesVerts” lance àMichel Bou- tanquoi avecmépris unmonsieur d’un certain âge. Souvent le dialogue s’installe avec des concitoyens qui ne sont pas forcément partisans d’Éva Joly, mais qui s’intéressent à la cam- pagne présidentielle. Indécis, ils

veulent en savoir plus avant de se décider pour un candidat. Le militant croise enfin des per- sonnes qui ont une sensibilité écologique comme cette femme, qui voteraÉva Joly,mais qui esti- me que LesVerts ont vendu leur âme dans l’accord avec le P.S. adopté ennovembre dernier.Alors Michel Boutanquoi, enseignant- chercheur à la faculté des sciences humaines de Besançon, prend le temps d’expliquer, d’argumenter et finit par convaincre en mon- trant à quel point, au contraire, cet accord est la preuve de l’influence desVerts aujourd’hui. Il n’aura pas besoin de déployer autant d’efforts avec Élisabeth, une enseignante d’une cinquan- taine d’années qui rêve de don- ner sa voie à la candidate d’E.E.L.V. “Je voudrais enfin pou- voir voter pour la candidate qui me plaît.Je crois en l’écologie poli- tique portée par Les Verts, qui se décline dans l’emploi, l’énergie, la solidarité” annonce-t-elle. Éli- sabethmet cependant un bémol. La place de Marine Le Pen dans les sondages l’inquiète.Elle pour- rait revenir sur sa décision et

peut-être un coup pour rien (ou presque) pour E.E.L.V. “Nous allons nous rattraper aux légis- latives, pour constituer un grou- pe écolo qui pèse à l’Assemblée nationale” annonce déjà Michel Boutanquoi. On le sait, les élec- tions de proximité réussissent mieux à Europe Écologie-Les Verts. Pour le Haut-Doubs, c’est le Pontissalien François Mandil qui défendra les couleurs d’E.E.L.V. sur la 5 ème circons- cription. T.C.

qualité de vie au travail. Dans ce programme “vivre mieux”, nous apportons une série de proposi- tions sur l’école, l’agriculture, l’industrie, l’emploi, le nucléai- re.” Pourtant,sans cesse lesmilitants doivent apporter la preuve de la crédibilité de leur programme, et lutter contre une vieille idée selon laquelle “l’écologie est un truc de bobos qui mangent bio.” Une caricature tenace qui leur colle à la peau.Àmoins d’unmois du scrutin, cette campagne est

EUROPE ÉCOLOGIE-LES VERTS

Débat de société

Brèves de comptoir chez les Verts Avec les incontournables réunions publiques, les militants écologistes du Haut- Doubs animent aussi des cafés-débat et des conférences téléphoniques. Ambiance.

H ormis les grand-messes média- tiques, la campagne présiden- tielle ne mobilise guère les

citoyens. En tout cas sur le terrain. Le premier café-débat organisé le 22mars par les Verts du Haut-Doubs dans un bar pontissalien a réuni six personnes, soit quatre adhérents et deux coopé- rateurs. “Les coopérateurs ne votent pas en interne. C’est un statut d’ouverture qui implique de s’engager seulement sur nos valeurs” , explique François Mandil, le candidat desVerts aux législatives sur la cinquième cir- conscription. Grâce à cette nouveau- té, les effectifs ont grimpé en flèche chez lesVerts duHaut-Doubs qui comp- tent désormais 45 adhérents et coopé- rateurs. Soit une progression de 188 % depuis 2010. On est loin des sondages d’Éva Joly qui peine à rassembler. “On est plus un mouvement collectif qu’individuel et les scrutins présiden- tiels nous sont rarement favorables. Contrairement aux autres partis, ici on s’intéresse davantage au projet défen- du par la candidate qu’au personna- ge d’Éva Joly. On sent aussi que les Français ne sont pas encore prêts à voter pour une femme” , poursuit Clai- re Rousseau qui s’était présentée sur le canton de Mouthe aux dernières cantonales. L’ambiance est plutôt décontractée dans cette réunion. Chacun s’exprime libre- ment sur les grands thèmes de la cam- pagne. On parle de l’Europe fédérale,

de laVI ème République, de la question du désarmement, de l’énergie nucléai- re. Chacun apporte sa vision des choses. “On a toujours beaucoup de difficultés à faire comprendre que l’écologie ne se résume pas à l’environnement.La démo- cratie directe, la place du travail dans la société,c’est aussi de l’écologie” ,obser- ve un militant. Chacun repartira avec son petit livre vert qui présente le pro- jet du parti. Dans la panoplie des sup- ports promotionnels, on trouve même des préservatifs aux couleurs desVerts. “Éva Joly est la seule candidate qui vous protège” , annonce en souriant Claire Rousseau. Sans se faire trop d’illusions sur la présidentielle, les Verts locaux trouvent un peu de réconfort dans la campagne législative qui s’annonce plus encourageante. François Mandil est convaincu de faire aussi bien sinon mieux que Liliane Lucchesi, la candi- date du P.S. Les Verts du Haut-Doubs souhaitent ouvrir plus largement le débat démocratique. Ils organisent des réunions skype. “On veut attirer les jeunes sur des conférences.Les gens vien- nent peu aux réunions publiques sur- tout dans le Haut-Doubs, d’où l’idée de lancer ces visio-conférences en espérant toucher plus de monde” , justifie Fran- çois Mandil. LesVerts du Haut-Doubs ne négligent pas pour autant les autres supports de communication que sont l’affichage et le tractage sur la voie publique.Tous étaient sur le pont début avril pour aller soutenir Éva Joly à Montbéliard et à Besançon. Des projections-débats figurent également aumenu. On y cau- sera malbouffe, agriculture, finance et développement durable. À noter aus- si dans la perspective des législatives, le tour de la circonscription à bicy- clette réalisé par François Mandil et son équipe lors du week-end de l’Ascension. Tout un symbole. Mais la vie du militant ne se limite pas aux rendez-vous électoraux. Chez les Verts du Haut-Doubs, on partici- pe toute l’année à des groupes de tra- vail axés sur la biodiversité, les gaz de schistes… “On organise des réunions mensuelles en alternant entre Morteau et Pontarlier” , conclut Claire Rous- seau. F.C.

On a beaucoup causé de l’Europe fédérale, de la VI ème

FERRARI ET BETONTEC-GRAM, NAISSANCE D’UN GROUPE FRIBOURGEOIS BETON

LSR Bétons Holding SA est une société du can- ton de Fribourg en mains de la famille Lasserre dont le projet est de réunir et développer un ré- seau de sociétés actives dans le domaine du bé- ton sous toutes ses formes. La première entité historique de ce groupe, la so- ciété Ferrari SAS, fondée en 1966 à Vuillecin en France, avait été acquise par Monsieur André Lasserre en 1999 lorsquʼil quittait la direction de la filiale suisse du groupe Holcim. Le groupe LSR Bétons Holding indique avoir re- pris aujourdʼhui conjointement avec Ferrari la so- ciété Bétontec-Gram SA à Villeneuve-près- Lucens. Les propriétaires de cette dernière lʼavaient fondée en 2005, en reprenant les actifs et le personnel de la défunte Gram SA. La pro- duction a été entièrement réorganisée et se concentre maintenant sur des produits à haute valeur ajoutée pour les secteurs de lʼénergie, des télécommunications, des transports et les tra- vaux publics, notamment des colonnes, des mâts, des stations électriques moyenne tension, des cabines basse tension, tous produits que Ferrari SAS ne fabrique pas. Les deux actionnaires principaux des deux so- ciétés se sont rapprochés et sont arrivés à la conclusion que LSR Bétons Holding pourrait ac-

quérir la société Bétontec-Gram de ses 3 action- naires actuels, en vue de poursuivre et dévelop- per son activité en Suisse et trouver pour elle des synergies au sein du groupe LSR. La société compte quelques 35 collaborateurs. Les gammes de produits entre Ferrari et Béton- tec étant complémentaires, il nʼy a pas de me- nace sur lʼemploi sur le site de Bétontec à Ville- neuve (ni du point de vue technique, administratif ni de production) résultant de ce rapprochement. Il y a même de des perspectives de synergies qui profiteront aux deux entreprises. Monsieur André Surchat reste administrateur-délégué pendant les prochains 36 mois, afin de faciliter ledit rap- prochement. Messieurs André et Julien Lasserre entrent au conseil dʼadministration; il est en outre prévu quʼau départ de Monsieur André Surchat, celui-ci soit remplacé par Monsieur Julien Las- serre comme administrateur-délégué. Avec cette acquisition le groupe asseoit sa pré- sence en Suisse romande. Ensemble, les deux sociétés Ferrari et Bétontec- Gram réaliseront en 2012 un chiffre dʼaffaires consolidé de quelque 15 millions de francs suisses réparti à raison de 70% en Suisse et 30% en France. Le groupe emploie maintenant quelque 70 personnes.

république, du désarmement, de l’énergie nucléaire lors du premier café-débat des militants verts du Haut-Doubs.

Suite à cette acquisition le conseil dʼadministration de LSR Bétons Holding composé jusque-là de Madame Janine Lasserre-Pannatier et de Monsieur André Lasserre sʼest renforcé avec les arri- vées de Monsieur Jean-Daniel Lavanchy, administrateur de Ferrari SAS et Président du conseil de Cand-Landi SA à Grandson et de Monsieur Peter Wolf, consultant indépendant, partenaire de MCC Management. Châtel Saint-Denis, le 28 mars 2012

www.ferrarisas.com

www.betontec.ch

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