La Presse Pontissalienne 150 - Avril 2012

LE DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 150 - Avril 2012

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PRÉSIDENTIELLE 2012 : PAROLES DE MILITANTS

Ça y est, la campagne officielle pour la présidentielle 2012 est lancée. Ils seront donc dix au départ et désormais, sont tous sur la même ligne, puisqu’ils disposeront chacun dans les médias audiovisuels du même temps de parole jusqu’au premier tour, le 22 avril. La Presse Pontissalienne a souhaité donner dans ce numéro d’avril la parole aux militants, ceux de l’ombre, que l’on voit peu et qui se démènent depuis des mois pour certains, afin que la voix de leur chef de file soit la mieux entendue possible. Cette année, tout est bon pour faire vendre : affichage, tracts, réunions publiques, S.M.S., newsletters, tweets et toujours les méthodes classiques comme le porte-à-porte qui revient en force. Si les adhérents ne sont pas des milliers dans le Haut-Doubs, les partis peuvent pourtant compter sur une forte mobili- sation des militants. La Presse Pontissalienne a fait le tour de toutes les formations politiques en présence pour cette présidentielle. Deux sont absentes de ce dossier, indépendamment de la volonté de la rédaction : les partisans de Jacques Cheminade, inconnus ici, et ceux du Front National, qui fidèles à leurs sales habitudes, n’ont jamais donné suite à nos sollicitations. Dossier spécial présidentielle 2012, la parole est aux militants.

CAMPAGNE

Les réseaux sociaux

Maintenant que la campagne officielle a démarré et que les temps de parole des candidats sont égaux dans l’audiovisuel, c’est sur les militants de base que comptent les candidats. De l’extrême droite à l’extrême gauche, ils sont tous mobilisés. Présidentielle : les militants sur le pont

Le militantisme aurait-il retrouvé des couleurs ?

Financement : les règles à respecter L a tenue d’un compte de campagne qui retrace très précisément l’origine des recettes et la nature des dépenses engagées est obligatoire. Le can- didat ne peut pas le gérer personnellement et doit nommer un inter- médiaire financier (mandataire). Ce point n’est pas nouveau. Ce qui est plus récent en revanche, c’est ce qu’impose la loi organique du 5 avril 2006 : le compte doit être déposé à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (C.N.C.C.F.P.) – et non plus au Conseil consti- tutionnel – au plus tard le neuvième vendredi suivant le second tour de scru- tin, afin d’en vérifier la régularité. Pour chaque candidat, ses dépenses de campagne sont plafonnées. Son mon- tant, actualisé par décret, s’élevait en 2007 à 16,16 millions d’euros pour les candidats au premier tour et à 21,59 millions pour ceux du second tour. Un remboursement des frais de campagne est prévu. Mais attention, pas pour tous et c’est là que certains “petits” prennent des risques énormes. En effet, le remboursement pour les candidats présents au 1 er tour s’élève seulement au 1/20 ème du plafond des dépenses du premier tour pour ceux ayant obtenu moins de 5 % des suffrages exprimés (808 000 euros en 2007). Un règlement- couperet pour certains petits partis, à l’image d’Europe Écologie-Les Verts dont la situation financière était simplement catastrophique avant même l’amorce de la campagne. Un score inférieur à 5 % serait peut-être fatal au parti écologiste. Depuis 2001, le remboursement par l’État est de la moitié de ce plafond pour ceux ayant recueilli plus de 5 % des voix (8,08 millions d’euros en 2007). Pour les candidats présents au second tour, il s’élève à la moitié du plafond des dépenses du second tour (10,79 millions d’euros en 2007). Dans tous les cas, ces remboursements ne peuvent pas être plus impor- tants que les dépenses déclarées par les candidats. En effet, l’autre règle en matière de financement des campagnes est la limi- tation des dons des personnes privées à 4 600 euros. Depuis 1995, les dons des entreprises privées sont interdits.

profit des S.M.S. et de Twitter pour donner rendez-vous aux militants dans les réunions locales de campagne. Au Parti Socialiste, si on privilégie désor- mais les newsletters et autres “tweets”, on n’a pas pour autant abandonné les bonnes vieilles méthodes. Pour preu- ve, la grande opération de porte-à-por- te lancée par les militants socialistes à partir du 20 mars. “Les réseaux sociaux, c’est bien, mais rien ne vaut un bon porte-à-porte note Nicolas Bodin, le secrétaire départemental du parti. Nous ciblons des rues ou des secteurs où les gens sont peu allés voter lors des précédentes échéances.” La campagne se jouera donc plus dans les cages d’escalier et dans les réunions publiques qu’à la télévision cette année, à entendre les principaux Q.G. locaux de cam- pagne. Paradoxal. On trouve le même discours au Front de gauche (voir page 24) dont la stratégie a été de véri- tablement quadriller le terrain. L’U.M.P. n’est pas en reste avec l’appui des Jeunes Pops et l’utilisation massive, ce n’était pas son habitude, d’Internet. Seules les formations les plus modestes ne peuvent pas compter sur une mobi- lisation de masse. Ainsi le Bisontin Jean-Claude Chomette qui ne comp- tera que sur lui-même pour faire avan- cer les idées de son mentor Nicolas Dupont-Aignan. Chacun ses moyens, chacun sa méthode. J.-F.H.

O n ne sait combien ils sont précisément. Environ 2 000, revendique l’U.M.P. dans le Doubs, un peu plus de 1 000 selon la fédération départe- mentale du Parti Socialiste. Du côté du MoDem du Doubs, on avance le chiffre de 500. Dans les autres partis, les chiffres sont inférieurs : Europe Écologie-Les Verts annonce “200 adhé- rents” pour le Doubs, dont 130 sur le secteur de Besançon. Le F.N., fidèle à son habitude, se terre dans le silence. Et les plus petits partis, eux, ne comp- tent pas plus de quelques dizaines d’adhérents dans le département, par- fois moins de dix pour les formations les moins populaires. Le N.P.A. par exemple totalise 70 adhérents dans le Doubs. Pourtant, ils sont tous mobilisés à tout juste un mois du premier tour. Et ce ne sont pas forcément les favoris des sondages ou les mieux placés dans la course à l’Élysée qui font le plus de bruit ou qui savent le mieux se faire entendre. Le cas du Front de gauche est symptomatique de cet état de fait. Leur candidat Jean-Luc Mélenchon, avant d’investir la Bastille le 18 mars

dernier, avait rempli le Palais des Sports de Besançon avec près de 5 000 sympathisants. Car adhérent ne veut pas dire militant. Si le parti commu- niste français revendique “220 adhé- rents dans le Doubs” , les autres com- posantes du Front de gauche (le Parti de gauche, la Gauche unitaire, Répu- blique et socialisme, Convergences et alternative, le Parti communiste des ouvriers de France et la Fédération pour une alternative sociale et écolo- gique) comptent, chacune d’elles, tout au plus quelques dizaines d’unités. Et pourtant, ils ont su, emmenés par leur

leader national, créer un véritable engoue- ment, y compris loca- lement. Le travail du militant a fortement évolué depuis la campagne précédente avec la généralisation des nou- velles technologies et l’explosion des réseaux sociaux. À l’U.M.P. par exemple, on a mis de côté la traditionnelle lettre aux militants au

La campagne se jouera dans les cages d’escalier.

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