La Presse Pontissalienne 150 - Avril 2012

PONTARLIER

15 La Presse Pontissalienne n° 150 - Avril 2012

SANTÉ

Une première dans le Doubs Une maman accouche

sous hypnose à Pontarlier L’histoire s’est déroulée le 26 février à l’hôpital de Pontarlier. Une sage-femme a utilisé l’hypnose pour permettre à Stéphanie de mieux gérer la douleur des contractions après l’échec de l’anesthésie péridurale. Son accouchement qui virait au “cauchemar” est devenu “un rêve”.

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C omme la plupart des mamans qui arrivent en salle d’accouchement à la materni- té de Pontarlier, Stéphanie a demandé une anesthésie péridurale pour atténuer la douleur des contrac- tions. “Mais la douleur était telle que je n’arrivais plus à respirer correcte- ment. J’ai craqué, j’ai même demandé une césarienne” se souvient-elle. C’est à cet instant que la sage-femme qui l’accompagnait lui a proposé l’hypnose pour l’apaiser. En effet, depuis le mois

de janvier, il existe à l’hôpital de Pon- tarlier une formation à cette technique pour le personnel soignant. “Je me sou- viens lui avoir dit “oui”, tout en sup- posant que ça ne marcherait jamais. Mais j’étais dans un tel état que ça ne coûtait rien d’essayer” explique Sté- phanie. Il n’y a pas eu de mise en scène parti- culière, mais juste des mots énoncés calmement par une professionnelle à une future maman en souffrance. “Elle m’a suggéré de penser à des lieux com-

me des forêts ou des îles. Curieusement, j’ai glissé vers un autre monde comme si je rêvais. Je me voyais sur une île” raconte-t-elle. Étrange expérience, unique aussi, pour cette femme qui reconnaît qu’avant cela, elle avait un certain nombre d’ a priori sur l’hypnose pour n’en connaître que les spectacles présentés dans les émissions de télé- vision. La formation dispensée à Pontarlier n’est pas exactement dans le même registre. Dans ce cas précis, il s’agit d’hypnoanalgésie, utilisée par les pro- fessionnels de santé formés, pour prendre en charge la douleur. “Je res- sentais toujours la douleur des contrac- tions. Mais je parvenais à la gérer tota- lement, ce qui n’était plus possible avant le début de cette séance. J’étais calme et détendue. Alors que mon accouche- ment tournait au cauchemar, il est deve- nu un rêve. Je suis convaincue que si nous avions débuté la séance d’hypnose dès mon entrée en salle d’accouchement, je n’aurais peut-être pas eu de douleur” rapporte encore Stéphanie. Même son compagnon lui a confié avoir observé que son comportement s’était trans- formé sous l’effet de l’hypnose. Elle devenait plus sereine. Plongée dans un état de relaxation intense, elle n’a

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L’hypnose a fait son entrée à la maternité de Pontarlier. Elle pourrait se développer dans d’autres établisse- ments.

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cependant jamais perdu son libre arbitre. La séance a duré une vingtaine de minutes au terme desquelles Arthur est né le 26 février. Il semble que ce soit la première fois qu’un accouche- ment se déroule sous hypnose dans un établissement de soin duDoubs.Aujour-

d’hui en France, assez peu de mater- nités proposent l’hypnoanalgésie aux futures mamans. Il n’est pas impos- sible que l’expérience pontissalienne serve de socle au développement de cette technique dans d’autres hôpitaux du département. T.C.

Hôpital de Pontarlier Une formation unique en Franche-Comté Depuis le mois de février, 16 soignants de l’hôpital de Pontarlier suivent une formation en hypnoanalgésie dispensée par le docteur Alain Girod et Isabelle Croissant. I sabelle, Florence et Marie-Jo sont sages-femmes à la maternité de Pontarlier. Elles font partie des 16 soignants qui suivent la formation en hypnoanalgésie dispensée à lʼhôpital de Pontarlier. Lʼenseignement qui a débuté au mois de janvier va durer six mois à raison dʼun week-end par mois et sera sanctionné par un examen. La finalité de la formation nʼest pas de faire de ces élèves des hyp- nothérapeutes. Le but est de leur donner une compétence supplémentaire dans le cadre de leurs métiers respectifs qui va leur permettre dʼaméliorer encore la prise en charge de la douleur dʼun patient. Isabelle est la sage-femme qui a pro- posé à Stéphanie dʼaccoucher sous hypnose, alors quʼelle ne parvenait plus à gérer la douleur des contractions. “Cela a été une très belle expérience” raconte la sage-femme qui a agi avec spontanéité et humilité. Elle ajoute : “Jʼai pu mesu- rer la puissance de lʼhypnose. Cette technique est dʼautant plus efficace que la personne est demandeuse.” Le docteur Alain Girod, responsable de la consultation douleur à lʼhôpital de Pon- tarlier est à lʼinitiative de cette formation avec Isabelle Croissant, hypnothérapeute en ville. Ces deux professionnels animent les cours. “Isabelle et moi ne travaillons pas de la même manière. Nous apportons chacun notre savoir-faire aux étudiants” expliqueAlain Girod. Médecins, sages-femmes, infirmières participent à cette pre- mière session. “Nous avons déjà des demandes pour reconduire la formation lʼannée prochaine. Des personnes du C.H.U. de Besançon sont intéressées. Il nʼy a pas dʼéquivalent en Franche-Comté” poursuit Alain Girod. Lʼengouement pour cette formation nouvelle sʼaccompagne dʼun effet boule de neige. À la maternité, dʼautres sages-femmes envisagent de la suivre à leur tour. En effet, le recours à lʼhypnose peut être élargi à dʼautres phases de la grosses- se et pas seulement de lʼaccouchement.

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