La Presse Pontissalienne 149 - Mars 2012

LA PAGE DU FRONTALIER 46

La Presse Pontissalienne n° 149 - Mars 2012

TRANSPORTS Le réseau ferroviaire jusqu’à Pontarlier ? Transrun : et si Pontarlier avait sa navette cadencée ? Le Transrun est un train qui permettra de rejoindre Neuchâtel à La Chaux-de-Fonds en une heure. Le Val-de-Travers veut maintenir les lignes de bus vers Pontarlier tout en préparant l’avenir, et une navette.

L e conseil communal du Val-de-Travers n’a pas voulu être le grand oublié des transports neuchâtelois qui met en pla- ce le Transrun, réseau de transport ferroviaire qui per- mettra aux quatre princi- pales villes du canton d’être reliées en moins d’une heu- re. À l’horizon 2020, La Chaux- de-Fonds, Neuchâtel et Fleu- rier seront reliées à la caden- ce du quart d’heure et toutes les régions du canton

travaux publics. Lui et le conseil municipal veulent financer le Trans- run à certaines conditions. “Nous avons demandé des garanties comme la possibi- lité d’une halte ferroviaire à Couvet. On veut que tout soit étudié maintenant afin que l’on évite de nous dire qu’il n’y a plus de financements” dit le Val-de-Travers, échau- dé par les promesses qui lui avait été faites par le passé et qui n’ont jamais été tenues. L’investissement est évalué à 919 millions de CHF. Le Conseil communal a donc exigé des garanties quant au passage à l’horaire semi- cadencé, des trains de 6 heures à 20 heures dès leur mise en service, c’est-à-dire des trains toutes les demi- heures. “Jusqu’à la mise en service des nouvelles liaisons, les lignes de bus reliant Val- de-Travers et Montagnes doi- vent aussi être renforcées” dit le Val-de-Travers.Au-delà de ces garanties, le Conseil com- munal demande “que soient intégrées au projet des études relatives à l’implantation des deux nouvelles gares prévues

actuelle. Ce projet ne va uni- quement bénéficier au Locle ou à La Chaux-de-Fonds qui espèrent voir le trafic routier diminuer au profit du ferro- viaire. Pontarlier pourrait bénéficier de cet investisse- ment à moyen terme. “Avec Pontarlier, nous sommes sur la même longueur d’onde en matière de transport. Il faut à terme des navettes caden- cées du Val-de-Travers vers Pontarlier ou du bus dans un premier temps” expliqueYves Fatton, chef du dicastère des

devraient bénéficier de liai- sons performantes vers les centres urbains. Le Val-de- Ruz disposera par exemple d’un service de bus rayon- nant depuis Cernier. Le temps

de transport entre La Chaux-de- Fonds et Neuchâtel sera de 12 à 14 minutes, soit la moitié de la durée sur la ligne

Sur la même longueur d’onde que Pontarlier.

tarlier-Fleurier, des liaisons ferroviaires d’ici 2020 per- mettraient donc de désen- gorger le trafic. L’idéal : des horaires adaptées avec des allers-retours le matin et soir depuis la gare de Pontarlier. Mais avant d’espérer un tel service, les politiques devront batailler pour préserver la ligneT.G.V. Lyria.Vaste chan- tier qui ne fait que débuter. E.Ch.

par le plan directeur régio- nal sur la ligne ferroviaire du Val-de-Travers, à Couvet- Léchère et à Buttes-Sugis. Finalement, nous demandons que le renforcement des liai- sons vers Pontarlier, par bus ou via la ligne du franco-suis- se, soit également étudié.” À l’heure où Cartier et Riche- mont vont s’installer à Buttes, 500 emplois seront créés ici. Outre les lignes de bus Pon-

Le futur transrun reliera Neuchâtel à Chaux-de- Fonds.

STATISTIQUES Deux cette année Ces Haut-Doubistes qui naissent en Suisse De Maîche à Pontarlier, 2 635 personnes sont nées de l’autre côté de la frontière selon l’I.N.S.E.E. Qu’est-ce qui pousse ces mamans à accoucher en pays neutre ? Éléments de réponse.

Tous les bébés du Haut-Doubs ne naissent pas à Besançon ou à Pontarlier.

D es bouts de chou français ouvrant pour la première fois leurs yeux sur le territoire suis- se, il y en a chaque année des dizaines mais ce chiffre aurait ten- dance à diminuer depuis que l’hôpital de La Chaux-de-Fonds a rapatrié son service pédiatrique à Neuchâtel tout comme celui du Sentier (Vallée de Joux). C’est en tout cas ce que concède une représentante médicale neuchâteloi- se. Comme en France, le secteur hos- pitalier est confronté à des réajuste- ments. On ne naît plus à La Chaux-de-Fonds mais à Neuchâtel ou à Yverdon. Selon l’I.N.S.E.E., 8 % des habitants de Franche-Comté sont nés à l’étranger (1) dont 6 700 sont nés en Suisse, ce qui représente 7 % des personnes nées à l’étranger. Cette étude est une pho- tographie prise à cette date. Depuis, aucune autre statistique du genre n’a été menée. Parmi ces 6 700 personnes

nées en Suisse, 2 000 sont de natio- nalité suisse, 2 900 sont Français de naissance (nés en Suisse de parents français), 100 nés en Suisse de parents d’autres nationalités que française et suisse et 1 700 ont acquis la nationa- lité française. Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, c’est l’Aire urbaine (Belfort-

Deux bébés français nés à Neuchâtel seulement En 2011, seuls deux bébés dont la maman était domiciliée en France ont vu le jour à la maternité de lʼhôpital de Neuchâtel. “Les femmes françaises sont très peu nombreuses à accou- cher chez nous car la prise en char- ge par les assurances nʼest pas simple. Même les frontalières qui travaillent dans nos unités ne viennent pas accou- cher chez nous sinon ça leur coûte trop cher, sauf si urgence et transfert ensuite sur un centre français pour le reste du séjour ou retour précoce à domicile pour ne pas alourdir la fac- ture” relate lʼhôpital neuchâtelois.

l’intermédiaire de ces boîtes, l’Aide suisse pour la mère et l’enfant (A.S.M.E.) veut réduire le nombre d’infanticides. Rassurez-vous, ce n’est pas pour cette raison que des Fran- çaises vont accoucher de l’autre côté de la frontière. Des questions pratiques ou des couples binationaux font ce choix rapporte le service pédiatrique neu- châtelois. Dans le sens inverse, des Suisses viennent donner naissance en France. E.Ch. (1) : ne pas confondre la population née à l’étranger avec la population étran- gère présente dans la région (5 % de la population franc-comtoise est de natio- nalité étrangère). Source I.N.S.E.E.

D’ailleurs, ce n’est pas parce que l’on naît en Suisse que l’on acquiert la natio- nalité. Les méthodes d’accouchement restent les mêmes qu’en France et les quali- tés de soin équivalentes disent les spé- cialistes. Preuve que le pays neutre a une autre vision de la natalité que la nôtre : la création de la deuxième “boîte à bébé à Davos” annoncée mi-février. Un drô- le de nom pour un concept inconnu en France. Concrètement, les parents dans l’impasse pourront y déposer anony- mement leur nouveau-né. Une pre- mière boîte a été installée en 2001 dans un autre canton (Schwyz) et a recueilli son 7 ème enfant lundi 21 février der- nier. C’était une petite fille. Par

Montbéliard) qui pos- sède le plus d’habitants qui sont allés naître en Suisse avec 1 470 personnes, contre 1 068 pour le Haut-Doubs, 1 297 pour le Pays horloger, dont 569 ont la natio- nalité helvétique. Les habitants de Delle et du sud du Territoire- de-Belfort résident à proximité de l’hôpital du Jura (Delémont).

“En baisse pour le Haut-Doubs.”

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