La Presse Pontissalienne 149 - Mars 2012

ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n° 149 - Mars 2012

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APPELLATION PROTECTION

Enfin la reconnaissance

L’absinthe de Pontarlier aux portes de l’Indication Géographique Après six longues années de procédure, l’association de défense de l’Absinthe de Pontarlier est sur le point d’obtenir la reconnaissance en Indication Géographique.

L’Indication géographique Absinthe de Pontarlier protège à la fois la méthode de fabrication et la culture locale d’absinthe.

A près le feu vert de l’I.N.A.O., le dossier est actuellement en ins- truction au niveau euro- péen. “Il y aura peut- être quelques points de détail à corriger mais on a bon espoir d’obtenir cette Indication Géo- graphique dans les six mois” , confie François Guy, distillateur pontissalien qui préside l’association de défense.

Après l’autorisation de produi- re à nouveau de l’absinthe en France, cette mesure de pro- tection sonne comme une secon- de victoire pour les partisans de la fée verte. Elle s’inscrit aussi en réaction à l’invasion sur le marché français de toutes sortes de breuvages baptisés “absinthe” mais sans en avoir les caracté- ristiques. “Certaines n’ont même pas le goût d’absinthe. Dans ces

conditions, pas question de déna- turer la méthode de fabrication pontissalienne. Bien au contrai- re, on a souhaité s’engager dans une démarche de reconnaissan- ce régie par un cahier des charges” , poursuit François Guy. Cette Indication Géographique comprend deux volets. Elle pro- tège un savoir-faire ancestral et la plante d’absinthe locale adap- tée au terroir et au climat de la

plaine de l’Arlier. La zone de production se superpose à celle de la récolte. Elle s’étend sur vingt communes situées à une trentaine de kilomètres autour de Pontarlier. “Ce terroir cor- respond à ce que l’on appelle aus- si la champagne. Le sous-sol est riche en alluvions. La plante d’absinthe a les pieds dans le sable. Elle se développe dans un milieu assez difficile qui lui confè- re son goût particulier.” Depuis le changement de régle- mentation, les spiritueux ne sont plus susceptibles de bénéficier d’A.O.C. mais uniquement d’I.G. C’est le cas par exemple du kirsch de Fougerolles. L’I.G. Absinthe de Pontarlier regroupe aujour-

d’hui les membres de l’association porteuse du dos- sier, à savoir la distillerie Guy, le G.A.E.C. de l’Absinthe aux Granges-Narboz et quelques petits exploitants. La produc- tion locale représente environ 15 à 20 % de la production natio- nale. François Guy voit dans l’I.G. le moyen d’attirer une clientèle qui s’était détournée de l’absinthe. “D’autres producteurs pourront également s’établir sur la zone territoire de l’I.G.” , obser- ve le distillateur apparemment pas contre la concurrence du moment qu’elle soit loyale. Le chapitre réglementaire est loin d’être achevée. Après l’I.G.,

il restera à régler la question de la définition de l’absinthe au niveau européen. “On peut écri- re absinthe en France mais en mentionnant toujours boisson spiritueuse.” Plus délicat àmener, la négociation avec nos voisins du Val de Travers. “Ils sont tou- jours porteurs d’un dossier I.G.P. On a quand même bon espoir d’aboutir à une identification transfrontalière. Ce serait dom- mage d’arriver à se bagarrer. Il faut quand même reconnaître que ce projet I.G.P. suisse ne par- ticipe pas à l’amélioration des relations entre les distillateurs de chaque côté de la frontière.” Attention en effet à ne pas noyer le bébé.

L’association de défense de l’absinthe de Pontarlier porteuse du dossier Indica- tion Géogra- phique comprend la distillerie Guy à Pontarlier et 4 récoltants locaux d’absinthe.

ENTREPRISE Des supports personnalisés “Famille, jeux vous aime” Graphiste indépendante, Carole Lacombe anime également la société de vente en ligne “Lily Poule” où elle propose des jeux, de la papeterie et des plateaux illustrés selon vos goûts.

L a rigueur du métier de graphiste laisse parfois peu de place à la créativité, sur- tout quand on intervient le plus souvent sur commande comme c’est le cas de Carole Lacombe. D’où cette envie de se lâcher. Cette bouffée d’oxygène a finalement pris la forme d’un site baptisé “Lily Poule”. “J’ai volon- tairement choisi un nom rigolo qui sonne un peu comme un contre-pied à l’efficacité” , confie Carole Lacombe ravie de se libérer pour une fois de cette obligation de résultat érigée en véritable critère de réussite professionnelle dans nos sociétés modernes ou prétendues l’être. Lily Poule est le passage obligé vers les exclu- sivités sorties tout droit de l’imagination fécon- de d’une maman qui aime partager avec ses enfants les bonheurs simples des jeux de cartes et de société. “C’est une façon comme une autre de les rendre plus acteurs de leur environne- ment.” Cette démarche sur Lily Poule se tra- duit par “La trombine de ma smala”. Tout un poème pour désigner un jeu de cartes des 7 familles personnalisables à souhait. Pour cela, il suffit de transmettre des photos de famille

une année sur Besançon.Avant Pontarlier, nous étions à Paris. C’est formidable sur le plan pro- fessionnel mais oppressant pour ceux qui rêvent de grand air et d’espace.” Cap sur la Franche-Comté et plus précisé- ment à Pontarlier pour ce retour à la cam- pagne. “On adore la région surtout en hiver.” Carole Lacombe continue à exercer dans le graphisme tout en développant son site mar- chand. Elle décline par exemple son concept de personnalisation aux plateaux de cuisine. “Les gens choisissent le support, m’envoient le motif qui servira d’illustration et ils reçoivent en retour le plateau décoré.” Le concept Lily Poule s’étend maintenant aux faire-part et à la papeterie en général. Avis aux amateurs d’idées cadeaux originales. (www.lilypoule.com) Entre les jeux de cartes et les plateaux de cuisine, Carole Lacombe réinvente le concept de l’objet personnalisable sur son site Lily Poule.

à Carole Lacombe qui se char- ge de les intégrer sur les cartes en respectant les règles de l’illustration graphique. “Le jeu comprend toujours quelques cartes vierges que les enfants illustreront eux-mêmes.” Après ce coup d’essai dans la création ludique, la graphiste compte bien renouveler l’expérience. Le changement n’est pas pour déplaire à celle qui a exercé dans plusieurs grandes villes avant de venir s’établir dans le Haut-Doubs. Une région qu’elle avait découverte il y a plusieurs années. “J’ai eu l’occasion de travailler durant

“La trombine de ma smala.”

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