La Presse Pontissalienne 149 - Mars 2012

ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n° 149 - Mars 2012

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AGRO-ALIMENTAIRE

Diversification

respect des délais de livraison. On souhaite claire- ment que la marque Klaus dépasse son seuil actuel dans l’activité, à peine 20 %. L.P.P. : Vous héritez d’un matériel qui n’est pas vraiment du dernier cri. C’est un obstacle ? H.D. : Il y a du “bon vieux matériel” qui nécessite jus- te un peu

L.P.P. : Et sur le volet le plus impor- tant, l’emploi ? H.D. : On reprend 24 personnes en C.D.I. Ainsi que 3 personnes en C.D.D. aumoins jusqu’à expi- ration d’un de nos contrats- clients en août prochain. Il y avait 39 personnes, on ne reprend pas celles affectées aux magasins qui ne nous concer- nent plus. L.P.P. : Pour quelle raison votre offre a-t-elle été jugée la plus crédible ? H.D. : Je tiens d’abord à préciser que nous ne nous sommes pas positionnés contre les salariés. Une partie d’entre eux s’était constituée en S.C.O.P.mais dans le montage, les salariés ne repré- sentaient que 49%de la S.C.O.P. et certains avaient d’ailleurs été licenciés pour faute grave. La société Ethiquable était actionnaire de cette coopérati- ve à environ 35 %, ainsi que quelques clients. L’administrateur avait fait voter les 39 salariés sur les deux pro- jets, et le résultat avait donné 18 votants pour la S.C.O.P., et 18 pour notre projet. Leur pro- jet ne faisait donc pas l’unanimité au sein même de l’entreprise. Le tribunal a jugé que ce montage n’offrait pas les meilleures garanties, d’autant qu’il s’est aperçu que dans cet- te affaire, Ethiquable n’avait peut-être pas joué à fond son rôle d’actionnaire. H.D. : Notre objectif est claire- ment de pérenniser une entre- prise qui fait partie de l’histoire régionale et qui y est déjà bien implantée. Klaus a aujourd’hui une grosse activité en marques- distributeurs avec les grandes surfaces. On veut maintenir cet- te situation, mais en parallèle, on veut surtout redévelopper la marque Klaus à l’échelle régio- nale et plus largement dans l’Est de la France, avec une pré- sence plus accrue, une politique commerciale et une logistique meilleure, notamment pour le L.P.P. : Quelle est votre stratégie pour “relancer la machine” ?

Le Pontissalien Hubert Decreuse a repris la chocolaterie Klaus de Morteau suite au jugement du tribunal de commerce de Besançon qui a préféré son offre à celle formulée par les salariés réunis en coopérative. L’entrepreneur explique ses intentions. La chocolaterie Klaus reprend espoir

L a Presse Pontissalienne :La reprise de la chocolaterie Klaus par Decreuse est effec- tive depuis le lendemain du jugement du tribunal, le 3 février dernier. De quoi êtes-vous désormais propriétaire ? Hubert Decreuse : Nous avons recréé une société, la Société nouvelle Klaus, qui reprend l’exploitation du périmètre Klaus, à l’exception de trois magasins situés hors Franche-Comté (Metz,Troyes et un dans le Nord). Nous repre- nons donc la chocolaterie deMor- teau, ainsi que les magasins de Besançon, Belfort, Dijon et Pon- tarlier. Nous devenons proprié- taires dumatériel mais lesmurs et le terrain restent à l’ancien propriétaire de Klaus, Philippe Leroux.

“Nous sommes en train de remobiliser tout le monde.”

24 salariés et 3 C.D.D. ont été réembau- chés à la chocolaterie mortuacien- ne, dont l’activité est

d’entretien. Mais il y a aussi, c’est vrai, des efforts à entre- prendre pour la remise à niveau de l’équipement. Nous ferons les investissements. L.P.P. : Quel est votre chiffre d’affaires prévisionnel ? H.D. : L’exercice en cours n’est pas clos mais nous avons fixé un prévisionnel un peu plus bas que le précédent, car on part déjà du principe qu’on a perdu des clients comme Ethiquable par exemple. Le chiffre d’affaires du dernier exercice s’élevait à 3,5 millions d’euros environ. Nous sommes en train de remo- biliser tout le monde pour repar- tir sur de bonnes bases. L.P.P. : Vous êtes à la tête des Salai- sons Decreuse, de la maison Vuez et désormais de Klaus. Une vraie diver- sification dans l’agroalimentaire dont vous êtes désormais un acteur majeur. Combien de salariés le “groupe” Decreuse emploie-t-il ? H.D. : Je précise que ce n’est pas un groupe et que chaque enti- té est indépendante. Au total, nous employons désormais une centaine de salariés. Notre prio- rité aujourd’hui est de redon- ner une dynamique à Klaus, une entreprise qui a déjà son passé pour elle et cette histoi- re-là est très importante. Il y a vraiment des spécificités Klaus à faire valoir par rapport à la concurrence. Propos recueillis par J.-F.H.

pérennisée avec cette reprise par Decreuse.

PONTARLIER Culture Toussaint Louverture sur France 2 : “C’est une non-polémique” La productrice du Téléfilm récompensé de trois prix au festival du film de Los Angeles explique son travail et pourquoi elle a choisi d’éclipser le fort de Joux. Certains ont regretté des contre-vérités historiques. France Zobda répond.

L a Presse Pontissalien- ne : Le téléfilm Tous- saint Louverture que vous avez produit et qui a été diffusé en deux parties sur France 2 a-t-il atteint ses objectifs en terme d’audience ? France Zobda (productrice) : Oui, notre téléfilm a très bien fonctionné puisque nous avons réalisé 12.5 % de part d’audience avec 3,9 millions de téléspectateurs le pre- mier soir et 3,2 millions le second. Et qui plus est, nous venons de décrocher 3 prix au 20 ème festival du film pan- américain Pan Africain de Los Angeles (21 février). Les États-Unis ont reconnu notre travail. Jimmy Jean-Louis a été sacré meilleur acteur. Le D.V.D. sortira le 4 avril. L.P.P. : Rappelez-nous votre rôle et pourquoi avoir choisi l’histoire de ce Haïtien devenu personna- ge historique ? F.Z. : J’ai été à l’initiative de ce projet car je suis native de la Martinique. Mon pro- fesseur à l’école Édouard Glissant (poète et écrivain) me parlait déjà de Toussaint Louverture. Ensuite, je suis allée à la faculté et une fois devenue productrice, j’ai vou- lu lui rendre hommage en créant ce téléfilm, le pre- mier du genre. Sur Tous- saint Louverture, il n’y avait eu que des documentaires. J’ai commencé à travailler le sujet dès 2006 et France 2 a tout de suite accepté. J’avais envie de faire une

tait pas l’Histoire. Ce sont des non-polémiques. On ne dresse pas les noirs contre les blancs. Je pense qu’il y a de la jalousie et de la frus- tration. Que ces personnes fassent un film, ils n’imaginent pas le travail derrière. Les gens vont aller au fort de Joux : c’est tout ce qui compte !

prendre des libertés…et cer- tains nous reprochent de ne pas en avoir assez pris. L.P.P. : Avez-vous reçu des cri- tiques venues de Pontarlier ? F.Z. : Elles ont été positives et négatives. Une famille m’a remercié de l’avoir pro- duit. Philippe Pichot (chef de projet du développement du château) m’a écrit pour me dire que l’on ne respec-

fiction populaire.

L.P.P. : Pourquoi n’avoir pas tour- né au fort de Joux, là où votre per- sonnage principal a été empri- sonné ? F.Z. : Nous sommes venus à Pontarlier mais nous n’avons pas trouvé ce que nous vou- lions. On voulait l’auberge, que nous n’avons pas trou- vée, nous voulions le châ- teau de Joux sous la neige et nous n’étions pas sûrs de l’avoir. Apporter de la neige artificielle aurait été trop coûteux pour nous. Et l’exiguïté du cachot ne nous permettait pas de faire les angles que nous voulions. Nous avons donc tourné en région parisienne car on ne pouvait pas délocaliser pen- dant 6 semaines les décors… La machine était trop lour- de d’autant que les aides financières s’arrêtaient. Entre laMartinique et Paris, le film a coûté 6 millions d’euros en fabrication. C’est 10 millions de moins qu’un film. L.P.P. : Entendez-vous les critiques et les polémiques sur le fait que vous n’ayez pas respecté l’histoire du personnage ? F.Z. : Bien sûr. C’est une polé- mique ridicule. Ce téléfilm est une fiction et nous n’étions pas obligés de res- pecter à 100 % l’histoire. Nous l’avons respectée à 80 %. Les Haïtiens ont trou- vé le film génial. Diffusé à 20 h 30, nous devions

Propos recueillis par E.Ch.

Le téléfilm sort en D.V.D. le 4 avril. Si Toussaint Louverture sur France 2 a suscité la controverse, il fait la pub du personnage historique à Joux.

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