La Presse Pontissalienne 149 - Mars 2012

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Pontissalienne n° 149 - Mars 2012

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LÉGISLATIVES

Parti Socialiste “Je ne fais pas de plans sur la comète”

Liliane Lucchesi a été investie par le P.S. Pour la première fois, elle défendra les couleurs de son parti aux prochaines élec- tions législatives sur la 5 ème circonscription. Elle fera face à l’U.M.P. Annie Genevard.

L a Presse Pontissalienne : Vous aviez été pressentie pour être candidate en 2002. Cette fois- ci vous êtes investie par le P.S. Votre candidature a-t-elle fait débat au par- ti socialiste ? Liliane Lucchesi : Non. J’étais la candidate légitime et naturel- le. Je l’étais d’autant plus que dans le cadre de la loi sur la parité deux circonscriptions étaient réservées à des femmes : le 5 ème et la 1 ère (Besançon) où Barbara Romagnan est can- didate. L.P.P. : C’est la première fois que vous briguez un mandat de député. Êtes- vous prête à faire campagne ? L.L. : Je voudrais rappeler que la particularité de ces élections législatives est qu’elles collent à l’élection présidentielle. Pour nous, au Parti Socialiste, la pre- mière échéance est la prési- dentielle et la victoire de Fran- çois Hollande. C’est la priorité. Nous avons un devoir de vic- toire vis-à-vis de nos concitoyens. Sur la 5 ème , comme sur les autres circonscriptions, la cam- pagne présidentielle sera menée en lien avec les législatives. L.P.P. :Le profil sociologique de la 5 ème circonscription se modifie. Ce terri- toire ancré à droite peut-il basculer à gauche comme ce fut le cas du can- ton du Russey au printemps dernier ? L.L. : C’est très difficile de répondre à cette question. La réponse, ce sont les électeurs qui la donneront. Je n’anticiperai pas des résultats dans une cir- conscription qui est difficile pour la gauche. Il y a cependant des circonstances comme la réélec- tion de Christian Bouday, ou la victoire de Gilles Robert au Rus- sey, des alliances, qui génèrent des énergies et aboutissent à des victoires. Je ne fais pas de plans sur la comète. L’important, d’abord, est que les gens aillent

voter. Il n’y a pas de fatalité. Je fais confiance à la capacité de réflexion de mes concitoyens qui voient ce qui se passe depuis cinq ans. L.P.P. : La 5 ème est “gagnable” pour la gauche ? L.L. : En tout cas je trouve qu’il y a du panache à relever le gant dans une circonscription diffi- cile, marquée à droite. Je reste modeste quant aux résultats possibles. Mais les lignes bou- gent. L.P.P. : Où placez-vous la question transfrontalière dans votre campagne ? L.L. : L’enjeu transfrontalier est important. Mais il est impor- tant pour créer une dynamique de coopération, afin de tirer par- ti des effets positifs de cette fron- tière. Nous devons travailler pour un développement équili- bré de nos territoires. Il faut envisager cette coopération de proximité pour se donner aus- si les moyens de réagir si demain la situation économique en Suis- se était moins favorable. La mobilité est une question cen- trale, tout comme la formation et l’industrialisation. Il faut s’interroger également sur l’attractivité résidentielle et ses

Liliale Lucchesi siège au conseil municipal de Pontarlier, dans l’opposition.

être député sur la 5 ème cir- conscription qui compte 174 communes, il faut être capable de prendre de la hauteur.

chet” où l’on vient chercher des solutions dès que l’on a une demande. C’est un élu national qui doit avoir une vision plus large que celle de son territoi- re. Il peut néanmoins orienter les lois, les amender, en fonc- tion des enjeux de sa région. C’est un mandat prenant qui mérite de s’y consacrer pleine- ment. L.P.P. : Quel regard portez-vous sur le mandat du député U.M.P. sortant Jean- Marie Binétruy, et sur Annie Genevard qui est candidate à sa succession ? L.L. : Jean-Marie Binétruy est passé avec beaucoup de discré- tion. Annie Genevard est une collègue puisque nous sommes toutes les deux enseignantes. Je l’ai croisé au Conseil régio- nal. Je dirais que dans les inter- ventions qu’elle a faites dans ce cadre-là, elle siégeait surtout en tant que maire de Morteau. Elle a dumal à se détacher d’une réflexion communale. Or, pour

Éric Alauzet (Les Verts) candidat de l’union aux législatives ? L.L. : Pour moi la priorité est l’élection de François Hollande, même si elle passe par l’accord P.S.-E.E.L.V. Europe Écologie- Les Verts ont revendiqué des circonscriptions qu’ils ont obte- nues. Nous sommes alliés, mais je comprends que cela puisse être difficile à admettre pour des militants socialistes.À deux mois de la présidentielle, nous ne pouvons pas revenir sur cet accord et nous disperser. Il faut y aller ensemble pour se don- ner les chances de la victoire. L.P.P. : Le paradoxe est que vous aurez à composer sur la 5 ème circonscrip- tion avec un candidat des Verts qui va se présenter ? P.S. : Je sais. C’est assez dur à comprendre.Àmon sens, ce gen- re de situation crée l’incompréhension dans les rangs des militants socialistes. Propos recueillis par T.C.

L.P.P. : Vous êtes conseillère munici- pale d’opposition. La majorité vous mène la vie dure, critique vos com- pétences. Ne redoutez-vous pas que cela vous porte préjudice à Pontar- lier ? L.L. : Tout le monde à Pontarlier n’est pas attentif à ce que peut dire la majorité municipale. Les gens qui me connaissent savent que quand je m’engage, je vais au bout des choses et que je suis compétente. Les personnes que je vais rencontrer pendant la campagne en jugeront pas elles- mêmes. Et puis, Patrick Genre, le maire de Pontarlier qui s’est toujours déclaré apolitique, sera peut-être heureux de voir qu’une de ses conseillères municipales est candidates aux législatives (sourire) . L.P.P. : Que pensez-vous des tensions à gauche sur la deuxième circons- cription où des socialistes contestent l’accord P.S.-Les Verts, qui désigne

“Jean-Marie Binétruy est passé avec beaucoup de discrétion.”

conséquences, les zones rurales, et le tourisme qui peut devenir une entreprise péren- ne et non déloca- lisable sur notre territoire. Il y a des spécificités avec lesquelles il faut composer. L.P.P. :Selon vous,quel rôle doit jouer le dépu- té face aux enjeux d’un territoire ? L.L. : Le député n’est pas “un gui-

L.P.P. :Si vous étiez élue,quel genre de député seriez- vous : plutôt parisienne, pontissalien- ne ou les deux à la fois ? L.L. : Paris est incontournable. Il faut siéger à l’Assemblée Nationale, travailler dans la plus grande transparence. Mais il faut être aussi proche des gens et attentif aux répercussions des lois sur leur vie quotidien- ne. L.P.P. :Avez-vous déjà choisi votre sup- pléant, ou votre suppléante d’ailleurs ? L.L. : Non, c’est en cours. Il pour- ra être homme ou femme.

“Nous avons un devoir de victoire.”

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