La Presse Pontissalienne 149 - Mars 2012

MOUTHE - RÉGION DES LACS

La Presse Pontissalienne n° 149 - Mars 2012

30

ROCHEJEAN Une énergie de proximité Le S.I.E.L. rachète les deux microcentrales de Rochejean Le Syndicat Intercommunal d’Electricité de Labergement-Sainte-Marie saisit l’opportunité de renforcer son indépendance énergétique tout en restant dans son coeur de métier.

sance estimée à 300 kW, elles cou- vriraient approximativement la consommation annuelle de 300 foyers. “Les turbines sont toujours en fonctionnement mais on envisa- ge d’entreprendre une remise en état avec le remplacement de l’unité de production” , poursuit le directeur. Cette acquisition ne suffirait pas à satisfaire au besoin de l’ensemble des clients du S.I.E.L. répartis sur 80 communes. “Economiquement, cela va dans le sens d’avoir plus d’indépendance énergétique.” L’autre actualité du syndicat concer- ne la recondcution en octobre der- nier de la taxe communale sur la consommation finale d’électricité (T.C.C.F.E.). Cette taxe mise en pla- ce depuis plus de 20 ans est col- lectée par le S.I.E.L. avant d’être reversée aux communes qui en dis- posent à leur guise. F.C.

L es énergies renouvelables ont le vent en poupe. Aussi, le marché des microcentrales hydroélectriques se porte-t- il à merveille et suscite beaucoup de convoitises chez les opérateurs. “La société S.E.A.H. nous a propo- sé au printemps 2011 d’acquérir ces deux installations. Le conseil d’administration a émis un avis favorable. On a ensuite consulté notre Fédération Nationale et d’autres organismes professionnels qui nous ont confortés dans nos choix” , indique Claude Thomet. Le président du S.I.E.L. apprécie bien

entendu que le vendeurAndré Buis- son ait accordé sa préférence au syndicat. Lequel lui rachetait déjà sa production. La négociation entre les deux par- ties a abouti à un accord ratifié à l’unanimité par les membres du comité le 16 décembre dernier. Les actes de vente ont ensuite été régu- larisés devant notaire le 3 février. “Ces deux microcentrales vont nous apporter un complément de pro- duction qui s’inscrit bien dans le cadre des énergies renouvelables. On ne pouvait pas laisser passer une telle opportunité d’autant plus

qu’elle se situait sur notre territoi- re d’exploitation. Elle correspond également tout à fait à notre métier de producteur et distributeur d’électricité” , justifie à son tour Pier- re-Albert Vionnet, le directeur du S.I.E.L. Installées à l’emplacement d’anciens moulins, ces installations produi- sent de l’hydroélectricité depuis une trentaine d’années. D’une puis-

Les deux microcentrales se situent à l’emplacement d’anciennes scieries.

LES LONGEVILLES-MONT D’OR

Saison record

Réseau enfoui, réseau au chaud Pendant la période de grand froid, le S.I.E.L. a aussi enregistré sur son territoire une progression de 20 à 30% de la consommation dʼélectricité notamment entre 17h et 19h. “La plupart des bâtiments publics ou col- lectifs sont encore chauffés à lʼélectricité” , indique Pierre-Albert Vion- net. Le S.I.E.L. ne déplore aucune panne, récoltant ainsi indirectement les fruits dʼune politique volontariste dʼenfouissement des réseaux. A ce jour, près de 70% du réseau haute tension et 84% du réseau bas- se tension sont enfouis à 80 centimètres sous terre, limitant les effets des aléas climatiques et par conséquent le nombre de clients coupés et la durée du temps des coupures en cas dʼincident.

Le mont d’or en pleine bourre La campagne

V ive le froid. L’épisode glacial de février a relancé de façon spectaculaire la consommation de mont d’or chaud. Résultat : la filière somme toute modeste avec ses onze ateliers n’a pu honorer toutes les commandes. “Le coup de froid a créé un appel énorme et comme on ne stocke pas beaucoup on s’est retrouvé quelques jours en situation de pénu- rie” , observe Michel Beuque, le prési- dent du syndicat du mont d’or. S’il est encore prématuré de dresser un bilan complet, la campagne 2011- 2012 s’annonce pleine de promesses. “Fin 2011, on était comme l’an der- nier. Après un mois de janvier somme toute normal, la machine s’est embal- lée en février. Je pense qu’on risque de faire un peu mieux que l’an dernier avec un tonnage qui dépassera 4 700 tonnes.” Michel Beuque ne fanfaronne pas. Battre des records ne correspond pas trop aux objectifs d’une filière qui pri- vilégie d’abord la qualité. Banco car la campagne 2012 se distingue aussi sur le plan qualitatif. Comment l’expliquer ? “On a bénéficié de meilleures conditions de lait, de fabri-

cation en étant aussi épargné par les pro- blèmes sanitaires” , poursuit un président ravi également du retour dans la filière du seul producteur fer- mier de mont d’or. Deux études devraient démarrer cette année. “À partir de 2013, le lait à comté devra être stoc- ké à la ferme à une tem- pérature de 10 °C. Le cahier des charges du

2011-2012 du fromage A.O.C. semble très bien engagée avec du volume et de la qualité. Pourvu que ça dure.

La machine s’est emballée en février.

mont d’or stipule une température de 4 °C. Que se passerait-il en fabrica- tion ou sur le plan sanitaire si on venait à augmenter la température de stoc- kage du lait à mont d’or ? On lance une étude sur le sujet. Suivant les résul- tats, le syndicat peut décider de modi- fier ou pas le cahier des charges de l’A.O.C.” Michel Beuque veut rester discret sur la seconde étude qui sera engagée dans l’objectif de préparer de nou- veaux changements technologiques sur la filière. Le mont d’or garde tou- jours sa part de mystère.

L’esprit filière Tous les ateliers ont participé au 25 ème concours interprofessionnel remporté cette année par la fromagerie de Doubs. “Ce concours est à lʼimage du climat qui règne dans cette filière. Cʼest convivial, professionnel et solidaire. Il y avait très peu dʼécart entre le premier et le second. Le jury a bien travaillé et ne sʼest pas trompé dans son classement” , confie Michel Beuque. 1 - Coopérative de Doubs 2 - Coopérative des Monts de Joux 3 - Fromagerie Badoz ex aequo avec coopérative des Fourgs

Le palmarès 2012 a sacré François Fournier, le maître froma- ger de la coopérative de Doubs (au centre).

Made with FlippingBook HTML5