La Presse Pontissalienne 148 - Février 2012

ÉCONOMIE

35 La Presse Pontissalienne n° 148 - Février 2012

SOCIÉTÉ

1 300 titres de séjour Immigration clandestine :

les vrais chiffres

E n 2011, le préfet du Doubs a pro- cédé précisément à 206 reconduites à la frontière de personnes sans titre de séjour valable. C’est plus que l’année précédente (189) et moins que cette année où il devrait prononcer 214 reconduites.Car leministre de l’Intérieur autorités, les chiffres des reconduites à la frontière et de l’immigration clandestine prêtent toujours à discussion. Voici les chiffres officiels pour le Doubs. Souvent gonflés par les associations de défense ou sous-estimés par les L e nouvel abattoir d’Équevillon continue de défrayer la chronique. Ce conflit n’est qu’un nouvel épi- sode d’une série déjà riche en rebon- dissements. Inauguré en décembre 2007, cet abattoir avait fer- mé ses portes quelques mois plus tard pour de nombreux défauts techniques. Suite à quoi la communauté de com- munes de Champagnole avait été contrainte de débourser 600 000 euros après un investissement initial de 3 millions d’euros. Cette politique de soutien n’a pas man- qué d’interpeller les membres du syn- dicat de l’abattoir du Haut-Doubs sur- pris des conditions d’exploitation accordées à l’abattoir d’Équevillon. Ils s’étonnaient notamment du diffé- rentiel entre les taxes d’usage large- ment favorables à Champagnole. La Ville de Pontarlier qui adhère au syn- dicat avait même émis un vœu en décembre 2009 dans lequel elle poin- tait du doigt les largesses publiques dont a bénéficié l’abattoir de Cham- de la communauté de communes de Champagnole à l’abattoir d’Équevillon. Le syndicat de l’abattoir du Haut-Doubs a saisi la justice en août dernier pour dénoncer le soutien

l’exemple de la famille Zivoli, d’origine kosovare, dont le tribunal administra- tif était sur le point de traiter le qua- trième recours. Mais parallèlement à cette procédure que d’aucuns dénoncent comme inhu- maine, la France et le Doubs restent une terre d’accueil. Car l’an dernier, la préfecture du Doubs a accordé quelque 1 300 titres de séjours nouveaux. Par ailleurs, le Doubs a procédé en 2011 à 986 naturalisations. Ancien directeur de cabinet d’Éric Besson au ministère de l’Immigration, Christian Dechar- rière se défend d’être un jusqu’au-bou- tiste en matière d’immigration illéga- le. Chiffres à l’appui. J.-F.H.

“fixe des objectifs chif- frés” aux préfets, confir- me bien Christian Decharrière, le préfet du Doubs. Le nombre de reconduites prévues en 2012 sera à l’unité près celui de l’année 2009.Sur le plan national, l’objectif 2011 était de 28 000, il sera de 35 000 cette

“Nous ne faisons pas un travail à la chaîne.”

année. “Mais il ne faut pas croire que les reconduites à la frontières se font en quelques heures. Nous respectons une procédure bien précise et tentons de fai- re une appréciation juste du droit. Nous ne faisons pas un travail à la chaîne” commente le préfet duDoubs qui prend

PONTARLIER Une concurrence déloyale La guerre des abattoirs est déclarée

CULTURE La mémoire du philosophe Jean-Jacques Rousseau : les 300 ans d’un homme du pays En Suisse et notamment à Môtiers, le tricente- naire du philosophe fait revivre sa mémoire. Pour l’instant, rien en Franche-Comté, où Rous- seau a pourtant flâné à Goumois et Pontarlier. À Pontarlier, demeure un signe du - court- passage de Jean- Jacques Rousseau : une rue à son nom où le philosophe alors en exil en Suisse venait “ retrouver” la France. À Gou- mois, dans la vallée du Doubs, un sentier rappelle que l’auteur des “Confessions” était un amateur de botanique où il venait trouver repos et contemplation au bord de la rivière et des falaises. C’est à Môtiers, dans le Val-de-Travers, que sa présence est enco- re visible. Un musée lui est dédié. Rousseau a en effet résidé trois ans là-bas, lui le natif de Genève (1712). Conservateur du musée de Môtiers, Roland Kaehr connaît bien les pérégrinations de J.J.R. : “ Rousseau fut d’abord bien accueilli à Môtiers. Il mit tous ses soins à chercher à s’intégrer en offrant notamment 42 livres pour contribuer à la réfection de la cloche de l’église de Couvet. Il offrit également deux assiettes gravées de son nom à la société de tir” explique le conservateur. Si Rous- seau venait régulièrement en France ? “ Pas vraiment durant son exil, répond Roland Kaehr. Il a traversé la frontière pour ten- ter le diable car il pensait qu’un espion le poursuivait. ÀMôtiers, les événements ne tardèrent pas à se gâter pour lui avec des dis- putes théologiques, dit le conservateur. Il a eu froid, a cherché d’autres gîtes et, finalement, quelques cailloux jetés l’ont fait crier au meurtre, excellent prétexte pour quitter les lieux. ” Un sentier pédestre Jean-Jacques Rousseau est en projet de création. Le 19 mars, un programme de lecture et de conférences aura lieu à l’université de Neuchâtel. E.Ch.

Le syndicat de l’abattoir du Haut-Doubs dénonce les largesses accordées au nouvel abattoir par les collectivités publiques et de la communauté de communes de Champagnole.

pagnole. “Cette inégalité est peut-être le premier ferment de la distorsion concurrentielle” , mentionnait le vœu. Les élus pontissaliens réclamaient donc le respect des règles de concur- rence et que l’abattoir du Haut-Doubs bénéficie d’aides publiques compa- rables à celui de Champagnole. L’affaire a finalement fait l’objet d’une requê- te enregistrée le 28 juillet 2011 au tri- bunal administratif de Besançon. Les requérants, à savoir le syndicat de l’abattoir du Haut-Doubs et les socié- tés Gresard, Decreuse et Delacroix contestent le versement en 2010 de 50 000 euros en fonctionnement et de 170 000 euros en investissement du budget général au budget annexe de

l’abattoir. Les élus de la communauté de com- munes de Champagnole n’ont pas manqué de réagir en autorisant leur président Clément Pernot à ester en justice dans le cadre de ce recours. Aucune des deux parties n’a souhai- té s’exprimer sur ce dossier, chacune restant semble-t-il campée sur ses positions. Seule chose qu’on puisse regretter, c’est que la communauté de communes de Champagnole se soit servie de cette affaire pour se désen- gager de l’espace bois Jura-Doubs, sous prétexte que les communautés de communes de Levier et du Dru- geon adhèrent aux deux structures. F.C.

Les conditions d’exploitation de l’abattoir d’Équevillon seraient contraires aux règles de concur- rence loyale entre

les Établisse- ments Publics Industriels et Commerciaux régionaux

La maison où a vécu durant trois ans le philosophe. À Môtiers, un musée lui est consacré.

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