La Presse Pontissalienne 148 - Février 2012

DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 148 - Février 2012

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ÉLUS LOCAUX Syndic du Chenit Jeannine Raynaud : “C’est du win-win” Les élus de la vallée de Joux connaissent l’importance des frontaliers dans la prospérité de leur secteur. Le seul problème récurrent à signaler concerne la densité du trafic routier matin et soir.

Jeanine Rainaud se préoccupe avant tout des pro- blèmes de mobilité posés par la main- d’œuvre frontalière.

L es sorties d’usine au Sen- tier, c’est quelque chose. Entre la Jaeger d’un côté du village et les autres manu- factures, les frontaliers duDoubs croisent ceux du Jura. S’ajou- tent les autochtones et ceux qui redescendent sur leur lieu de résidence dans la plaine léma- nique. La pagaille ou presque. “C’est le plus gros souci chez nous. On doit absolument évi- ter d’avoir une personne, une voiture”, admet Jeannine Rai- naud, l’heureuse syndic d’une commune qui présente la par- ticularité d’avoir pratiquement autant de places de travail que d’habitants. De quoi en faire l’une des communes les plus industrielles de Suisse. Jeannine Rainaud prend le pro- blème très au sérieux. Elle se serait depuis longtemps enga- gée dans le co-voiturage si cela ne tenait qu’à elle. “On m’a conseillé de participer aux

réflexions sur lamobilité menées à l’échelle de la Conférence trans- jurassienne. On a finalement élargi la problématique et ça prend du retard”, poursuit cel- le chez qui on sent une vraie envie de passer au concret sur ces questions de mobilité. D’au- tant plus quand l’on sait qu’il existe une desserte ferroviaire depuis Vallorbe, c’est-à-dire accessible aussi depuis les gares de Frasne, Labergement-Sain-

Haut-Doubs et le Haut-Jura. Au-delà du dérangement et du volet sécurité routière, ces flux de véhicules imposent aux entre- prises de construire des par- kings adéquats. Ce qui ne va pas sans réduire les disponibi- lités foncières. Autre préoccu- pation récurrente dans cette val- lée où tous les grands noms de l’horlogerie suisse cherchent à s’établir, en sachant aussi que les enseignes déjà en place ont souvent des projets d’extension. La montre attire la montre.“On a bien essayé d’attirer d’autres branches d’activités mais rien

n’y fait”, se désespère en sou- riant Jeannine Rainaud, quand même préoccupée par les risques induits par la spécialisation hor- logère. LaVallée de Joux comptait plus de 7 000 habitants avant la gran- de crise horlogère des années soixante-dix. Depuis, elle n’a jamais retrouvé ce niveau de population. La proximité de la main-d’œuvre frontalière n’est certainement pas étrangère aux logiques d’implantation des hor- logers suisses. “On a de la chan- ce d’avoir ces frontaliers qui contribuent à la prospérité éco-

nomique de notre vallée. C’est duwin-win, du gagnant-gagnant. On est même prêts à les accueillir à demeure.” Pour la première fois depuis des lustres, des promoteurs ont choi- si d’investir dans la construc- tion d’immeubles qui devraient à terme générer la création de 300 logements au Sentier. Ce regain d’intérêt s’explique aus- si par la flambée des prix du foncier dans la plaine. Avoir beaucoup de frontaliers dans ces effectifs salariés, ça peut rapporter gros. Chaque année, la France reverse à la Confé-

dération l’impôt frontalier. Cet- te rétrocession fiscale est ensui- te redistribuée aux cantons et aux communes au prorata du nombre de frontaliers. Soit une manne de plusieurs millions de francs suisses qui tombent dans les caisses de la commune du Chenit. “Ne dites par le mon- tant exact…”, implore toujours en souriant Jeannine Rainaud. L’impôt frontalier est versé au budget général et une bonne partie sert à financer l’entre- tien des routes et les travaux de sécurisation dans la traver- sée des villages.

te-Marie ou Les Longevilles-Mont d’Or. Lentement mais sûrement des initiatives commencent à porter leurs fruits, à l’exemple des trois cars de ramassage mis en circulation chez Jaeger-LeCoultre pour récupérer les salariés sur le

Plusieurs millions de francs suisses.

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