La Presse Pontissalienne 148 - Février 2012

RETOUR SUR INFO

La Presse Pontissalienne n° 148 - Février 2012

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Projet nautique : recadrage avant de se jeter à l’eau

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Pontissalienne revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.

Souveraineté Tandis que l’Europe se cherche toujours une identité, plus de 60 ans après la création de cette idée pourtant lumi- neuse, le reste du monde - y compris nos voisins suisses - avance. La cam- pagne pour la présidentielle commence à battre son plein et nul candidat, décla- ré ou pas encore, n’a fait de l’Europe un de ses thèmes de campagne. Pas assez vendeur, il vaut sans doute mieux par- ler de T.V.A. sociale, de pression fiscale, ou de créations de postes dans la fonc- tion publique… Or tant que la question européenne ne sera pas clairement posée, avec notamment la nécessaire harmo- nisation des politiques fiscales de ses membres, et pas seulement de la Fran- ce et de l’Allemagne, l’Europe claudi- quera. On a préféré mettre à la tête de l’Union deux personnages aussi falots qu’inoffensifs (Herman Van Rompuy et Catherine Ashton) pour ne pas faire de vagues entre les 27 pays-membres aux rythmes de développement et de crois- sance hétéroclites. Mais si l’Europe veut peser à l’avenir face aux géants de l’Orient que l’on n’a pas vu venir (l’Inde fera enco- re mieux que la Chine dans les prochaines décennies), il est nécessaire de pousser au bout le processus européen vers ce que Victor Hugo, dont on fête actuelle- ment les 210 ans de la naissance, appe- lait déjà de ses vœux il y a plus d’un siècle et demi : les États-Unis d’Europe. Visionnaire ? Sans doute. Davantage en tout cas que ceux qui prônent aujour- d’hui de se recroqueviller sur soi en arguant que l’Europe aboutirait à une perte irréversible de souveraineté. Vaut- il mieux perdre un peu de sa souverai- neté nationale que sombrer comme cha- cun des pays européen le fait en ce moment dans les tréfonds des classe- ments en matière de performance éco- nomique, et donc sociale ? Le problème de l’Europe, c’est aussi sans doute qu’elle n’a pas vu venir ses concurrents et qu’elle reste sur son piédestal ancestral, héri- tier de l’époque où elle était le phare uni- versel, éclairant de sa suffisance le res- te du monde. Entre-temps, d’autres l’ont rejointe et maintenant dépassée. Ceux- là sans complexe surclassent la vieille Europe, le modèle social en moins. Le grand chantier de la décennie pour le prochain locataire de l’Élysée, sera donc de réconcilier les citoyens français avec l’idée européenne. Un peu comme à l’échelle du Haut-Doubs où il est bien plus intelligent de regarder son proche voisin - la Suisse en l’occurrence - com- me un partenaire plutôt qu’un ennemi. J ean-François Hauser Éditorial est éditée par “Les Éditions de la Presse Pontissalienne”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com Directeur de la publication : Thomas COMTE Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Agence publicitaire : S.A.R.L. BMD - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Février 2012 Commission paritaire : 1102I80130 Crédits photos : La Presse Pontissalienne, Archives municipales Pontarlier, Jarno Bouveret, Collège de Mouthe, Arnaud Langel, offices de tourisme.

A près moult réunions, la C.C.L. a confirmé le 26 janvier son sou- tien financier au projet de développement des activi- tés nautiques porté par le syndicat mixte des deux lacs, financé par les com- munautés de communes Mont dʼOr-Deux lacs et C.C.L. suivant la règle 70 % -30 %. Pour mémoire, les élus du Larmont avaient émis un accord de princi- pe le 30 septembre 2010 en fixant déjà certains points : priorité à la pisci- ne et aux haltes nautiques, plafonnement de lʼinvestissement à 5 mil- lions dʼeuros à lʼépoque, soutien des financeurs extérieurs… Entre-temps, le projet a obtenu la label- lisation Pôle dʼExcellence Rurale (P.E.R.) qui permet dʼobtenir des financements Etat-Europe à hauteur de 1,5 million dʼeuros sur un budget global de 5,78 mil- lions dʼeuros H.T. “ On a demandé au Conseil géné- ral de revoir son investisse- ment financier, observe Patrick Genre. Claude Jean- nerot a confirmé quʼil déblo- quait 100 000 euros supplé- mentaires même si jʼavais demandé 300 000 euros. Le Conseil général apportera au total 1,3 million dʼeuros.” Le Conseil régional qui sʼétait engagé à hauteur de 578 000 euros sera lui aus- si sollicité pour une petite ral- longe de 50 000 euros. Il res- te donc à la charge du syndicat mixte environ 2,4 mil- lions dʼeuros. Ce qui repré- sente pour la C.C.L. une par-

ticipation annuelle de 125 000 euros sur 20 ans, soit à peu près ce quʼelle ver- se aujourdʼhui. Lʼaccord voté le 26 janvier en séance communautaire est assorti de plusieurs condi- tions. “Il est prévu dʼinvestir 800 000 euros dans la réno- vation des bases des Gran- gettes et de Malbuisson. On souhaite que ce coût-là soit revu” , précise Nathalie Ber- tin, la responsable de la com- mission tourisme, pas convaincue quʼil soit néces- saire de dépenser autant sur ces sites. Autre condition, le réexamen du déficit de fonc- tionnement du nouveau com- plexe aquatique de Malbuis- son. Dʼaprès le dossier initial, il a été évalué à 90 000 euros sur une fréquentation de 72 000 entrées. Cette esti- mation laisse sceptique beau- coup dʼélus de la C.C.L. Au regard des autres piscines couvertes du Haut-Doubs, la fréquentation semble mini- misée et le déficit aussi. Et lʼon devine aisément les conséquences induites par une explosion des charges de fonctionnement sur une collectivité. Sans chercher à comparer, le déficit actuel de la piscine de Malbuisson sʼélève quand même à 310 000 euros. Mieux vaut donc prévenir que couler. La C.C.L. qui souhaite suivre au plus près le dossier deman- de aussi la création dʼun comi- té de suivi composé de repré- sentants des deux communautés de communes et qui validera le programme au fur et à mesure de son évolution.

Recours au tribunal

contre la voie verte

le du collectif : gagner du temps pour que la raison l’emporte et qu’on s’aperçoive enfin que le coût de ce projet est largement supé- rieur aux retombées que l’on pourrait en attendre.” Assurant que ce recours repose sur plusieurs arguments juridiques béton, le collectif se dit d’ores et déjà prêt, “avec les soutiens finan- ciers nécessaires” , à porter l’affaire devant la cour administrative d’appel de Nancy s’il est débouté par la juridiction bisontine. Éléments pour le moins surprenant au moment de recouper nos informations : ni le Conseil général porteur du projet ni la préfecture à l’origine de la déclaration d’utilité publique n’étaient au courant de ce recours… Le tri- bunal administratif de Besançon devrait tran- cher au cours de ce premier semestre 2012.

L e projet de voie verte autour du lac de Saint-Point connaît un nouveau rebon- dissement. Le tribunal administratif de Besançon a été saisi en fin d’année derniè- re d’un recours émanant d’un collectif d’associations et de particuliers. L’association pour la défense de la salubrité et de l’environnement du Haut-Doubs (A.D.S.E.H.D.), l’association des proprié- taires des maisons isolées du lac Saint-Point, l’association de protection des Grangettes, l’association de Port-Titi, l’association “Chez Mimi” et une vingtaine de particuliers, pour la plupart riverains du lac, composent ce collectif qui est “prêt à aller le plus loin pos- sible” confirme Jean-François Bulle, prési- dent de l’A.D.S.E.H.D. “L’objectif de notre démarche est simple, poursuit le porte-paro-

Le long feuilleton “voie verte” n’est pas près d’être terminé.

Le projet d’embouteillage de l’eau du Mont d’Or toujours d’actualité

R obert Droz-Bartholet est serein. “L’eau est toujours là, elle est d’une qualité excep- tionnelle. Le dossier n’est pas enterré” dit- il, bien disposé à patienter encore un peu. Cela fait dix ans maintenant que ce pharmacien de métier porte le projet de mise en bouteille de l’eau du Mont d’Or qui s’écoule sous le tunnel ferroviaire. Ce scientifique a baptisé la résur- gence “O’Barth” après avoir mené toutes les analyses nécessaires pour démonter la potabi- lité de cette eau sans traitement. Elle aurait même, selon lui, toutes les caractéristiques d’une eau minérale. Les communes du massif seraient donc assises sur de l’or bleu qui ne demande qu’à être exploité. Si la majorité des élus locaux en est désormais convaincue, si le Conseil général conçoit lui aus- si que l’embouteillage de l’eau peut être un atout non négligeable dans le cadre du développe- ment durable du massif, il faut d’abord régler le problème de l’alimentation en eau potable des communes du Mont d’Or et en particulier de

Métabief avant de songer à la construction d’une usine d’embouteillage. Pour cela, les collectivi- tés locales ont entrepris des recherches. Le forage du vallon de la Combe (communes des Longevilles-Mont-d’Or), qui a donné des résultats en terme de débit (l’objectif est de trou- ver une ressource de 100 mètres cubes par heu- re), est décevant, pour l’instant, côté qualité. “Pour le moment, les résultats sont peu encou- rageants. La turbidité de l’eau est importante notamment” précise le Conseil général qui a transmis la maîtrise d’ouvrage du pompage à la commune de Métabief. Selon le Département, une amélioration de la qualité n’est pas impossible. “Il a été décidé de tenter un nouveau nettoyage à l’air lift (air com- primé) du forage puis de refaire un essai de pom- page à la fin de l’hiver pour voir si la turbidité baisse.” En fonction des résultats, la décision sera prise d’exploiter cette ressource, ou de rechercher une nouvelle alternative qui retarde- rait encore le projet d’embouteillage.

La qualité de l’eau des forages n’est pas suffisamment bonne.

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