La Presse Pontissalienne 148 - Février 2012

PONTARLIER ET ENVIRONS

La Presse Pontissalienne n° 148 - Février 2012

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PHOTOGRAPHIES Une dizaine de sinistres Pontarlier, une histoire de feux L’ exposition “Les incen- dies à Pontarlier du XVII ème siècle à nos jours” est un succès. En deux Le centre-ville de Pontarlier a été à plusieurs reprises la proie des flammes comme le raconte une exposition qui se termine sur les incendies.

semaines, près de 1 000 per- sonnes sont venues à l’Annexe des Annonciades pour la visi- ter. “Nous avons travaillé sur ce projet avec les pompiers, les archives, quelques particuliers” explique Alain Bôle-du-Chau- mont, responsable du Conseil inter-quartier Centre qui est à l’origine de cette initiative. Pho- tos d’époque et coupures de pres- se illustrent ces feux qui ont marqué l’histoire du centre-vil- le de Pontarlier. Un des plus spectaculaires est l’incendie de l’entreprise Thévenin-Ducrot le 19 juillet 1952. “Nous habitions rue de Morteau. De là, nous voyions les flammes s’élever. J’avais cinq ans, je n’ai rien oublié” se souvient Claude Peti- te. Le sinistre a marqué la mémoire de l’enfant qu’elle était car son père, Jean, travaillait ce jour-là chezThévenin-Ducrot. Avec ses camarades, ils se sont mobilisés aux côtés des pom- piers pour sortir des fûts d’huile des bâtiments. “Mon père par- lait modestement de ce qu’il avait fait. Il avait agi pour sauver des vies” confie-t-elle, avant de pour- suivre la visite.

Alain Bôle-du- Chaumont, responsable du comité inter-quartier Centre, à l’initiative de cette exposition. “Les incendies ont modifié l’urbanisme de la ville”.

Le 12 janvier 1995, le

Musée de Pontarlier brûle. Il fait très froid, les conditions d’interventi on sont très difficiles.

Le courage des hommes est per- ceptible à travers ces images où l’on découvre des pompiers peu équipés, un bandeau humide sur le nez, bravant les flammes. Si la bravoure des soldats du feu est restée intacte, les moyens techniques dont ils disposent aujourd’hui pour lutter contre les flammes sont incomparables avec ceux d’hier. “Le matériel n’est pas la seule chose qui a changé en un demi-siècle. La connaissance que l’on a du feu en est une autre ainsi que l’entraînement et la formation des pompiers. Les moyens d’alerte sont également plus performants avec le “18”. La départementa- lisation des secours a apporté énormément dans l’efficacité de l’intervention” remarque un pompier pontissalien. En cent ans, une douzaine d’incendies majeurs se sont pro- duits au centre-ville. En 1901, la distillerie Pernot s’embrase. Suite à cet événement, les rési- dus d’alcool retrouvés dans la Loue permettront d’établir une connexion entre ce milieu natu- rel et le bassin du Doubs. 1938,

un violent incendie dévaste un immeuble rue de Salins. Le 12 janvier 1995, le Musée s’embrase. Grâce à une chaîne humaine, les collections sont sauvées. La mobilisation des habitants permettra 11 ans plus tard, le 8 juillet 2006, de mettre à l’abri les archives suite à l’incendie des Casernes Mar- guet. 30 juillet 1997, le feu dévaste les combles de l’hôpital local. Quelques années plus tôt, le 13 juin 1992, 400 litres d’alcool alimentent les flammes gigan- tesques de la distillerie Guy rue des Lavaux. Là encore, des dégâts matériels sont déplorés, mais pas de victimes.

Le 19 juillet 1952, l’entreprise Thévenin- Ducrot s’embrase. Les ouvriers sortent des fûts d’huile. Les pompiers, foulard humide sur le nez, ont peu de moyens pour intervenir.

INTERVIEW Isabelle Meurville “Osez le féminisme” à Pontarlier Habitante de Chaffois, Isabelle Meurville crée dans le Haut-Doubs une antenne de l’association nationale “Osez le féminisme”. Quelles sont ses intentions ? L a Presse Pontissalienne : Vous faites partie du réseau national “Osez le fémi- nisme” et souhaitez créer une décli- naison locale de ce mouvement féministe. Qu’est-ce qui vous motive ?

Isabelle Meurville : Je suis une féminis- te par conviction et une militante dans l’âme. Je me sens très touchée par le discours de cette association qui n’est pas agressif, qui est distillé avec humour mais qui fait passer des mes- sages essentiels sur la condition des femmes qui reste encore et toujours marquée de nombreuses inégalités. Je suis en train de monter un petit groupe dans le Haut-Doubs, l’idée étant de créer une entité sur Pontar- lier. L.P.P. : Quelles sont encore les principales inégalités que vous dénoncez ?

Incendie de la maison Rocheboz le 29 juin 1982.

Isabelle Meurville se bat notamment pour l’égalité hommes-femmes en matière de salaires.

I.M. : Les écarts de salaires sont toujours aussi criants : à diplô- me et fonction égaux, les femmes touchent 27 % de moins que les hommes. Malgré la réforme récente des retraites, la différence de pension atteint les 40 % entre les hommes et les femmes. Autre chiffre : 80 % des tra- vailleurs précaires (C.D.D., temps par- tiels…) sont des femmes. Le système fait qu’on installe les femmes dans

“On prend les femmes

femmes le 8 mars. Sur le plan natio- nal, il y a une action le 4 février inti- tulée “Salaire des femmes, c’est les soldes toute l’année : - 27 % ! ” Nous allons aussi interpeller tous les can- didats à la présidentielle pour connaître leurs intentions sur le thème de l’égalité hommes-femmes. Ce qui nous inté- resse, c’est de tenter de faire bouger la société et les mentalités. Propos recueillis par J.-F.H.

le temps partiel. C’est très rarement un vrai choix pour elles. L.P.P. : Prévoyez-vous déjà des actions sur le Haut-Doubs ? I.M. : Pour l’instant, le mouvement ne compte qu’une douzaine d’adhérents. On souhaiterait faire une distribution de tracts vers les surfaces commer- ciales le 14 février à l’occasion de la Saint-Valentin, une fête où on prend vraiment les femmes pour des “quiches”. C’est comme leur offrir un aspirateur ou une centrale vapeur à Noël. Quels “cadeaux” ! On s’associera aussi certainement à la journée des

pour des quiches.”

Le 30 juillet 1997, les combles de l’hôpital de Pontarlier sont dévastés par les flammes.

Renseignements au 06 84 56 11 91 www.osezlefeminisme.fr

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