La Presse Pontissalienne 148 - Février 2012

PONTARLIER ET ENVIRONS

La Presse Pontissalienne n° 148 - Février 2012

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DOUBS

La maison de retraite L’animation : un remède pour le mieux vieillir La richesse du tissu associatif pontissalien profite aussi aux résidents de l’E.H.P.A.D. (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) qui bénéficient ainsi d’un program- me d’animations particulièrement diversifié. Ouverture.

Thé dansant, loto, vide- greniers rythment la vie des résidents.

L es deux animateurs de l’établissement, Chris- telle Bernard et Anto- nioAbbattista, ne man- quaient pas de souffle à l’énoncé de toutes les asso- ciations et bénévoles qui inter- viennent au service des rési- dents de l’E.H.P.A.D. de Doubs. Une cérémonie de remercie- ments leur était dédiée mer- credi 25 janvier. L’occasion ines- pérée de se rencontrer, d’échanger voire de faire connais- Repères E.H.P.A.D. Ouverture en juin 2011 247 résidents Moyenne dʼâge : 85,83 ans Répartition : 26 % hommes, 74 % femmes 10 centenaires

sance. La liste est bien étoffée. Elle comprend au bas mot plus d’une trentaine de références. “Cette diversité permet de pro- poser des choses très différentes. Ces échanges contribuent à l’ouverture de l’E.H.P.A.D. sur l’extérieur. Inversement, nos rési- dents sortent aussi de l’établissement pour assister à un spectacle, un concert, un repas” , explique Christelle Ber- nard. Certaines associations comme celle du P’tit magasin font par- tie intégrante des locaux. D’autres à vocation caritative ou œuvre de bienfaisance appor- tent du réconfort, une écoute, un coup de main lors du vide- greniers, loto ou thé dansant. D’autres encore gravitent dans le milieu hospitalier au service des malades en général ou d’une pathologie en particulier. L’animation est très proche du soin, dans le sens où elle amé- liore la prise en charge. Elle favorise bien sûr la stimulation physique et intellectuelle. “Cela

participe du mieux-être des rési- dents” , confie Antonia Abbat- tista, l’autre animateur de l’E.H.P.A.D. La culture au sens large prend une grande place dans la vie de l’E.H.P.A.D. Des troupes interviennent réguliè- rement. Les résidents sont par- fois conviés à assister à des spec- tacles au théâtre, à des concerts. Le résident n’est pas que spec- tateur, loin s’en faut. Il peut chanter, danser,marcher. “Quand les gens rentrent ici, ils ont d’abord l’impression qu’ils ne servent à rien. C’est à l’équipe soignante et aux animateurs de leur prouver qu’ils ont encore du potentiel” , souligne Esmaël Ngamba, le responsable du pôle gériatrie qui n’oublie pas d’intégrer les soignants dans cette dynamique d’activités. Le souci d’ouverture se décline aussi à destination des plus jeunes. Les échanges intergé- nérationnels ont le vent en pou- pe. Ils mobilisent des maisons de quartier, des établissements scolaires et même le conseil des

Les anciens apprécient

jeunes de la ville de Pontarlier. Les uns restent dans le coup et les autres gardent les pieds sur terre. “L’E.H.P.A.D., c’est com- me un gros village plein de vie” , conclut Esmaël Ngamba. F.C.

toujours de pouvoir s’adonner aux joies du jardinage.

L’E.H.P.A.D. côté jardin À lʼarrière du bâtiment de lʼE.H.P.A.D. se trouve un vaste espace vert, sans ombre, assez venté qui ne demande quʼà se laisser apprivoiser par les résidents. Dʼoù lʼidée dʼaménager les lieux. “Cʼest une initiative collec- tive menée en collaboration avec le Rotary, lʼassociation Vivre ensemble et le lycée horticole de Dannemarie” , indiqueAntoniaAbbattista. Après une année de réflexion, les partenaires vont tra- vailler à la conception du projet. “Cet aménage- ment paysager doit sʼadapter au profil des rési- dents et aux capacités financières de lʼE.H.P.A.D.

Le principe conducteur, cʼest de traduire un pro- jet dʼembellissement en projet de soin et de pro- poser un aménagement qui permette aux rési- dents de profiter de lʼextérieur sans souffrir du vent et du soleil” , complète Esmaël Ngamba. Les idées ne manquent pas : forêt pour briser lʼeffet venteux, pergola, prolongement de la but- te proche de la rocade, espace floristique avec jardinières à hauteur de résidents ou de personnes en fauteuil… Ce projet sʼappuiera sur un vrai échange avec les élèves du lycée de Dannema- rie-sur-Crète. Lʼassociation Vivre ensemble a déjà financé deux abris de jardin en prévision. Pas de précipitation dans lʼorganisation de ce chantier qui devrait se concrétiser sur plusieurs années.

dont 1 seul homme Personnel : environ 200 salariés, soit 150 équivalents temps plein

EN BREF

PARCOURS La galère des déplacements Olivier, animateur sur Banquise F.M. Aveugle, Ch’ti, animateur radio sur Banquise F.M, Olivier Sannier cumule les particularités comme celle de se sentir privé de liberté de déplacement dans la capitale du Haut-Doubs.

Conte celte Le conservatoire Elie- Dupont propose un spectacle chorégraphique et musical intitulé “Conte celte”, d’après les mélodies celtes, vendredi 10 et samedi 11 février à 20 h 30 à l’Espace Pourny de Pontarlier. Interprété par les élèves danseurs et musiciens du conservatoire de Pontarlier. L’histoire nous transporte dans la féerie des contes celtiques où korrigans, sorcières et fées de la source viendront au secours d’une jeune bergère prise dans les griffes des fantomatiques lavandières. Entrée libre. Renseignements au 03 81 46 72 89. Frontaliers Conférence organisée par la Maison syndicat Unia le mardi 7 février de 18 heures à 20 heures salle Morand à Pontarlier. Thème de la soirée : L’évolution des assurances sociales en Suisse : quels enjeux pour les frontalier(e)s ? Conférence animée par transfrontalière européenne et le Guylaine Riondel- Besson, juriste et Catherine Laubscher, Secrétaire régionale Unia, région

O n pensait les gens du Nord enthou- siastes à l’idée de séjourner, voire de vivre dans le Haut-Doubs. Il y a toujours des exceptions à la règle et Olivier Sannier en fait partie. “Il faut que je bouge. Je n’ai qu’une seule envie : partir de Pontarlier” , lance-t-il en tou- te sincérité. Originaire d’Aire-sur-la-Lys dans le Pas- de-Calais, ce Ch’ti aveugle de naissan- ce se sent encore plus fortement péna- lisé dans une petite ville très mal desservie, selon lui, en transports en commun. “À Pontarlier, c’est un peu la cambrousse. Pas de service de bus le soir. Après le train de 8 h 55 pour aller à Fras-

la neige, son pire ennemi quand il s’agit de se déplacer à pied. À se demander pourquoi il est venu vivre dans un tel trou ? L’amour a parfois des racines pon- tissaliennes. Comme quoi, il n’y a pas que des désagréments dans le Haut- Doubs. Olivier Sannier est venu rejoindre sa compagne pontissalienne qui souffre aussi de problèmes de malvoyance. “Je suis arrivé à Pontarlier en 2009. Aupa- ravant, j’habitais en Picardie où je tra- vaillais comme télé-conseiller” , poursuit celui qui a dû quitter son emploi et n’a pas réussi à en retrouver un. Ce qui peut expliquer cette lassitude. Pour autant, il a conservé un lien avec son Nord préféré. Il anime toujours quelques émissions de variété sur Ban- quise F.M., une radio associative qui dif- fuse autour d’Isbergues (la bien nom- mée), la commune voisine d’Aire-sur-la-Lys. Passionné par la radio depuis l’enfance, Oliver Sannier joue les animateurs bénévoles depuis une bon- ne vingtaine d’années. “Je présente actuel- lement le hit des meilleures ventes de la semaine, le mercredi de 17 heures à 19 heures Tout passe par Internet. On a parfois quelques couacs quand la liai- son tombe inopinément.” La radio, il rêve d’en faire son métier,

“La radio, ça permet de maintenir le contact”, explique Oli- vier Sannier.

ne, il n’y a plus rien après 12 heures ou 14 heures” Difficile dans ces circonstances de rivaliser avec une grande métropole qui offre beaucoup plus de liberté aux per- sonnes tributaires des modes de transport collectif. Car finale- ment, c’est d’abord une histoire d’échelle. Inutile non plus de lui parler des charmes de

“C’est un peu la cambrousse…”

ou plutôt il rêvait. “Mon profil corres- pond assez bienmais personne n’a jamais voulu s’engager dans la création d’un poste adapté. On est forcément obligé de se remettre en question.Même si j’aimerais en vivre, les contraintes font que. J’ai quand même la chance de pouvoir faire ce qui me plaît dans une radio sans visée commerciale” , analyse assez réaliste Oli- ver Sannier. Après sa scolarité dans une école pour

déficients visuels, il a suivi une forma- tion bureautique avant d’apprendre le métier de conseiller service client à dis- tance. “J’ai postulé à plusieurs offres d’emplois dans le télétravail sur Dole ou Dijon. Ces deux villes disposent notam- ment de bonnes dessertes ferroviaires” , conclut celui qui adore les grands voyages en train. C’est vrai qu’il est plutôt mal tombé à Pontarlier. F.C.

Neuchâtel. Rens. 03 81 39 68 53.

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