La Presse Pontissalienne 147 - Janvier 2012

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Pontissalienne n° 147 - Janvier 2012

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CES BEAUX PROJETS QUI FONT PSCHITT… On ne reviendra pas sur le contournement de Pontarlier dont on ne sait plus quoi dire et qui fait probablement figure de référence à l’échelle du Haut-Doubs. D’autres projets plus modestes mais tout aussi pertinents semblent plus faciles à concrétiser, du moins sur le papier et dans les discours. Mais la réalité est toujours plus com- plexe. L’approche financière ne justifie pas tou- jours le blocage d’un projet. S’y ajoutent aussi des politiques d’aménagement divergentes, des incompréhensions entre les acteurs publics et privés, quand ce n’est pas tout simplement des rivalités d’hommes. Démonstration avec deux gros échecs Made in Haut-Doubs.

Le syndicat des milieux aquatiques coulé par les Saugets HAUT-DOUBS Un blocage inattendu

En refusant massivement d’adhérer, les élus de la communauté de communes de Montbenoît ont stoppé nette une procédure qui devait aboutir à la création du syndicat au 1er janvier 2012.

cette problématique de continuité” , rap- pelle Christian Coutal, le président de la communauté de communes du can- ton de Montbenoît. Cette clause de débit réservé ayant disparu, les élus communautaires sau- gets ont vite changé leur fusil d’épaule : 23 voix contre et 7 pour. Le verdict est sans appel. “On reste toujours ouvert à cette adhésion si demain on nous garantit ces 500 litres par seconde qui ont également disparu des préconisa- tions du S.A.G.E.” La position saugette a précipité l’arrêt de la procédure. D’autant plus que rien ne semble acquis avec Mont d’Or-Deux Lacs. “J’y suis favorable en tant que président. C’est même un outil indis- pensable pour la protection de l’ensemble du Haut-Doubs. Mais il reste encore beaucoup de choses à clarifier avant validation” , observe Michel Morel. Le président de

et les Hauts du Doubs à Mouthe. “On est très favorable au Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (S.A.G.E.) mais on est beaucoup plus sceptique sur ce syndicat qui à nos yeux pourrait faire double emploi” , explique Jean Bourgeois, l’élu chargé du dos- sier au sein de la communauté de com- munes du Val de Morteau. Les avis sont plus partagés du côté de Mouthe. “La communauté de communes s’était prononcée favorablement en 2010. Sauf qu’il n’y avait pas suffi- samment de communes en nombre pour valider le transfert. Pour l’instant, le dossier est en stand-by et l’on n’a tou- jours pas remis ça au vote, annonce Jean-Marie Saillard. Personnellement, je ne comprendrais pas que la source du Doubs soit écartée si quelque cho- se devait se faire.” Parmi les freins principaux à cette adhésion, le prési- dent de la communauté de communes des Hauts du Doubs revient sur la question des clés de répartition de par- ticipation financières. “On est une inter- communalité peu peuplée mais avec beaucoup de surfaces humides et de linéaire de berges. On est donc plus pénalisé” , poursuit celui qui ne serait pas contre une révision des critères. Même à quatre communautés de com- munes, le coup était encore jouable d’après Christian Bouday qui les a mobilisées dans ce sens en novembre avec l’objectif de porter le syndicat sur les fonts baptismaux au 1 er janvier 2012. La seule chose qu’il n’avait pas prévue, c’est la volte-face de Montbe- noît. “On adhérait à la seule garantie d’avoir un débit réservé sur le Doubs de 500 litres par seconde. On est très peu concerné par ce syndicat en dehors

Bouday qui a repris ce dossier en 2006. Le conseiller général rappelle que ce nouveau syndicat s’occupera du volet hydraulique mais n’aura pas la com- pétence eau potable et assainissement. “Ce syndicat assurerait par exemple lamaîtrise d’ouvrage du barrage d’Oye- et-Pallet. L’État attend depuis plusieurs années la création d’une structure pour lui transférer la gestion du lac Saint- Point.” Le projet bénéficie aussi du soutien du Conseil général qui accepterait d’être statutairement présent dans ce syn- dicat. Sur les six communautés de com- munes pressenties, deux ont déjà signi- fié leur opposition. Le Val de Morteau

C hristian Bouday se souvien- dra probablement longtemps de 2011. Une année riche en rebondissements pour le conseiller général du canton du Pontarlier, souvent chahuté avec la voie verte, la station de Métabief et ce syndicat mixte des milieux aqua- tiques du Haut-Doubs. L’origine du

projet remonte à 2003. Il s’agissait à l’époque de trouver une structure por- teuse dans le cadre de la réhabilita- tion du Drugeon. “On souhaitait s’inspirer de cet exemple pour le repro- duire à l’échelle du Haut-Doubs, entre la source et le Saut du Doubs, soit un territoire partagé entre 6 communau- tés de communes” , résume Christian

l’intercommunalité ne conçoit pas d’adhérer à un syndicat qui fasse uniquement du fonc- tionnement. “Cela ne sert à rien. Les statuts méri- tent d’être mieux définis. Qu’appelle-t-on une zone humide, un chevelu ?” Résultat des courses : la marge de manœuvre se réduirait donc à la C.F.D. et à la C.C.L. Soit les deux intercommunali- tés qui participent déjà aux financements des actions menées sur le Drugeon. Comme un retour à la case départ. F.C.

Un retour à la case départ

S’il voit le jour, le syndicat mixte des milieux aquatiques du Haut-Doubs assurera entre autres missions prioritaires la maîtrise d’ouvrage du barrage d’Oye-et-Pallet.

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