La Presse Pontissalienne 147 - Janvier 2012

ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n° 147 - Janvier 2012

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SÉCURITÉ

JOUGNE

85 adhérents à Pontarlier

Un souci de timing Télésiège bloqué : la grogne des commerçants La fermeture du télésiège des Roches

Faux billets, les commerçants prévenus par S.M.S. 308 commerçants du Doubs adhèrent pour l’instant au dispositif gratuit “Alerte S.M.S. commerces entreprises”. Récemment, grâce à cet outil, la gendarmerie a informé ces professionnels d’un trafic de faux billets.

Q ue ce soit au restau- rant Chez Franckie ou à la location de skis tenue par Aimé San- dona, on ne comprend toujours pas comment on a pu en arri- ver là. “Le S.M.I.X. avait déjà pendant toutes les vacances de Noël a suscité la colère des restaurateurs et des loueurs de ski sur le secteur de Piquemiette.

du premier télésiège. Idemchez les loueurs. “Faute de travail, on est contraint de mettre le personnel en congé.” Le télé- siège des Roches rejoint le som- met du domaine skiable. Il des- sert notamment la célèbre noire de Piquemiette. Il y a bien l’alternative du téléski du Signal qui permet de profiter en partie de ces pistes assez pentues. Le débit n’est pas tout à fait le même. “Les skieurs doivent faire parfois la queue 45 minutes.” Comment expli- quer une telle situation ? Un enchaînement de mauvaises

circonstances. L’entreprise chargée des travaux de sécu- risation, à savoir la pose de grands filets au pied de la falai- se, devait intervenir fin novembre ou début décembre. L’opération a dû être repous- sée à cause des fortes pluies qui ont rendu le secteur très dangereux. Puis le chantier a été de nouveau contrarié par les premières chutes de nei- ge. “On ne peut pas courir le moindre risque” , justifie Chris- tian Bouday, le président du S.M.I.X. Pas question de prendre une telle responsabi- lité.” Pour Claude Vayer et Aimé Sandona, ce mauvais timing n’est qu’une nouvelle démons- tration du manque de consi- dération accordé au secteur de Piquemiette. “L’entrée de la station par Piquemiette n’a jamais été remise au goût du jour. Comme pour le secteur des Longevilles, on sert d’abord à accueillir le trop-plein de Métabief.” Les commerçants des Tavins ont transmis un cahier de doléances rempli par les clients à Michel Morel. Le maire de Jougne également membre du S.M.I.X. ne serait pas contre le versement de compensations financières.

identifié ces risques d’éboulement en mai. On n’a même pas été prévenu du pro- blème” , déplore Claude Vayer. Le restaurateur des Tavins encaisse de plein fouet les conséquences de cette ferme- ture de télésiège qui fait fuir la clientèle. “L’activité a bais- sé de 60 % par rapport à la moyenne. On reçoit habituel- lement beaucoup de Suisses qui ont préféré se rendre sur Châtel.” Lemanque à gagner varie dans lesmêmes proportions au Cha- let du Pisteur situé à l’arrivée

L es gendarmes de Besançon ont pu tester l’efficacité du dispositif “Alerte S.M.S. com- merces entreprises” qui permet d’informer dans de brefs délais les commerçants d’un délit de proxi- mité tel qu’un vol à main armée, un vol en bande,ou l’usage de faux moyens de paiement. Fin novembre,dès qu’ils ont eu connais- sance d’un double trafic de faux billets, ils ont prévenu, sur leur téléphone portable, les profes- sionnels abonnés à ce service gra- tuit pour lesmettre en garde.C’est un commerçant à qui une cliente a tenté de remettre un faux billet de 20 euros qui a donné l’alerte en composant le 17. “Nous avons immédiatement diffusé le messa- ge, en évitant ainsi, aumieux, que d’autres commerces se fassent avoir” précisent les services de gendar- merie qui ont ouvert deux enquêtes suite à ces affaires indépendantes dont l’une concerne des billets de 50 euros, et l’autre un billet de

20 euros. Le système “Alerte S.M.S. com- merces entreprises” est un outil d’information et d’appel à la vigi- lance. “Il contribue à la sécurité des commerces de proximité en per- mettant à leurs responsables de prendre les mesures de prévention utiles et adaptées à une situation particulière” précise la Chambre de Commerce et de l’Industrie du Doubs, partenaire de ce disposi- tif qui existe depuis le mois de septembre dans le Doubs. Actuellement, 308 commerçants ont souscrit à ce service dont 77 à Besançon, 85 à Pontarlier (la commune qui compte le plus d’adhérents), 5 à Morteau, 22 à Montbéliard, 2 à Valdahon, 1 à Avoudrey, 1 à Doubs, 1 à Méta- bief, et 1 àVercel. Parmi les com- merces qui adhèrent, on trouve des bijouteries, des établissements bancaires, des grandes surfaces, des tabacs-presse, des pharma- cies.

Claude Vayer et Aimé Sandona ne comprennent toujours pas une telle erreur d’organisation.

CONSOMMATION

Résultats record Le Haut-Doubs, terre bénie des supermarchés

Depuis six mois, les enseignes basées Pontarlier et à Morteau vendent autant de produits que lors d’une semaine de Noël. Face à cette euphorie, comment s’adaptent-elles ? Parviennent-elles à recruter ? Font-elles profiter leurs salariés ? Éléments de réponse. Zoom

750 000 m 2 de surface dans le Doubs Lʼoffre commerciale dans le Doubs propose 750 000 m2 de sur- face de vente, soit environ 6 000 établissements. “Elle est com- posée de 30 % de commerce traditionnel et 70 % de grands com- merces” rapporte Nathalie Bernard, directrice du service commerce, tourisme et création dʼentreprises à la chambre de commerce et dʼindustrie du Doubs. La C.C.I.T. confirme la bonne santé des grandes surfaces proches de la frontière. Les marques basées à Besançon ne connaissent pas dʼeuphorie mais tentent plutôt de fidéliser leur clientèle de manière différente en développant les opérations promotion- nelles, les déstockages, ou le e-commerce (Internet).

C orinne remplit son chariot de produits d’entretien, de confi- series, viennoiseries, gâteaux apéritifs. Elle n’a pas acheté de viande à l’inverse de nombre de ses compatriotes.Cet- te Suissesse termine ses courses dans unmagasinATACduHaut- Doubs. Elle n’est pas la seule.

Sur le parking,les voitures imma- triculées dans le canton de Neu- châtel représentent un quart du parc. “Je ne viens pas seulement pour le prix, dit-elle, mais sur- tout parce que nous trouvons beaucoup de produits chez vous que nous n’avons pas à la Coop” poursuit la Suissesse. Ce constat fait bien évidemment

le jeu de nos enseignes com- merciales. Monde plutôt discret, la grande distribution a bien voulu nous ouvrir ses portes. “Depuis le 25 juillet, nous réa- lisons chaque semaine les chiffres de Noël. Notre activité a évolué de 30 à 50 % en raison du franc suisse” explique Stéphane Pel- letier, directeur de l’enseigne

ATAC à Villers-le-Lac qui a été propulsée “meilleure du Doubs” en terme de progression des magasins ATAC. Derrière cette bonne nouvelle se cache une autre facette. La difficulté du recrutement : “J’ai embauché dix salariés mais j’ai un turn-over important, dit le directeur. Je recherche encore

plus du revenu des frontaliers. En terme de panier d’achat moyen, le Super U du Russey réalise le meilleur score du Doubs. L’entreprise est ici aty- pique avec très peu de turn- over : sur 62 salariés, 3 seule- ment sont partis en Suisse en cinq années. À Mouthe, on res- sent moins la venue des Suisses, qui sont assez loin, mais plus l’effet frontalier et touristique. À chacune de leurs réunions de groupes, les directeurs des maga- sins de Pontarlier, Morteau, Maîche,Villers-le-Lac font donc saliver leurs collègues du reste du département ou de la Fran- ce entière. Sur cette terre bénie, les super et hyper ont trouvé la fertilité économique avec la Suis- se comme engrais.

un boucher.” Impossible en effet pour ces enseignes de concur- rencer le salaire suisse mis à part pour des postes à respon- sabilité. Malgré cela, les sala- riés ont profité de primes : c’est le cas dans un supermarché du Haut-Doubs (qui a tenu à gar- der l’anonymat), lequel a offert à ses employés une prime équi- valente à un 14 ème mois de salai- re. Beaucoup ont eu recours aux heures supplémentaires, d’autres ont tenté de recruter des étudiants. Dans cette euphorie, les enseignes demeurent prudentes. Un recul de la Suisse pourrait rapidement enrayer une machi- ne bien huilée. Au Russey, l’enseigne Super U profite moins de la venue des Suisses mais

Venue de Suisse, cette cliente remplit son caddie dans une grande surface du Haut-Doubs.

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