La Presse Pontissalienne 147 - Janvier 2012

SANTÉ 32

La Presse Pontissalienne n° 147 - Janvier 2012

PONTARLIER

21 900 journées Projet d’hôpital de jour à la clinique Saint-Pierre

L’établissement de soin de la rue Émile-Thomas ouvrira un hôpital de jour à partir de septembre prochain. Des lits à vocation traumatologique, et gériatrique… si la direction trouve un gériatre.

A vec 60 lits d’hospitalisation, la clinique Saint-Pierre fait lepleintoutel’année.Depuis le transfert de son activité chi- rurgicale à l’hôpital en 2003, la clinique pontissalienne ne fait plus que des soins de suite et de réadaptation. La durée moyen- ne de séjour des patients atteint allègrement les 40 jours. C’est donc pour élargir l’offre de soins - et sans doute aussi réduire les listes d’atteinte des patients - que l’Agence régionale de santé (A.R.S.) a donné son feu vert à Saint-Pierre pour l’ouverture de ce nouveau service d’hospitalisation de jour.Le prin- cipe : “Les patients viennent à la demi-journée faire leur rééduca- tion. Plus qu’une simple consul-

La clinique Saint-Pierre de Pon- tarlier fait partie du groupe Capio, comme la clinique Saint- Vincent et la clinique de l’Orangerie à Besançon. Capio, groupe suédois, est un des prin- cipaux groupes de santé enEuro- pe. 85 personnes travaillent à la clinique Saint-Pierre de Pon- tarlier où interviennent notam- ment l’équipe mobile de géron- tologie et l’équipemobile douleur rattachées à l’hôpital de Pon- tarlier. L’hôpital de jour qui doit ouvrir au sein de la clinique Saint-Pierre en septembre sera en priorité destiné à la réédu- cation orthopédique. La direc- tion a également prévu une spé- cialisation en gériatrie, à la condition qu’entre-temps elle trouve unmédecin gériatre.C’est tout le problème des établisse- ments de soins situés loin des grandes villes. Sans parler de la difficulté de retenir le person- nel infirmier, attiré comme un aimant par la Suisse voisine et ses salaires deux fois supérieurs. J.-F.H.

tation, l’hôpital de jour permet au patient d’être pris en charge par d’autres professionnels de santé : psychologue, diététicien, assistante sociale… selon les besoins.5places nous ont été attri- buées” indiqueNathalieMichou- lier-Oberti, la directrice du site pontissalien. Grâce à ce service, le “turn-over” des patients pour- ra être facilité. Car la clinique Saint-Pierre est en quelque sor- te victime de son succès. Selon nos informations, la moitié des lits d’hospitalisation ont dû être fermés une semaine avant Noël parce que la clinique avait déjà atteint son quota de 21 900 jour- nées d’hospitalisation attribué par l’A.R.S.pour une année.Para- doxe : dans le même temps, d’autres établissements attei- gnent à peine les 60 % (c’est le cas de Champagnole) ou les 70% (aux Tilleroyes à Besançon) de taux d’occupation en soins de suite.Établissement privé,Saint- Pierre n’a pas pu bénéficier d’un transfert temporaire de journées d’hospitalisation.

Nathalie Michoulier- Oberti, directrice adjointe et directrice des soins de la clinique Saint-Pierre.

SANTÉ

Le Projet régional 2012-2016 L’avenir de la médecine passe par les maisons de santé L’Agence régionale de santé a redéfini son projet de santé pour les quatre prochaines années. Moins de curatif, plus de prévention et développement de la télémédecine devraient offrir aux patients un meilleur suivi. Une plate-forme pour le handicap psychique sera créée.

La clinique en dates 1956 : La clinique est fondée par le docteur Jacques Henriet dans une petite villa de la rue Émile-Thomas. Lʼétablissement est géré par les sœurs hospitalières, la mère supérieure en est la directrice. 1962 : Le docteur Jacques Henriet élu sénateur du Doubs déci- de de se consacrer à sa carrière politique. Le docteur Bernard Winisdoerffer le remplace. La clinique compte 57 lits de chirur- gie et 15 lits de maternité. 1967 : Le docteur Philippe Henriet prend la direction de la cli- nique. Départ des sœurs et arrivée de Louis Jacquin comme directeur. 1981 : Construction dʼun nouveau bâtiment de quatre niveaux. 1987 : La gestion de la clinique est assurée par le groupe Suez. 1994 : Transfert de la maternité au centre hospitalier de Pon- tarlier. 2001 : Première étape de lʼorientation du projet médical vers le moyen séjour avec la création de 15 lits de soins de suite et de réadaptation. 2002 : Capio, premier prestataire de santé en Europe, devient gestionnaire de la clinique. 2003 : Lʼactivité de soins de suite et de réadaptation se déve- loppe : sa capacité est portée à 60 lits. Lʼactivité chirurgicale est transférée à lʼhôpital. la clinique devient le premier centre de moyen séjour du Haut-Doubs.

S ylvie Mansion le présente com- me “un fil d’Ariane”. Un fil qui doit guider les patients et pro- fessionnels de santé dans un labyrinthe où chacun se parlera, coha- bitera, se rencontrera. Ce guide, c’est le Projet régional de santé (P.R.S.), un document de 800 pages rédigé durant un an et demi, qui présente de façon transversale les ambitions de la région en matière de santé publique, d’organisation du système de soins et du champ médico-social. C’est la loi de juillet 2009 relative aux patients, à la santé et aux territoires Objectifs Plan régional de santé (P.R.S.) 2012-2016 - Réduire les risques sanitaires liés à lʼusage de lʼeau, polluants… - Renforcer la veille et les alertes pour diminuer les risques dans lʼenvironnement - Renforcer la prévention des mala- dies infectieuses - Promouvoir lʼinformation et lʼéducation relative à la sexualité, addiction… - Contribuer à la santé et au bien-être au travail - Réduire les inégalités territoriales en matière de dépistage du cancer - Prévenir le surpoids des enfants et adultes - Développer lʼautonomie des per- sonnes âgées et handicapées - Développer des dispositifs de prise en charge pour des publics spéci- fiques : patients atteints de la mala- die dʼAlzheimer, autisme, et personnes handicapées vieillissantes.

(H.P.S.T.) qui impose cette nouvelle dynamique. “Notre but est de décloi- sonner la médecine de ville, l’hôpital et le médico-social. Il faut faire tom- ber les murs, que chacun puisse se par- ler” annonce la directrice de l’Agence régionale de santé qui a composé avec les volontés de chacun, des profes- sionnels aux élus, pour élaborer ce plan stratégique de santé. “Il n’y aura pas d’annonce d’achats de scanners ou de création de bâtiments, prévient la directrice. Ce que nous ferons, c’ est un travail de fourmi.” Alors que la Franche-Comté pointe au 11 ème rang des régions (sur 22) en nombre de médecins par habitant, certaines spécialités demeurent mena- cées à l’instar de la psychiatrie et de la pédiatrie. Ce plan affichant trois ambitions espère guérir certains maux : réduire les inégalités sociales et ter- ritoriales de santé, garantir la péren- nité du modèle de financement soli- daire du système et promouvoir la qualité, la sécurité des soins et des prises en charge. Concrètement, la santé en Franche- Comté veut sortir du “tout curatif” en renforçant la prévention avec le dépis- tage et la vaccination. Il faut “revoir la médecine de ville” en favorisant la coopération entre professionnels de santé. “L’avenir est notamment dans les maisons de santé où ces profes- sionnels de santé sont regroupés. C’est plus sécurisant pour eux et cela offre aux patients plus de confort, avec par exemple des ouvertures plus larges” dit la directrice. 26 maisons sont déjà créées en Franche-Comté et 40 pro- jets sont dans les cartons. Le nouveau plan de santé va aussi créer une pla- te-forme pour le handicap psychique. Alors que la population de la Franche- Comté vieillit, la filière gériatrique

bénéficiera d’un travail de fond per- mettant des réductions de la durée d’hospitalisation puis le retour à domi- cile. Enfin, l’autre enjeu est de déve- lopper la télémédecine, déjà utilisée entre l’hôpital de Pontarlier et celui de Besançon. Ces changements d’avenir ont été adoptés par la conférence régionale de la santé et de l’autonomie (C.R.S.A.) présidée par Bruno Herry, force de propositions à l’A.R.S. dont la mis- sion est de garantir l’accès aux soins pour les patients. “Nous allons faire attention à ce que les projets annon- cés soient menés à bien” annonce le président bénévole, tout en espérant que le dossier médical personnel (D.M.P.) devienne réalité. La santé prend un nouveau virage. Sur l’ordonnance de l’A.R.S., peu d’euros donc, mais une réorganisa- tion. E.Ch.

Sylvie Man- sion (A.R.S.) présente la médecine de demain en Franche- Comté. Bruno Herry (à droi- te) s’assure que l’intérêt des patients est respecté.

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