La Presse Pontissalienne 147 - Janvier 2012

FRASNE - LEVIER

La Presse Pontissalienne n° 147 - Janvier 2012

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ENVIRONNEMENT Pollution État des eaux : un rapport accablant Les deux-tiers des rivières du bassin Rhône-Méditérrannée sont en mauvais état écologique. Dans les nappes souterraines et les rivières du Doubs, on retrouve des pesticides interdits depuis 2003. C’est le cas dans la nappe souterraine de Pontarlier.

Le Drugeon, à l’inverse du Doubs, est en bonne forme. Son reméan- drement est un exemple à suivre.

F aut-il le rappeler ? Nos rivières sontmalades et les poissons du Doubs ou de la Loue pansent, encore leurs plaies.Après la sur- mortalité de truites observées à Goumois l’année dernière et en 2009 à Ornans, le cheptel halieutique a payé un lourd tribut à la pollution même s’il tend, doucement, à remonter la pen- te. Néanmoins, cet équilibre semble menacé à en croire le rapport officiel de l’état des eaux dans les bassins Rhône-Méditerranée et Corse publié en décembre. Il dresse l’état des eaux superficielles et souterraines pour l’année 2010. Près de 3 millions d’analyses ont été effectuées sur 105 stations de référence. Résultat : sur les bassins Rhône-Méditerranée, 51 % des cours d’eau sont en bon ou très bon

“ reméandrement” pour voir des espèces halieu- tiques retrouver leur place. En revanche, le Doubs est en mauvais état à Morteau (2 % d’état écologique) avant de revenir bon à Goumois (50 %) et Saint-Hippolyte. Dans le pays de Montbéliard, l’état varie du moyen à médiocre. Autant dire que le barrage du Châtelot retient bon nombre de polluants : la mauvaise qualité physique de nos rivières et la pollution par les micropolluants sont les pre- mières causes de dégradation de la qualité de la faune et de la flore aquatique. Si le Doubs est en si mauvaise forme, c’est surtout dû “ à des pressions hydromorphologiques importantes : les barrages bloquent la circulation des poissons et des sédiments et vont jusqu’à provoquer des dégénérescences et des disparitions de poissons” explique le rapport. En outre, les digues, qui limitent les zones d’expansion des crues ou empê- chent les crues “ justes débordantes” , diminuent la possibilité de reproduction de certaines espèces, notamment du brochet. “ Le reméandrement de cours d’eau est une prio- rité pour que les rivières redeviennent des milieux de vie de qualité pour les poissons” explique l’agence de l’eau Rhône-Méditerranée. Encore faut-il éviter de ne pas rejeter n’importe quoi dans nos cours d’eau ! E.Ch.

La vérité sur la pollution

J amais lʼÉtat nʼa mis un nom sur la maladie touchant les poissons. Cette fois, les pol- luants ont des noms : six substances inter- dites dʼutilisation en France figurent parmi les pesticides les plus fréquemment retrouvés dans le bassin. On en retrouve dans la nappe phréa- tique de Pontarlier. Il sʼagit de substances inter- dites depuis 2003 : le métachlore, lʼatrazine, la simazine, la terbuthyzaline, lʼoxadixyl. Le diluron, interdit depuis 2008, est également retrouvé. Pour le reste, le Doubs et la Loue (moins le Des-

soubre) sont contaminés par les hydrocarbures aromatiques polycycliques (H.A.P.). Un large secteur est plus particulièrement touché, de Mor- teau à Baume-les-Dames, où lʼorigine de cette contamination décelée depuis plusieurs années nʼa pu être identifiée. Ses trois affluents du sec- teur de Montbéliard, le Gland, la Feschotte et lʼAllaine, sont contaminés par la totalité des sub- stances recherchées. En revanche, le nitrate est peu présent dans notre région. Enfin une bon- ne nouvelle.

état écologique. Un résultat enco- re éloigné de l’objectif du Grenel- le de l’environnement qui fixe l’atteinte du bon état écologique pour 66 % des cours d’eau, d’ici2015. Sur la carte, notre zone est mal- heureusement mauvaise élève. À la source du Doubs, à Mouthe, l’état écologique est moyen (28 % au lieu de 66 %), à Pontarlier, il devient médiocre (19 %). Dans le Drugeon, la rivière profite de son

“La dégénéres- cence de poissons.”

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