La Presse Pontissalienne 147 - Janvier 2012

FRASNE-LEVIER 28

La Presse Pontissalienne n° 147 - Janvier 2012

LEVIER

Spécialiste de la porte sectionnelle Lazzeroni cuisines et fermetures s’installe sur le pôle bois Le transfert d’atelier de Lazzeroni de Septfontaine à Levier marque aussi un changement dans l’entreprise qui tend de plus en plus à se spécialiser dans la fabrication de portes sectionnelles.

Le nouvel atelier est

agencé pour optimiser la fabrication des portes sectionnelles qui constituent désormais le produit phare de l’entreprise Lazzeroni.

“C’ est le moment ou jamais” , estime Alain Lazzeroni, jeu- ne cinquantenaire toujoursmoti- vé pour développer la société qu’il a créée avec son épouse Marie-Françoise en 1983 à Sept- fontaine. À l’époque, il fabri- quait surtout des cuisines et des salles de bains puis s’est

diversifié dans les portes et fenêtres. “On en fait toujours même si maintenant on privi- légie davantage les portes sec- tionnelles. Pour nous, c’est un créneau très porteur alors que la cuisine artisanale de quali- té devient de plus en plus diffi- cile à vendre notamment depuis l’envolée des prix du terrain à bâtir.” Réparti dans plusieurs bâti- ments, l’atelier de Septfontai- ne ne correspondait plus à l’évolution de l’entreprise. D’où le choix d’investir dans une construction neuve et fonc- tionnelle au pôle bois de Levier. Réalisé sur une parcelle de 50 ares, le bâtiment s’étend sur 1100m 2 en incluant les bureaux et la salle d’exposition aména- gés du côté de la R.D. 72. “Les travaux ont démarré en décembre 2010. Comme il n’y a pas eu de retard, on a déména- gé le 15 décembre dernier. Tout est en ordre pour le début de la nouvelle année” , apprécie l’entrepreneur à la tête d’une équipe de 7 salariés. Le bois règne en maître dans cet atelier spacieux et lumineux. L’outil de travail est agencé en vue d’optimiser et de rationa- liser la production des portes sectionnelles qui sont devenues le produit leader de l’entreprise. “On cherche de plus en plus à se poser comme fabricant au ser- vice des professionnels même si l’on répond toujours aux solli-

citations des par- ticuliers” ajoute le dirigeant. L’entreprise est aujourd’hui en capacité de four- nir des portes haut de gamme et plus standard de type I.S.O. 40. Plusieurs rai- sons participent au succès des portes section- nelles Lazzero- ni. Le fabricant a obtenu la nor- me C.E., un pré- cieux sésame qui lui a ouvert de nouveaux hori- zons. C’est pour l’instant le seul à proposer la possibilité

CHAPELLE-D’HUIN La notion d’échange L’affouage s’envole en fumée Cette mise à disposition de bois de chauffage au profit des habitants ne subsiste que dans quelques communes du Haut-Doubs. C’est le cas à Chapelle-d’Huin. L’ affouage signifie “chauffage” en ancien français. Cette tra- dition médiévale permettait aux habitants d’accéder à une Dominique Mamet, le

Le bâtiment s’étend sur 1 100 m 2 .

d’intégrer le portillon dans la porte. “Un bel argument com- mercial qui nous distingue de la concurrence” , observe Alain Lazzeroni qui assure pour l’instant lui-même la commer- cialisation de ses produits. L’entreprise se déplace régu- lièrement sur des salons grand public et professionnels. Le chef d’entreprise est aussi convaincu du bien-fondé de l’outil Internet. “On fonctionne désormais beaucoup par ce biais” conclut celui qui vient de recru- ter un nouveau menuisier- poseur. F.C.

maire de Chapelle-

source d’énergie. En prélevant leur quote-part, ils participaient ainsi à l’entretien de la forêt communale. Du donnant-donnant en quelque sorte. “Cette tradition est encore très vivace dans les zones feuillues. Elle aurait tendance à disparaître dans les sec- teurs résineux” , explique Rémi Cham- baud, le directeur de l’Union Régio- nale des Communes forestières (Uracofor). Évolution confirmée par l’O.N.F. à qui incombe le marquage des lots. “On constate une raréfaction depuis 20 ans. Sur notre secteur, l’affouage tel qu’on l’entend ne se pratique plus qu’à Cha- pelle-d’Huin. Il est de plus en plus sou- vent remplacé par des petites ventes de bois” , précise Jean-Luc Felder, le responsable de l’unité territoriale O.N.F. de Levier. Plusieurs raisons expliquent l’étiolement de cette “corvée” dans le

d’Huin, tient à préserver le plus longtemps possible la tradition de l’affouage sur sa commune.

cole de 2010” , note le directeur de l’Uracofor. Chaque commune est libre ou pas de proposer des coupes affouagères. Chaque habitant peut y prétendre sous réserve de résider dans la com- mune concernée au 1 er janvier. “Il doit aussi être présent au moment du tira- ge de l’affouage” , indique Dominique Mamet, le maire de Chapelle-d’Huin. La règle d’attribution est simple dans cette commune : un stère par feu et par membre de la famille. Un couple aurait donc droit à trois stères. “On a instauré une taxe d’affouage depuis 1997. Chaque stère est facturé 8 euros. Cette mesure vise à éviter les abus car certains faisaient du commerce. Elle permet également de prolonger cette tradition encore une vingtaine d’années” , justifie l’élu. Environ 80 familles de Chapelle-d’Huin s’inscrivent sur les listes d’affouage. Claude Garnier, l’adjoint responsable de la commission forêt, supervise avec l’agent de l’O.N.F. le marquage des lots. Le volume annuel varie entre 600 et 800 stères. Parallèlement à l’affouage, la commune organise aus- si à l’automne et au printemps une vente aux enchères de lots de bois de chauffage. F.C.

Haut-Doubs. D’abord la volonté “politique” de privilégier des peu- plements résineux mieux adaptés à l’altitude et plus ren- tables sur le plan éco- nomique que les feuillus. Ensuite, le désintérêt vis-à-vis du bois de chauffage même si le phénomè- ne s’inverse avec le retour en grâce des énergies renouvelables. Enfin le souci de mettre un terme à des dérives commerciales et illégales susceptibles de bloquer la mise en marché du bois de chauffage. Le cadre légal a évolué dans ce sens. “Un affouagiste ne peut plus revendre son bois depuis la loi de modernisation agri-

80 familles de Chapelle- d’Huin.

Un affouagiste ne peut plus vendre son bois depuis la loi de moder- nisation agri- cole de 2010 (crédit photo Uracofor).

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