La Presse Pontissalienne 147 - Janvier 2012

20 DOSSIER I

La Presse Pontissalienne n° 147 - Janvier 2012

2 ÈME CIRCONSCRIPTION Jacques Grosperrin “La réserve parlementaire devrait être la même pour tous” Le député U.M.P. bénéficie d’un crédit de 100 000 euros qu’il distribue à 75 % aux associations qui lui demandent une subvention. Le reste est réparti entre les communes de sa circonscription qui demandent son concours financier sur un projet.

Le député Jacques Grosperrin devant l’Assemblée Nationale.

ne d’associations sur les 3 000 recen- sées sur son territoire. À Nancray, il a contribué à l’aménagement de la sal- le de sport. À Palise, des fonds ont été accordés pour des travaux de voirie, à Rigney la contribution est allée à l’accessibilité de la mairie, et au chauf- fage de l’église à Tarcenay. Parmi les associations qui ont reçu l’appui financier du député U.M.P. en 2011 figurent pêle-mêle : Familles Rurales d’Ornans, la Chenille à Mar- chaux, la Société de tir bisontin, le Théâtre Bacchus, le B.R.C., l’association du musée de la Madeleine à Besançon et dans la même ville l’association Brû- lard Ensemble. Le Club Pugilistique Bisontin a perçu deux années de sui- te des aides de la part de Jacques Gros- perrin pour changer les tapis de la sal- le rue Bersot. S’il accepte de fournir la liste des béné- ficiaires de la réserve parlementaire,

Jacques Grosperrin ne souhaite pas divulguer le montant versé à chaque structure afin d’éviter les surenchères et “les bisbilles.” Par principe, l’ancien judoka devenu député refuse d’accompagner les associations dans lesquelles il est impliqué. Pour 2012, la plupart des dossiers de demande de subvention sont déjà bou- clés. Jacques Grosperrin va composer avec son enveloppe officielle de 100 000 euros, alors que les parle- mentaires qui appartiennent à d’autres commissions comme celle des finances ont un crédit supérieur. Des dispari- tés que le député de la deuxième cir- conscription déplore. “Un député ne sait pas ce que perçoit son collègue. Il faut plus de transparence. Nous sommes tous des élus de la République. La réser- ve parlementaire devrait être la même pour tout le monde.” T.C.

seule chose à laquelle je suis sensible, c’est le contenu du projet qui m’est sou- mis. J’étudie tous les dossiers” dit-il. Le député n’a pas de “carnet de chèque”. Pour obtenir une subvention, il faut suivre la procédure. Le demandeur devra remplir un dossier compliqué qui sera transmis au groupe U.M.P. à l’Assemblée Nationale, lequel le diri- gera vers le ministère compétent qui honorera la subvention. “Je donne 1 000 euros minimum aux associations. Pour les communes, je peux financer jusqu’à 50 % hors taxes du projet en fonction de son montant évidemment. Je n’aide que les petites communes car je considère que les bourgs importants ont plus de marges de manœuvres financières pour concré- tiser leurs projets” précise Jacques Grosperrin. En 2011, le député a aidé 14 communes sur les 98 que compte sa circonscription, et une cinquantai-

J acques Grosperrin est un des 70 députés de la commission des affaires culturelles. À ce titre, il dispose d’une réserve parle- mentaire de 100 000 euros par an. “J’admets que je peux obtenir un peu plus car je m’investis dans mes dos- siers” confie l’élu. Il consomme ce cré- dit dans sa totalité en apportant un soutien financier aux associations et aux communes de sa circonscription. “Je donne 75 % de ma réserve parle- mentaire aux associations sportives, culturelles, humanitaires, environne- mentales, sociales, et 25 % aux muni- cipalités qui ont un projet intéressant. L’aide peut être attribuée au titre du fonctionnement ou de l’investissement.” La dérive clientéliste est une critique souvent émise par les détracteurs de ce système. Mais le député se défend

de toute intention électoraliste ou de favoritisme dans l’utilisation de ces fonds publics. Tout d’abord la deman- de de subvention vient de la commu- ne ou de l’association elle-même. Jacques Grosperrin propose plus rare- ment son aide de façon spontanée à

une structure, à moins qu’il ait dia- gnostiqué chez elle un besoin financier lors de ses déplace- ments sur le terrain. “Je me moque de la couleur politique de mes interlocuteurs. Je m’interdis de défi- nir le montant de l’aide en fonction de la sensibilité politique d’une association. La

“Il faut plus de transparence.”

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