La Presse Pontissalienne 147 - Janvier 2012

PONTARLIER ET ENVIRONS

La Presse Pontissalienne n° 147 - Janvier 2012

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SKI

LA RIVIÈRE-DRUGEON 24 500 km de vélo Retour au pays pour les Courtet Partis en

Coupe du Monde

Anouk Faivre-Picon s’illustre Le 10 décembre dernier, la skieuse du C.S.R.P. a signé la plus belle performance de sa jeune carrière en terminant à la 8è me place du 15 km libre à Davos. Trois questions.

I ls sont plutôt en bonne san- té après ce périple de 24 500 km en vélo au cours duquel ils en ont vu des pays, des coutumes, des gens. Histoire de vraiment se dépay- ser les yeux et les idées, ils avaient choisi de démarrer ce voyage au long cours par la Birmanie. “Le choc des cul- tures. On a l’impression de faire un saut de cinquante ans en arrière quand on parcourt ce pays figé dans la dictatu- re” , explique Michel. À partir de là, le couple est remonté en direction du nord- est. Thaïlande, Cambodge, Sud Vietnam, Laos avant de traverser la Chine et ses hauts plus tôt, Nathalie et Michel Courtet sont revenus le 6 décembre avec des souvenirs pleins les sacoches. novembre 2010 terminer le tour d’Asie qu’ils avaient entamé deux ans

de Davos. Cette performance s’explique par le format de la cour- se. En effet, j’affectionne beau- coup le skating où j’ai eu mes meilleurs résultats. Puis sur la forme : un 15 km individuel me convient bien avec ce côté endu- rant et j’aime me battre contre moi-même et le chrono. Bref, la course idéale pour moi. Je l’avais coché dès cet été au calendrier. L.P.P. : Le plus dur sera peut-être de confirmer,vous sentez-vous prête à assu- mer cette pression supplémentaire ? A.F.-P. : C’est sûr qu’il faudra confir- mer, et aussi peut être faire mieux… Mais plutôt que de la pression supplémentaire, je vois surtout ça comme un nouveau cap franchi. Cela m’apporte aussi plus d’assurance. L.P.P. : En dehors de l’expérience, que vous manque-t-il pour pouvoir rivaliser régulièrement avec les meilleures ? A.F.-P. : J’ai encore de grosses lacunes en classique. Progresser dans ce style me permettra d’être plus régulière sur toutes les épreuves de coupe duMonde, et surtout sur les doubles poursuites où l’on enchaîne 5 km en classique et 5 km en skating . Propos recueillis par F.C.

La Presse Pontissalienne : Comment expliquez-vous une telle performance ? Anouk Faivre-Picon : Déjà par le tra- vail, ça fait huit ans que je suis en équipe de France. C’est huit ans d’entraînement. Je pense aus- si que cet hiver, j’ai grandi. Je me mets moins de pression, je pro- gresse de saison en saison. Après quelques années entre la coupe du Monde et la coupe d’Europe et quelques déceptions, j’ai appris de mes erreurs. Plus précisément, j’ai aussi pris le temps de prépa- rer cette coupe du Monde en fai- sant des entraînements en alti- tude au cours des deux semaines précédant cette coupe du monde

Nathalie et Michel Courtet ont été rejoints par des amis lors de la traversée de la Mongolie et ses grands espaces. Bivouac taille XXL.

plateaux pour rallier la Mon- golie, entrer en Russie par le lac Baïkal et rejoindre Vla- divostok sur la côte Pacifique.

en compagnie de Russes por- tés sur la vodka. La seconde classe, ce n’est pas du tou- risme. DeMoscou, ils ont repris leurs bicyclettes. Cap sur Saint- Pétersbourg, les pays baltes, la Pologne, l’Allemagne et la France. Au final, pratique- ment aucun souci de santé si ce n’est une infection intes- tinale pour Nathalie et une déchirure musculaire pour Michel. Lequel a aussi cassé son vélo couché à mi-parcours et a dû poursuivre en V.T.T. normal. Le couple garde en mémoire

le sens de l’hospitalité de la plupart des pays qu’ils ont parcourus, notamment chez les peuples tibétains. “Mon pire souvenir : les molosses du Tibet qui se jetaient sur nos vélos quand on traversait les hauts plateaux chinois.” Le retour sur le plancher des vaches est un peu moins exo- tique. Elle va reprendre ses activités d’accompagnatrice moyenne montagne, lui retourne chez le menuisier où il travaillait déjà avant de partir. Budget global dépen- sé : entre 12 000 et 13 000 euros.

“On a pris le Transsibérien qui nous a ramenés à Mos- cou” , poursuit Nathalie qui n’est pas prête d’oublier l’expérience. Six jours de train non-stop en wagon couchet- te ultra-chauf- fé, jamais aéré

“Mon pire souvenir : les molosses du Tibet.”

SKI NORDIQUE Challenge des Monts de Joux Des nocturnes plus populaires Conscients d’attirer moins de spectateurs et de skieurs qu’autrefois, les organisateurs du challenge des Monts de Joux jouent la carte de la convivialité et du plaisir de skier.

L a désaffection globale constatée autour du ski nordique se répercute sur cer- taines courses. Il n’y a guère que la Transju qui résiste peut-être à l’usure du temps. Longtemps considéré comme l’un des temps forts de la saison de ski, le chal- lenge des Monts de Joux n’échappe pas lui aussi au marasme ambiant. “Cela représente beaucoup d’engagement qui n’est pas tou- jours récompensé. Il faut reconnaître que cela ne suit pas toujours au niveau des specta- teurs. À nous, organisateurs de trouver des formules pour que les skieurs prennent du plaisir” , observe assez justement Gabriel Jacquot. Les clubs organisateurs, à savoir le C.S.R.P., l’E.S.S.S.Montbenoît, Les Fourgs, l’Olympic Mont d’Or et le Risoux Club ne sont pas restés les bras croisés en attendant que le bateau coule. Ils ont d’abord réduit la voilure à trois nocturnes disputées cette saison à Arçon le 21 décembre, Pontarlier le

11 janvier et Chaux-Neuve le 1 er février. Des changements s’imposaient aussi dans la configuration des épreuves : plus courtes, plus dynamiques et plus spectaculaires. “Les courses sont devenues de plus en plus éli- tistes et n’attirent plus les skieurs locaux. Il faut essayer de trouver un équilibre entre les deux avec du public. La société des Monts de Joux continuera à apporter sa contribution pour l’aspect festif de l’événement” , rassure Philippe Louvrier, le directeur de la coopé- rative de Bannans. Les partenaires y croient toujours. Pas faci- le pour autant de convaincre les bons skieurs du coin de venir se frotter avec l’élite juras- sienne. La mise en place de la catégorie mix- te et du challenge inter-entreprises appor- te cette dimension qui manquait peut-être à ce rendez-vous toujours fidèle à ces soi- rées boîtes chaudes où se côtoient sportifs et spectateurs.

Organisateurs et partenaires y croient encore.

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