La Presse Pontissalienne 146 - Décembre 2011

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Pontissalienne n° 146 - Décembre 2011

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L’EMPLOI DU HAUT-DOUBS TROP DÉPENDANT DU COMMERCE ? La Suisse, un eldorado qui réfléchit jusque sur les contreforts du Larmont. La Presse Pontissalienne avait, en septembre dernier, détaillé l’impact des frontaliers sur l’économie locale. Cette fois, La Presse Pontissalienne plonge au cœur de ces entreprises implantées de notre côté de la frontiè- re. La plupart se sont développées dans le tertiai- re, permettant notamment à la capitale du Haut- Doubs d’afficher le plus bas taux de chômage régional. Mais quels sont vraiment les emplois locaux ? Zoom sur ces 21 192 emplois répartis de Mouthe à La Cluse-et-Mijoux en passant par Frasne, Levier, Pontarlier et Doubs. Derrière ces chiffres mirobolants se cachent d’autres vérités : les employeurs peinent à recruter et les ouvriers non-qualifiés restent sur le bord de la touche.

ÉCONOMIE

Une conjoncture florissante mais dépendante Pontarlier, un nouveau champion de l’emploi sous perfusion Les Pontissaliens sont les plus riches de la région : ils déclarent en moyenne 19 315 euros par an et par personne. De quoi doper le secteur tertiaire. Mais attention au retour de bâton. Les bénéficiaires du R.S.A. augmentent.

P orté par la Suisse, Pontarlier poursuit son envol, malgré une diminution de 3 % des emplois salariés suite à la crise écono- mique de 2008-2009. À l’image des zones commerciales des Grands Plan- chants et de Doubs qui poussent com- me des champignons, le Haut-Doubs pontissalien fait néanmoins figure de territoire gaulois en matière écono- mique. Sa potion magique : des gens jeunes, qui gagnent de l’argent (19 315 euros en moyenne, soit 1 557 euros de plus que les autres Francs-Comtois), beau- coup d’entreprises de commerce et un taux de chômage le plus faible de la régionavec 10%de demandeurs d’emploi (13%au niveau régional).Merci la Suis- se. Une étude publiée le 1 er décembre par Efigip (Emploi formation insertion en Franche-Comté est un outil de dia- gnostic, de prospective, d’aide à la déci- sion) analyse le nouveau bassin d’emploi de Pontarlier, redéfini avec les dernières données de l’I.N.S.E.E. de 2008. Elle met en perspective la forte dépendan- ce de Pontarlier à la conjoncture suis- se. On pouvait s’en douter. Cette photographie - prise en 2010 - dévoile une vérité : Pontarlier affiche la plus forte part d’emplois salariés ter- tiaires de la région (69 %), juste derriè- re Besançon. Mais contrairement aux autres villes régionales, elle regroupe moins d’emplois industriels (21%contre 25 % au niveau régional). Bientôt, ce sont les Bisontins qui viendront faire leurs emplettes “dans le haut” ! Le secteur de la construction est très présent avec 9%de salariés,et l’appareil productif de la zone est marqué par de petits établissements (de 1 à 9 salariés). Ces derniers concentrent 29%des sala- riés contre 21 % au niveau régional. Pour autant, cette dépendance à nos voisins pourrait gripper unemécanique bien huilée d’autant que le niveau de qualification des salariés de la zone est légèrement inférieur à lamoyenne régio- nale. Cela s’explique par une propor-

nomique du Doubs, le bassin de Pon- tarlier a également laissé des passa- gers sur le quai car 26 % des ménages allocataires de la Caisse d’allocation familiale vivent sous le seuil de base. Mais, encore une fois, le nombre d’allocataires est un des plus faibles valeurs au plan régional (37 % en Franche-Comté). Bien que les situations de précarité soient moins développées dans la zone qu’au niveau régional (2 % des bénéfi- ciaires du R.S.A.), la crise économique les a amplifiées. Le nombre deménages allocataires C.A.F.ne cesse de progresser. Preuve d’un Haut-Doubs à deux vitesses. E.Ch.

tion de jeunes (moins de 25 ans) plus forte que la moyenne régionale (16 % contre 11 %) alors que celle de seniors (50 ans et plus) est la plus faible (23 % contre 26 %). “La faible représentation des cadres (3% contre 6 % au niveau régional) est éga- lement une faiblesse” annonce Efigip. Pire, le niveau d’endettement des fron-

Zoom La zone d’emploi de Pontarlier en chiffres 46 habitants par km 2 contre 72 en moyenne régionale. Cʼest 8 % du terri- toire et une faible densité de population 5 % de la population et de lʼemploi régional. 54 478 habitants (2008). Près de 6 500 travailleurs frontaliers. La plus faible part de demandeurs dʼemploi : 10 % contre 13 % en région (fin 2010), soit 2 925 chômeurs. Fin octobre, la région comptait 46 681 Ménages vivant sous le seuil de bas revenus : 1 879 (+ 3 % de 2009 à 2010). Part de lʼemploi : 25 % dans le public, 21 % dans lʼindustrie, 9 % dans la construction, 69 % dans le tertiaire. demandeurs dʼemploi catégorie A (+ 1,1 %). Bénéficiaires du R.S.A. : 695 personnes.

taliers est celui le plus important de la région et “peut se révéler problé- matique en cas de bais- se d’activité de l’autre côté de la frontière” constate de son côté un expert éco- nomique. Nouvelle locomotive éco-

“Le seuil de bas revenus progresse.”

Pôle emploi Pontarlier - représenté ici par son

directeur Stéphane Nageotte - possède la plus faible part de demandeurs d’emploi régionale.

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