La Presse Pontissalienne 146 - Décembre 2011

ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n° 146 - Décembre 2011

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DOUBS

Les rencontres avec les producteurs locaux font par- tie du quotidien de Jean-Chris- tophe Grattard, le responsable achat viande ici en compagnie d’Albert Bouriot

15 exploitations référence Hyper U joue la carte des circuits courts

L a grande surface ali- mentaire de la zone commerciale de Doubs s’est engagée depuis plu- sieurs mois dans un dis- positif privilégiant les fournis- seurs locaux. Exemple avec la viande.

Quand les acteurs de la grande distribution, en l’occurrence tous les patrons des magasins U de Franche-Comté, se positionnent sur le créneau des produits régionaux, ce n’est pas par pure philanthropie. Le terroir ras- sure et correspond de plus en

plus aux attentes de la clien- tèle. La dynamique des circuits courts n’est plus seulement l’apanage des petits produc- teurs qui fonctionnent en ven- te directe. “On a toujours défen- du la culture de la fraîcheur des produits” , souligne David Gagne- pain, le patron d’Hyper U, en rappelant que son grand-père a démarré en vendant des fruits et légumes sur les marchés. On trouve depuis longtemps des spécialités franc-comtoises dans les rayons des grandes surfaces. Le plateau de fro- mages jurassiens, du Pont, des salaisons… David Gagnepain et ses collègues ont développé des partenariats avec des abat-

et de David Gagnepain.

teurs et des transformateurs de viande et de produits lai- tiers comme la Chevillotte, les Monts de Joux, Morteau Sau- cisse ou encore la Ferme des Combes. La démarche ne s’arrête pas là. “On souhaitait aller plus loin en développant localement des filières d’approvisionnement en vian- de bovine et porcine” , poursuit le patron d’Hyper U qui a amor- cé la pompe avec un membre de sa famille. Celui-ci, agricul-

teur à Sombacour, lui fournit des veaux de lait. Le réseau s’est vite étoffé à une quinzaine d’exploitations agri- coles du secteur. Hyper U tra- vaille aussi avec un éleveur de Bief-d- Fourg spécialisé dans l’élevage de porcs nourris au petit-lait. Aujourd’hui, la moi- tié de la viande commercialisée à Hyper U provient de bêtes éle- vées dans le Haut-Doubs. “Cela représente chaque semaine 5 à 6 bœufs, autant de veaux et 2 à

3 porcs” , précise Jean-Chris- tophe Grattard, le responsable des achats au rayon boucherie. Les bêtes sont abattues à Pon- tarlier. Ce dont se félicite bien entendu Jean-Marc Bousset, l’exploitant de l’abattoir local. “L’arrivée d’Hyper U a permis de compenser la perte subie après la réouverture de l’abattoir de Champagnole. Cet apport repré- sente 130 tonnes de viande par an, soit 10 % du tonnage global de l’outil.”

Les producteurs laitiers à l’école de la viande bouchère Le G.A.E.C. Bouriot à Levier figure parmi les principaux fournis- seurs de viande bovine dʼHyper U. “On gère un atelier viande depuis 1987. On a commencé avec du baby montbéliard avant de sʼorienter davantage vers le charolais à partir de 2005” , explique Damien Bouriot. Lʼessentiel de la production partait alors à lʼexport. Le partenariat avec Hyper U Doubs remonte au printemps dernier. Il a bouleversé complètement la gestion de cet atelier. Pour satis- faire lʼappétit de son gourmand client qui lui prend 2 à 3 bêtes par semaine, le G.A.E.C. Bouriot a investi dans lʼextension du chep- tel viande qui compte aujourdʼhui 150 têtes de bétail. “ Cʼest simple, on a triplé lʼeffectif. On a dû apprendre à sʼadapter aux besoins du marché local ainsi quʼaux exigences bouchères dʼHyper U.” Un tournant pour ces producteurs laitiers qui nʼavaient pas trop ces préoccupations à lʼesprit quand ils se contentaient dʼapprovisionner les grossistes. “La grande difficulté dans ce sec- teur, cʼest de réussir à faire de la jeune vache sans quʼelle engrais- se” , note Jean-Christophe Grattard.

OYE-ET-PALLET

Du clé en main

Est-il encore possible de bâtir autour du lac ? Idéalement situé entre Pontarlier et la bande rontalière, la vallée des deux lacs

représente une niche immobilière encore très dynamique. Zoom sur un projet en cours mené par la société Pellegrini.

C eux qui rêvent d’habiter autour du lac doivent garder espoir. Il y a encore des possibilités de se prélasser en contemplant le coucher de soleil par un beau soir d’été. La preuve avec le prochain lotissement deMontperreux. “Ce projet a été conduit en partenariat avec la commune. Il comprend une trentaine de parcelles et associe des maisons individuelles, jumelées et de l’habitat collectif” , explique Rémi Pellegrini, cogérant de Promotion Pellegrini. La demande est toujours aussi forte sur les deux lacs qui attirent une clien- tèle touristique et des frontaliers qui préfèrent s’installer après Oye-et-Pal- let pour ne plus avoir à se “coltiner” le bouchon des Rosiers. Ce secteur pri- vilégié n’échappe pas à l’inflation fon- cière. “Le terrain facilement viabili- sable se vend jusqu’à 100 euros le m 2 et, en lotissement, on n’a rien à moins de 30 euros le m 2 .” Ces prix qui n’évoluent pas à la bais- se n’arrangent pas forcément les affaires du promoteur d’Oye-et-Pal- let qui est aussi constructeur. “Si l’on fait de la promotion, c’est d’abord pour fournir du travail à l’entreprise qui

emploie une trentai- ne d’ouvriers. On ne tient pas à faire des prix de terrain trop élevés.” Cette politique prend aussi en comp- te l’évolution des réglementations ther- miques de plus en plus exigeantes qui surenchérissent le prix de la construc- tion. “On s’oriente vers des maisons plus petites ou accolées aux

200 logements à construire sur 4 ans.

normes B.B.C. avec un système de construction classique ou à ossature bois” , poursuit Rémi Pellegrini. Le métier de promoteur subit lui aus- si le poids des procédures adminis- tratives. “On n’a plus d’autre choix que d’anticiper et d’augmenter le nombre de projets. Promotion Pelle- grini représente aujourd’hui un poten- tiel de 200 logements à construire sur quatre ans dans le Haut-Doubs” , ajou- te Olivier Pellegrini. En maçonnerie- charpente, l’entreprise Pellegrini réa- lise environ 3 millions de chiffre d’affaires par an.

Olivier et Rémi Pellegrini devant le futur lotis- sement de Montperreux. Joli point de vue.