La Presse Pontissalienne 142 - Août 2011

ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n° 142 - Août 2011

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AÉRONAUTIQUE

Des entreprises franc-comtoises se positionnent Avec l’aéronautique, la Franche-Comté veut décoller

P rendre l’avion en vol. En invitant six entre- prises franc-comtoises au salon aéro- nautique du Bourget, la Région veut mon- trer que l’aéronautique est un moteur économique. Après la baisse de régime en 2008, ce secteur économique remet les gaz. Airbus annonce 700 commandes réalisées au Bourget. Le P.D.G. de Safran Jean-Paul Hertmann pré- dit “5 années de forte croissance.” Du coup, les entreprises régionales - 140 à collaborer direc- tement ou indirectement - veulent composter leur billet. Besançon possède un savoir-faire microtech- nique, le Haut-Doubs une main-d’œuvre quali- fiée travaillant déjà en sous-traitance pour les principaux avionneurs. Reste à mieux le com- muniquer aux décideurs que sont Airbus, Tha- lès, Dassault, Safran, E.A.D.S., Zodiac…Car oui, Au salon du Bourget, six entreprises franc-comtoises ont présenté leur savoir-faire aéronautique et spatial. Elles sont 140 à collaborer pour ce secteur en forte croissance. Quel poids face aux autres régions ? Éléments de réponse.

Les boutons- poussoirs et essuie- glaces de l’Airbus sont fabriqués par E.C.E. à Besançon.

la première région industrielle de France a des atouts. À Besançon par exemple, E.C.E. (filiale de Zodiac) construit les boutons-poussoirs, les essuie-glaces et l’éclairage de l’Airbus A 350 (notre photo). 200 personnes travaillent dans cette usine et “la tendance est à la croissance” affirme Arnaud Panchout, responsable du mar- keting . À Franois, “UND” réalise 20 % de son chiffre d’affaires avec l’aéronautique en vendant ses pièces à Zodiac et Airbus. “UND” est le spé- cialiste du décolletage de haute précision et “les commandes sont en hausse” dit Daniel Thomas,

le directeur qui n’a pas manqué un salon du Bourget. D’autres sociétés bisontines sont posi- tionnées comme l’Institut Pierre-Vernier qui crée des pièces “top secrètes” pour l’armée. “L’aéronautique nous a permis de mieux passer la crise de 2008” avoue de son côté le groupe Langel (Besançon), spécialisé dans la mécanique de précision. Sur son stand, coincée entre les avions russes et la Région Midi-Pyrénées, fleu- ron de l’aéronautique française, la Franche-Com- té n’a pas fait de complexe d’infériorité. Pour- tant, elle ne concurrencera jamais les sociétés basées en Rhône-Alpes, Île-de-France ou pire en Midi-Pyrénées. Besançon a prévu néanmoins prévu de prendre de l’altitude : venu au salon du Bourget présenter six entreprises du Grand Besançon, le maire de la capitale comtoise Jean-

Louis Fousseret a annoncé la tenue des journées techniques consacrées à la filière aérospatiale qui auront lieu le 20 et 21 octobre. Le président de la C.A.G.B. a invité en personne le maire de Toulouse Pierre Cohen, lui aussi présent au Bour- get. Le C.N.E.S.,Airbus,Astrium atterriront éga- lement à Besançon. Aux Francs-Comtois de se vendre. Les places sont chères… et le sont encore plus lorsque l’on sait que la RégionAquitaine (P.S.) a délivré 2 mil- lions d’euros d’aide (fonds européens compris) pour soutenir la création d’une usine aéronau- tique. Nos locaux ont du talent. Auront-ils les ailes assez solides pour s’imposer hors des fron- tières, en Chine notamment, où le pays construit le C930 ? E.Ch.

SOUS-TRAITANCE

A racheté F.C.I. Pontarlier Mécasem teste la sûreté des pièces d’avions

L’entreprise qui a racheté en 2004 F.C.I. à Pontarlier profite de l’embellie aéronautique pour construire 1 000 m 2 de bâtiments à Besançon. Elle développe une activité de mesures 3D. Des emplois à la clé.

quillité” précise d’entrée Sophie Chevalier, directeur général du groupe. ÀBesançon, 13 employés contrô- lent la résistance, la dureté, la priorité mécanique et les carac- téristiques techniques de chaque élément. “Les tests réalisés, nous délivrons un rapport d’essai com- me le fait un laboratoire d’analyses médical” image la directrice. En général, peu de pièces sont recalées. Pour arriver à ce résultat, les éléments subissent un véritable enfer avec des essaismécaniques (usinage, fatigue, mécanique de

rupture), des examens métallo- graphiques ou encore des ana- lyses chimiques et ultrasons. Présente pour la première fois au salon du Bourget sur le stand de la Région Franche-Comté, la société créée en 1980 avoue prendre un nouvel envol grâce à l’aéronautique. Ce domaine représente 16 % du chiffre d’affaires (lire par ailleurs). Le 6 octobre, Mecasem inaugu- rera sur les hauteurs de la zone Témis-Besançon son nouveau pôle métrologie de 1 000 m 2 . À l’intérieur, un laboratoire der- nière génération “avec une nou- velle activité en 3 dimensions.” Objectif : obtenir de nouvelles certifications délivrées par l’Association européenne de l’Industrie Aérospatiale et de la Défense et répondre encore plus rapidement à la demande des clients. Dans ce domaine, la concurren- ce est rude. Les nombreuses com- mandes en avions imposent des délais toujours plus courts. “Après trois embauches en début d’année, nous souhaitons porter notre effectif à vingt personnes” dit la direction. Et pourquoi s’installer à Besançon ? “Car Besançon est le symbole de la compétence en terme de mesure. La société est adhérente au pôle microtech- nique et possédons de bonnes

sZoom Les entreprises comtoises présentes au Bourget - AR électronique (Besançon). 53 salariés et 60 % du chiffre dʼaffaires à lʼexport. Elle développe des gammes dʼoscillateurs. - UND (Franois). Décolletage de haute précision. 50 employés. 20 % du chiffre avec lʼaéronautique. - Institut Pierre-Vernier (Besançon). Centre de transfert de tech- nologies. Crée des radars, télécoms, composants pour sonars… - Langel (Besançon). Depuis 1947, Langel est spécialisé en mécanique de précision. Travaille pour lʼindustrie, lʼaéronautique, le spatial, le nucléaire. - Baudry (Domblans). Emballages et protection pour lʼaéronautique et le spatial. - Becker (Beaucourt). Fournit une gamme complète de com- munication embarquée notamment sur les hélicoptères de com- bat et les drones. - IDMM (Dole). Fraisage et tournage de pièces.

“M écasem”, le médecin des avions. Basé à Témis-Besançon, ce laboratoire spécialisé dans la métrologie, l’étalonnage et la mesure, diagnostique les pièces d’avions.À lui ensuite de garan- tir la fiabilité de chaque com-

posant et leur résistance. Sur ses épaules, Mécasem - qui emploie deux personnes à Pon- tarlier - supporte un poids énor- me : la vie des voyageurs. “Dieu merci, les contrôles sont telle- ment poussés que les voyageurs peuvent voler en toute tran-

Premier salon du Bourget pour l’entreprise

son envol. Pas de turbulences en vue. E.Ch.

relations avec les grandes écoles” conclut Sophie Chevalier. Avec l’aéronautique, Mécasem prend

Mécasem en bref Répartition par secteur dʼactivités : Aéronautique (16 %), chau- dronnerie (32 %), énergie (15 %), laboratoire-inspection (12 %), automobile (9 %), aciéristes (6 %), ferroviaire, transport (6 %), bâtiment (1 %), divers (3 %).

Mécasem et Sophie Chevalier, directeur général.

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