La Presse Pontissalienne 142 - Août 2011

VALDAHON - VERCEL

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La Presse Pontissalienne n° 142 - Août 2011

VALDAHON

Graine de livres Une librairie plantée au centre-ville Stéphanie Loyon a redonné vie à la lecture sur le secteur de Valdahon. Sa librairie généralis- te, Graine de livres, a ouvert ses portes fin avril. Du mardi au samedi, elle ne désemplit pas.

C’ est assez rare pour le mentionner, une librai- rie a remplacé une agence immobilière. ’était en avril dernier sur la Grande rue à Valdahon. Com- me l’occasion se présentait, Sté- phanie Loyon l’a saisie. Cette jeune femme originaire de Four- net-Blancheroche nourrit un intérêt pour les livres depuis toujours. Elle a décidé d’ouvrir sa propre librairie et de faire d’une de ses passions, sa pro- fession. Cette ouverture semble contenter le plus grand nombre, en particulier les habitants de Valdahon. “J’ai eu beaucoup de retours de clients. Ils m’ont tous dit à quel point manquait une librairie dans la ville” déclare la gérante de ce nouveau com-

merce. Le rayon jeunesse occu- pe une grande place dans le magasin. L’ancienmétier de Sté- phanie Loyon n’y est peut-être pas pour rien. En effet, avant de se consacrer à la littérature, la commerçante travaillait dans une association. En tant qu’animatrice, elle se trouvait donc au contact des enfants. Cependant, les romans, les bandes dessinées ou la littéra- ture régionale ne sont pas absents des rayons non plus. Face à une clientèle large et variée, la librairie Graine de livres se veut généraliste. Le succès est au rendez-vous pour la commerçante, “les livres pour les enfants se vendent très bien” dit-elle. Pour le reste, la libraire tente de conseiller au

mieux ses clients. “Je ne peux pas tout lire, mais je fais pour en lire le maximum” avoue-t- elle. Pour elle, le métier est aus- si beaucoup axé sur l’échange. “Pour donner des conseils, il faut savoir ce que lit la personne” glisse laValdahonnaise. “J’essaye aussi de recueillir le plus d’avis possible de la part des clients, cela permet de donner de meilleurs conseils” poursuit- elle. D’ailleurs, elle publie régu- lièrement ses coups de cœur ou ses impressions sur la page Facebook de la librairie. Glis- sant sur cette bonne dynamique, la jeune femme a décidé d’élargir son offre. Pendant les vacances, elle propose aux écoliers de lui laisser leur liste de fournitures scolaires. Elle leur évitera ain-

si les achats de la rentrée. L’image de sa librairie, Sté- phanie Loyon a fait appel à ses connaissances pour la déve- lopper. En effet, son nom vient d’un livre pour enfants écrit par l’un de ses amis : Graine de cabanes de Philippe Lecher- meier. “La cabane de livres, c’était déjà pris” s’amuse-t-elle en faisant référence à cet ouvra- ge où l’un des abris est désigné ainsi. Pour le logo, c’est aussi l’une de ses fréquentations qui l’a imaginé. Sylvain Meignier, artiste graphiste de la région a dessiné le symbole, plutôt ori- ginal où l’on peut d’ailleurs reconnaître une graine qui pous- se. L’avenir dira jusqu’où elle poussera. T.M.

Stéphanie Loyon dans sa librairie Graine de livres.

ÉCONOMIE

+ 20 % de fréquentation “Rayonner au-delà de la Franche-Comté” Le Dino-Zoo est le deuxième site

VALDAHON De l’argent venu de Bercy 2 millions d’euros d’aide pour S.I.S. L’usine spécialisée dans la maroquinerie et les bracelets reçoit la première aide à la ré-indus- trialisation accordée par l’État. Elle va pouvoir se développer à Valdahon. 300 emplois à la clé. L a bonne nouvelle est arrivée dans la boîte mail de la direc- tion. C’était le lundi 27 juin. Quelques jours avant le break des congés estivaux, l’entreprise S.I.S. basée à Avoudrey apprenait que l’État lui accordait l’aide à la ré-industrialisa- tion (A.R.I.). Au total : 2 millions d’euros octroyés par Éric Bes- son, ministre chargé de l’Industrie, qui sont les premiers déli- vrés à une entreprise franc-comtoise. Cette somme prend la forme d’une avance remboursable sans intérêt ni redevance. “C’est le plus important dossier en terme d’embauches déposé et retenu en France. Après le fleuron qu’était France-Ébauches pour l’horlogerie, S.I.S. deviendra le fleuron du luxe à Valda- hon” s’empresse de commenter Gilles Cassotti, commissaire à la réindustrialisation de la Franche-Comté. Le directeur de la société Jean-Pierre Tolo est évidemment satisfait. Le dossier avait été déposé courant février. Il rappel- le que cette aide “permettra de développer les projets futurs, à Valdahon par exemple.” Spécialisée dans le luxe, l’usine connaît une croissance élevée : elle va dans les trois prochaines années investir près de 6 millions d’euros et créer près de 300 emplois dans les anciens locaux de Technotime pour y développer son activité. 50 emplois seront “relocalisés” d’Avoudrey à Valdahon cet été avant une prochaine étape de recrutement. Née du regroupement en 1998 de trois sociétés en difficulté qui comptaient alors 63 employés, la société S.I.S. a retenu l’attention des décideurs venus visiter le site le 11 avril. La Commission Interministérielle d’Aide à la Localisation desActivités (C.I.A.L.A.) et le Commissaire Général à l’Investissement argumentent leur

U n groupe scolaire d’une cinquantaine d’enfants quitte le parc avec des images de dinosaures plein la tête. Il est 17 heures, le Tyranno- saurus Rex et son voisin le Spinosaurus peuvent dormir paisiblement. La journée se termine. Pour Guy Vauthier, elle se poursuit. À l’origine de la création du site, le responsable du Dino- Zoo a offert une dimension nationale et internationale au parc d’animations. Et cela sans aide majeure des col- lectivités, qui rappelons-le, gèrent ou financent des sites comme la Citadelle de Besan- çon, le Musée des Maisons comtoises de Nancray, la Sali- ne d’Arc-et-Senans…Entre- tien avec cet indépendant passionné. La Presse Pontissalienne : Que de chemin parcouru depuis 1992 où vous passiez pour un illuminé avec cette ferme idée de créer un parc préhistorique. Pensiez-vous deve- nir le 2ème site le plus visité en Franche-Comté ? Guy Vauthier (propriétaire et res- ponsable du Dino-Zoo) : Non (rires).À l’ouverture en 1992, j’espérais arriver à 30 000 visiteurs.Actuellement, nous en sommes à 150 000 avec une augmentation de 20 % à l’année. Guy Vauthier a su l’imposer sans l’aide des collectivités. Sa recette ? touristique régional le plus visité avec 150 000 personnes

Responsable du site, Guy Vauthier crée de toutes pièces chaque dinosaure après concertation avec des paléontologues.

cette année. Mon objectif est d’atteindre les 200 000. L.P.P. : À l’heure où certains sites largement financés par l’argent public sont déficitaires,vous inves- tissez (cinéma 4D, animations pré- historiques, manèges et bientôt une hutte préhistorique). Une recet- te ? G.V. : Une gestion saine et ser- rée. Je ne compte pas les heures de travail (rires). Lorsque nous avons acquis ce terrain (une ancienne colo- nie de vacances), nous avons nous-mêmes réalisé nos tra- vaux. Les dinosaures sont créés dans mon atelier. En acheter un à un sculpteur reviendrait par exemple à 150 000 euros pour un grand animal.

G.V. : Si l’on compte la visite du parc, les animations, le cinéma, le manège, ce n’est pas plus cher qu’une place de cinéma. L.P.P. : Vos espoirs pour l’avenir ? G.V. : Que les collectivités se regroupent pour faire une communication globale. Il y a trop de promotion à l’intérieur de la région, pas assez à l’extérieur. Et celle- ci est trop divisée. Il faut jouer des coudes pour s’imposer face à l’Alsace, la Suisse ou la Bourgogne. Je vais continuer à faire ma propre promotion en allant distribuer des flyers et pla- cer des encarts pub dans les régions voisines.

sites concurrents. Comment le pre- nez-vous ? G.V. : On se bat avec d’autres armes. Je demande depuis 20 ans un fléchage routier du site que je n’ai toujours pas. Je comprends qu’il faille aider fortement la Citadelle par exemple, mais je ne suis pas d’accord sur les budgets de fonctionnement qui explo- sent. Il y aurait des écono- mies à faire. Ici, nous faisons beaucoup par nous-mêmes.

choix pour “l’importance que revêt le maintien d’emplois et d’activités économiques en milieu rural, l’élévation du niveau industriel de l’entreprise qui devient un acteur majeur de la maroquine- rie haut de gamme française et sa forte propor- tion de femmes dans l’entreprise ainsi que sa col- laboration avec Pôle emploi.” Le gouvernement a prévu de consacrer 200 mil- lions d’euros à l’A.R.I. sur le milliard issu du grand emprunt destiné à relancer l’industrie française. L’objectif général reste bien d’augmenter la production industrielle française de 25 % d’ici 2015 par rapport aux volumes de 2009. Pour l’heure, aucune autre entreprise du Doubs n’a déposé de dossier A.R.I. E.Ch.

Le plus gros dossier en terme d’emplois en France.

“J’espère 200 000 visiteurs à l’année.”

L.P.P. : Avec com- bien d’employés ? G.V. : Une dizai- ne à l’année. L.P.P. : 9,50 euros l’entrée pour un adulte,n’est-ce pas un peu élevé ?

Propos recueillis par E.Ch.

L.P.P. : L’argent public finance des

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