La Presse Pontissalienne 142 - Août 2011

La Presse Pontissalienne n° 142 - Août 2011 17

OYE-ET-PALLET Entre ville et lac Le rendez-vous des stars L’hôtel Parnet, symbole par excellence de l’hôtellerie familiale, a accueilli tous les acteurs de renom en tournage dans la région. La fin du scénario fut moins romantique. Clap moteur.

Q uand on voit Bébel tout sourire posé en compa- gnie de Christian Parnet lui aussi rayonnant, on se dit que la vie d’hôtelier, fût- elle parfois sacerdotale, a aussi de bons côtés. La réalité des lieux est moins attractive en passant devant l’établissement trans- formé en appartements. Chris- tian Parnet l’admet. Pouvait-il en être autrement ? “Mon fils est chef-pâtissier dans un grand hôtel à Monaco. Il n’était pas intéressé par une reprise. Je peux

l’hôtel du commerce.À son décès en 1910, son fils Charles alors chef-pâtissier à l’hôtel du Louvre revient au pays seconder samère. Il prend les commandes en 1925 de l’affaire familiale rebaptisée Hôtel Riant Séjour. “Oye-et-Pal- let comptait une dizaine de bis- trots et d’hôtels.” Toujours suivant le principe de la filiation, Roger, l’un de ses deux garçons, lui succède avec son épouse Séraphine. Le des- tin était tout tracé pour Chris- tian, son fils unique, qui a jus-

le comprendre.À 65 ans, je n’avais plus envie de remettre l’affaire en gérance même si plusieurs candidats s’étaient présentés. On a préféré vendre à un promoteur immobilier” , note l’ancien hôte- lier parti en retraite avec son épouse Yvette en 2004. La fin d’une tradition familiale entre- tenue depuis quatre générations. Le fondateur, c’est Nestor Par- net qui fait l’acquisition du bâti- ment en 1888. Ce négociant en vin ouvre d’abord une épicerie- bar-tabac complétée ensuite par

Bons souvenirs en 1994. Christian et Yvette accueillent l’équipe de tournage des Misérables avec un Bébel tout feu tout flamme.

te le temps de faire ses gammes gastronomiques à bord de la Jeanne d’Arc avant d’entrer en piste en 1972. Entre-temps, le Riant Séjour est devenu l’hôtel Parnet. Un établissement de 18 chambres classé 3 étoiles avec une bonne restauration. “On recevait des gens du Nord, des Parisiens et pas mal de Belges et Luxembourgois qui faisaient étape ici sur la route des vacances.” Christian Parnet se souvient aussi des touristes qui séjour- naient un ou deux mois d’affilée à l’hôtel. “Des clients nous ont été fidèles durant plus de 50 ans. Certains ont même choisi d’être enterrés au cimetière du villa- ge.” L’hôtelier cite par exemple le comte et la comtesse De Gaillard de Lavaldene. Ces Pari-

siens de la haute bourgeoisie restaient trois ou quatre mois chez les Parnet. Ils venaient par- fois avec des amis. “On recevait aussi une grosse clientèle d’affaire en lien avec les entreprises pon- tissaliennes.” Aucun doute, l’hôtel Parnet avait la cote et savait à merveille valoriser sa position entre Pontarlier et le lac.

passait le mot. Bébel, Rufus, Jean Marais, Annie Girardot, Richard Berry, Serge Reggiani ont couché à l’hôtel Parnet. On peut ajouter à la liste un certain Jacques Chirac de passage dans leHaut-Doubs en novembre 1980 quand il était encore maire de Paris. En pleine saison, Christian et Yvette employaient jusqu’à 12 salariés. Pour en arriver là, le couple Parnet ne ménageait pas ses efforts pour moderniser l’outil de travail en l’équipant avec piscine chauffée, sauna, hammam, tennis. Il n’y aura malheureusement pas de cin- quième épisode à la série. Seul l’hôtel des Sapins et du Lac per- pétue la tradition hôtelière d’Oye-et-Pallet. F.C.

En 1888, Nestor

Parnet alors négociant en vin ouvre une épicerie-bar- tabac com- plétée par l’hôtel du commerce.

Fidèles durant plus de 50 ans.

C’est probable- ment cette bel- le réputation qui lui valu en 1994 d’accueillir l’équipe à Lelou- ch de passage dans la région pour le tourna- ge des Misé- rables. Du beau monde qui se

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