La Presse Pontissalienne 142 - Août 2011

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Pontissalienne n° 142 - Août 2011

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Amateurisme Métabief nʼest pas à la hauteur de ses ambitions. Et ce nʼest ni une question de soleil, ni une question de neige, ni une question dʼanimations. Mais bien une question de gestion. Le départ pré- cipité de son directeur Jean-Louis Rapy, débarqué pour de sombres histoires, porte lʼestocade à une station qui se cherche depuis bientôt deux décen- nies. Et ni la création dʼun syndicat mixte chapeauté par un Christian Bou- day peut-être dépassé par les événe- ments, ni la mainmise du Conseil géné- ral sur les destinées de la station nʼont permis de redresser la barre. On a mis des années à se rendre compte que la société à qui on avait confié la ges- tion de Métabief - Orex - nʼavait fait que tromper les financeurs de la sta- tion, et quand bien même le Conseil général a cru reprendre les manettes, il nomme à la tête de Métabief le même homme qui bien évidemment, même sʼil est soutenu par quelques acteurs locaux, nʼa pas changé ses méthodes basées sur une communication qua- si-inexistante, un refus permanent de sʼouvrir aux médias et un amateuris- me flagrant dans lʼorganisation de lʼaccueil. Aujourdʼhui, Métabief se retrou- ve sans tête. Promis depuis des lustres, les canons à neige ne sont toujours pas là. Engagé puis aussitôt aban- donné, le projet de rénovation des loge- ments (programme O.R.I.L.) est mort- né et naturellement, cʼest une fois de plus les contribuables locaux qui font les frais de ces fiascos à répétition, finançant étude sur étude, et pour quel résultat ? Le Conseil général qui res- te le principal financeur de la station de Métabief-Mont dʼOr serait bien ins- piré dʼélargir son horizon et de regar- der ce qui se passe ne serait-ce quʼà quelques encâblures de là : aux Rousses, on nʼa pas attendu pour enga- ger les investissements nécessaires et faire de la station jurassienne le seul fer de lance du massif. Regardons un peu plus au Nord ce que les gestion- naires - privés - de la station vosgienne de La Bresse ont su insuffler comme dynamique. Alors faut-il confier à un pri- vé la gestion de Métabief ? La question est légitime. Mais avant même dʼévoquer cette solution ultime, le Conseil général doit commencer par confier à de vrais responsables les destinées dʼune sta- tion qui a pourtant tous les atouts pour sʼimposer comme un phare du touris- me régional. J ean-François Hauser Éditorial est éditée par “Les Éditions de la Presse Pontissalienne”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@groupe-publipresse.com Directeur de la publication : Thomas COMTE Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser, Thomas Mourey. Agence publicitaire : S.A.R.L. BMD - Tél. : 03 81 80 72 85 François ROUYER - Portable : 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Juillet 2011 Commission paritaire : 1102I80130 Crédits photos : La Presse Pontissalienne, associations et organisateurs, Club des collectionneurs du Mont d’Or, Grottes Vallorbe, O.N.C.F.S., Schrader.

LES FOURGS

406 adhérents Préserver l’hébergement touristique face à la Suisse

Michel Mantez est le nouveau président de l’office de tourisme Mont d’Or-Deux Lacs depuis le 9 juin dernier. Motivations, enjeux et perspectives. L a Presse Pontissalienne : Au préalable, depuis quand et de quelle manière êtes-vous impliqué dans le tou- risme ? Michel Mantez : Quand j’étais agent de développe- ment local aux Fourgs en 1986, j’ai travaillé à la mise en place des zones nordiques et de la rede- vance ski de fond. En assurant ensuite la prési- dence du syndicat d’initiative des Fourgs, j’ai par- ticipé à la création de l’office de pôle Mont d’Or-Deux Lacs. Professionnellement, j’ai toujours milité dans un secteur conciliant insertion professionnelle et développement local notamment autour des enjeux du tourisme. J’ai dû quitter l’insertion pour des rai- sons de santé. Depuis deux ans, je gère “Les Cha- lets de l’Orgère”. Cette société s’occupe de locations touristiques aux Fourgs et à Métabief. L.P.P. : Étiez-vous le seul candidat ? M.M. : Oui. Je suis au conseil d’administration de l’office de tourisme depuis un an. Après la démis- sion de Roland Bulle-Piourot, c’est la vice-prési- dente Odile Bertin qui a assuré l’intérim. On avait décidé d’adopter une gestion collégiale de l’office. Le nouveau bureau a été désigné à l’assemblée générale du 9 juin. J’ai pris cette présidence sachant que j’étais aussi relativement disponible. L.P.P. : Que représente l’office de tourisme Mont d’Or-Deux Lacs ? M.M. : Le territoire qui lui est rattaché comprend 25 000 lits touristiques : 60 % sur Métabief, 28 % sur les lacs et 12 % aux Fourgs. L’office compte 406 adhérents et emploie 12 salariés permanents répar- tis sur les bureaux de Métabief, Les Hôpitaux-Neufs, Malbuisson et Les Fourgs. On fonctionne avec un budget annuel de 500 000 euros. 26 % relèvent de l’autofinancement. Le reste provient des collecti- vités et de la Taxe de Séjour. L.P.P. : Peut-on rappeler les missions de l’Office de touris- me ? M.M. : D’abord assurer l’accueil et la promotion du territoire. On reçoit 50 000 visiteurs par an dans

les quatre bureaux. On enregistre 1 million de connexions sur le site Internet et le volet édition repré- sente 45 000 brochures, catalogues, flyers publiés chaque année. Paral- lèlement à ça, il y aura tout un tra- vail à mener autour de la valorisa- tion de l’impact touristique. L.P.P. : Pouvez-vous nous en dire plus ? M.M. : On souhaiterait travailler en partenariat avec l’observatoire régio- nal du tourisme pour réaliser une analyse assez fine qui permettrait de mesurer l’impact économique du tourisme. Il ne s’agit pas seulement de mesurer les retombées directes mais de prendre aussi en compte les recettes fiscales générées par les rési- dences secondaires. Avec le travail frontalier, les acteurs du tourisme évoluent dans un contexte pas for- cément favorable, d’où l’intérêt de mieux organiser l’offre. Il y a sûre- ment des maillages à inventer entre les acteurs publics et privés. L.P.P. : Votre point de vue sur le développe- ment de Métabief ? M.M. : On sent une volonté de la col- lectivité de dynamiser la station. Tous les projets sont validés : ennei- gement artificiel, réhabilitation du front de piste, du forum, création de

“Il y a des maillages à inventer.”

Michel Mantez entend bien réconcilier tous les acteurs impliqués dans le développement touristique du Haut-Doubs. Vaste chantier.

be aussi l’office de tourisme de Pontarlier. Il com- prendra des portes d’entrée par site. C’est intéres- sant de constater qu’on fait un peu machine arriè- re dans les outils de promotions touristiques en ligne. Jusqu’à présent, on prônait une approche glo- bale. Et maintenant, on remet en évidence les spé- cificités de chaque secteur. Le nouveau site sera opérationnel pour l’hiver. L.P.P. : Qu’aimeriez-vous changer au cours de votre mandat ? M.M. : Je souhaite redonner la parole aux élus et trouver un fonctionnement satisfaisant entre les salariés, les bénévoles et les opérateurs publics et privés. Propos recueillis par F.C.

la zone ludique, de la tyrolienne géante. Il faut considérer l’enneigement artificiel comme un inves- tissement à court terme pour préparer la transi- tion vers de nouvelles pratiques de la neige. Le ski alpin souffre d’un certain dénigrement de la part des pratiquants locaux. Il y a toute une population de jeunes à capter. L.P.P. : Et la voie verte ? M.M. : L’office de tourisme ne peut être que forcé- ment favorable à un aménagement qui apporte plus de sécurité autour du lac. L.P.P. : Quelles sont les nouveautés à venir ? M.M. : On finalise le nouveau site Internet qui englo-

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