La Presse Pontissalienne 142 - Août 2011

PONTARLIER ET ENVIRONS

La Presse Pontissalienne n° 142 - Août 2011

13

HAUTERIVE-LA-FRESSE Astronomie “Il y a de fortes probabilités qu’il existe d’autres formes de vie ailleurs” Le club astronomie de la M.J.C. des Capucins propose des séances d’observation du ciel tous les mercredis de l’été. L’occasion d’en savoir plus sur cette activité confidentielle avec Nicolas Essaiva, le président du club.

“L’astronomie permet de se situer dans l’espace et dans le temps. C’est une grande leçon d’humilité”,

observe Nicolas Essaiva.

L a Presse Pontissalienne : Quelques mots sur l’histoire de cet observatoire ? Nicolas Essaiva : Sa construction remon- te à 1991. Il est équipé du télescope Célestron 14 qui me faisait déjà rêver quand j’étais gamin. Comme l’observatoire n’est pas conçu pour rece- voir beaucoup de visiteurs, on a réali- sé le tunnel pédagogique en 2003. Cet équipement répond à la volonté de communiquer notre passion aux autres. Avec cet argent, on aurait pu acqué- rir un super-télescope. L.P.P. : Quelles sont les animations proposées aux vacanciers ? N.E. : On participe depuis plusieurs années aux Mercredis de l’été (voir l’article page 33). Cette opération est organisée par l’Agence Française d’Astronomie. On commence à 21 h 30 en présentant un montage diapo sur les phénomènes astronomiques. On embraye avec une maquette du sys- tème terre, lune, soleil qui permet d’expliquer les saisons, les éclipses, les glaciations. On s’attache à rester très

accessible. Quand la nuit arrive à 22 h 30, on invite le public à découvrir les constellations à l’œil ou au téles- cope. L’autre grand événement de l’été, c’est la Nuit des Étoiles programmée le samedi 6 août à l’observatoire. On fonctionne en partenariat avec le comi- té des fêtes d’Hauterive qui servira un repas campagnard à partir de 19 h 30. On projette un petit film de 10 minutes pour les enfants vers 21 h 30. Je dres- se ensuite le bilan de l’actualité astro- nomique de l’année. Puis on lance un autre film sur la conquête spatiale avant le traditionnel feu d’artifice. Il fera alors assez nuit pour passer aux séances d’observation. Ceux qui ne seraient pas disponibles pourront tou- jours se rendre à Ornans le 5 août où le club Astr’Ornans qui participe aus- si à l’événement. L.P.P. : Comment s’organise la vie du club ? N.E. : On se réunit un vendredi soir par mois pour échanger. On se retrouve aussi au coup par coup à Hauterive pour des observations.

L.P.P. : Vous observez quoi exactement ? N.E. : Il y a d’abord ce que l’on peut voir à l’œil nu comme les éclipses de lune, les étoiles filantes, les passages de satellites. Avec les télescopes, on par- vient à observer jusqu’à une cinquan- taine de phénomènes par séance. On peut s’amuser à les photographier pour obtenir de superbes clichés comme Saturne avec ses anneaux. On déve- loppe aussi un volet scientifique. Il s’agit de réaliser des mesures de lumières sur des astéroïdes et des étoiles. En avril dernier, avec les élèves du club astro du lycée Xavier-Marmier, on a réussi à valider l’existence d’une planète orbitant autour d’une étoile autre que le soleil. Cette exoplanète baptiséeWASP37 avait déjà été détec- tée par satellite. Elle se situe à 1 000 années lumière. Pour vous donner une idée de la finesse de l’observation, c’est comme si l’on parvenait à montrer le passage d’une fourmi devant une lam- pe sur la lune.

abandonnent. C’est une activité très ingrate. Le meilleur moment d’observation, c’est la nuit en plein hiver. Au final, les astronomes ama- teurs prêts à partager sont très rares. L.P.P. : Qu’est-ce que ça apporte au juste l’astronomie ? N.E. : C’est une science qui permet de se situer dans l’espace et dans le temps. On peut appréhender l’astronomie sous différents angles : artistique, maquet- te, mythologie, science. L.P.P. : Croyez-vous à la vie extraterrestre ? N.E. : C’est la question qui tue ! Vu le nombre d’étoiles et d’exoplanètes, il y a de fortes probabilités qu’il existe d’autres formes de vie ailleurs sans dire qu’il s’agisse d’une forme intelli- gente. Pour moi, ce serait l’une des plus grandes découvertes de l’humanité. Propos recueillis par F.C.

L.P.P. :Qu’est-ce qui fait l’intérêt de l’observatoire de la Perdrix ? N.E. : À 1 000 mètres d’altitude, on est un peu plus près des étoiles. Ce site échappe au phénomène de pollution visuelle. L’accès est facile même en hiver qui constitue la période d’observation la plus intense. On béné- ficie aussi de la présence d’un gîte et d’une auberge. C’est bien pratique pour accueillir des groupes sur plusieurs jours. Dernier argument et non des moindres, le rôle de la commune d’Hauterive qui nous a cédé le terrain au franc symbolique. Je pense que c’est probablement l’un des meilleurs sites d’observation en Franche-Comté. L.P.P. : On peut s’étonner qu’il y ait si peu d’astronomes dans les clubs ? N.E. : On distingue plusieurs catégo- ries. Ceux qui s’y intéressent de façon personnelle et restent chez eux.D’autres viennent au club une ou deux fois puis

ARCHÉOLOGIE Aménagement des Gravilliers “Le pire serait que toute la zone soit gelée” Patrick Genre, le président de la communauté de communes du Larmont, discute avec les services de la D.R.A.C. pour voir dans quelle mesure l’aménagement de la zone d’activité des Gravilliers sera compatible avec une opération de fouilles archéologiques. E n prospectant les terrains de la future zone d’activité des Gra- villiers autour du Centre de Secours de Pontarlier, les services de l’Institut National de l’Archéologie Préventive (I.N.R.A.P.) ont découvert une nécropole et de l’habitat. D’après les premières investi- gations, il semblerait que ces vestiges datent de l’époque du haut moyen- âge. Nous en apprendrons davantage lors des opérations de fouilles qui devraient être menées à la suite de ce diagnostic préalable dont le rapport sera rendu le 31 août. Le cas échéant, les fouilles vont per- mettre de pousser plus loin les recherches sur ce site que les experts qualifient déjà d’important compte tenu de la nature de l’habitat qu’il enferme. La communauté de communes du Larmont doit désormais tenir comp- te de ces découvertes qui perturbent son projet d’aménagement de la zone d’activité des Gravilliers. Une zone que Patrick Genre, le prési- dent de la C.C.L. définit comme “vitale pour le développement écono- mique du secteur.” Mais dans l’immédiat, tant que le rapport n’est pas rendu, il est diffi- cile d’évaluer l’impact que les recherches auront sur cette opération.

TOURISME Deux dans le Haut-Doubs Les hôteliers veulent décrocher la bonne étoile Dans tout juste un an, les hôteliers qui ne se seront pas mis aux nouvelles normes, ne pourront plus afficher leurs étoiles. Chez Ibis à Pontarlier, on a anticipé.

I ls ont pour l’instant deux : l’hôtel Ibis à Pontarlier et le Bon Accueil à Mal- buisson, à s’être engagés avec succès dans la nouvelle réfor- me du classement des héber- gements touristiques. Les deux devantures sont désor- mais flanquées d’un panon- ceau “3 étoiles”. Les 310 autres hôtels classés de Franche-Comté, mais aussi les 127 campings, devront se soumettre avant le 23 juillet 2012 à la réforme du classement des héberge- ments touristiques qui concerne plusieurs aspects : lamodernisation des normes de classement et la refonte de la procédure d’obtention des nouvelles étoiles.

Grégory Jan, directeur d’Ibis- Pontarlier, un hôtel de 66

chambres. Pontarlier compte au total 250 chambres d’hôtel.

taine de critères seulement existaient pour classer les hébergements. La liste en comprend désormais 240, traitant de l’équipement, de l’état et de la propreté, des services au client ou encore de l’accessibilité ou du déve- loppement durable. Chez Ibis Pontarlier, on n’a donc pas attendu le dernier moment pour se conformer à la nouvelle réglementa- tion. “Tout le monde devra y passer, on a donc décidé d’anticiper. Cette réforme aura le mérite de clarifier les choses pour la clientèle. C’est

labelliser selon la nouvelle réglementation. Au-delà et s’ils ne se soumettent pas aux nouvelles règles, ils n’auront plus le droit de com- muniquer autour de leurs étoiles. Si certains hôteliers ont compris la nécessité d’investir, d’autres ne peu- vent tout simplement pas le faire. Cette réforme qui va vers plus de clarté va sans doute à l’encontre de l’hôtellerie indépendante qui n’aura pas toujours les moyens d’engager les inves- tissements nécessaires. J.-F.H.

aussi une récompense pour toute notre équipe” se félici- te Grégory Jan, le directeur de l’hôtel Ibis, à la tête d’une équipe de 14 salariés. Par- mi les critères retenus dans l’obtention des trois étoiles : “Une borne Internet à dis- position de nos clients, une cireuse à chaussures, des vélos que nous prêtons gracieuse- ment… Tout ce la mis bout à bout nous a permis d’obtenir l’homologation nou- velle norme” ajoute le res- ponsable. Les hôteliers ont jusqu’au 23 juillet 2012 pour se faire

Le classement des hôtels est désormais valable cinq ans. La catégorie 0 étoile disparaît, tout comme le 4 étoiles luxe, au profit d’une nou- velle catégorie 5 étoiles dont peuvent se pré- valoir d’ores et déjà quelques palaces pari- siens. Aupara- vant, une tren-

La liste comprend 240 critères.

Le rapport de diagnostic permettra de clarifier la situa- tion. En attendant, Patrick Genre a engagé des discus- sions avec la direction régionale des affaires culturelles (D.R.A.C.) pour voir dans quelle mesure le projet d’aménagement peut être compatible avec des fouilles. “Le pire serait que toute la zone soit gelée. Je souhaite que l’on puisse trouver un terrain d’entente entre l’intérêt éco- nomique et l’intérêt archéologique de ce lieu” dit-il. Le président de la communauté de communes a bon espoir. Il est improbable selon lui que les 27 hectares de la zone des Gravilliers soient fouillés. Par conséquent, il suppose qu’au moins une partie du périmètre pourra être viabili- sée. Le calendrier de l’opération est donc maintenu pour engager la commercialisation des premières parcelles à la fin de l’année 2012.

“Trouver un terrain d’entente.”

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker