La Presse Pontissalienne 141 - Juillet 2011

LE PORTRAIT

La Presse Pontissalienne n° 141 - Juillet 2011

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LABERGEMENT-SAINTE-MARIE

Collectionneur et poète

Valentinonix, le grand pote d’Astérix

Valentin Bony collectionne depuis 10 ans tout ce qui touche à Astérix. Ce héros de B.D. lui plaît, surtout à travers son petit côté gaulois dans lequel il se reconnaît. Par Toutatis ! C râne rasé, carrure de pilier de rugby, regard franc, de prime abord Valentin Bony n’a pas l’air si rigolo que ça. Tou- jours se méfier des apparences qui cachent en l’occurrence un personnage sympathique et abordable. Qu’on pourrait aussi qualifier de bourlingueur. Originaire de Haute-Savoie, ce boulanger de 45 ans a toujours eu la bougeotte. À l’âge du ser- vice militaire, il s’embarque dans la marine, his- toire de voir du pays. De retour dans le civil, il poursuit sur le même rythme en organisant son propre tour de France. Ce périple hexagonal le mènera successivement à Grenoble, Paris, Bor- deaux, Dijon, Oyonnax et le Haut-Doubs depuis

6 ans. “Je connais la région depuis l’enfance car mes grands-parents vivaient à l’Hôpital-du-Gros- bois” , précise Valentin Bony qui exerce son métier en Suisse. Comme beaucoup d’autres, ce voyageur au long cours a craqué pour le lac Saint-Point. Tout le monde l’apprécie dans le quartier du Coude à Labergement-Sainte-Marie où il vit depuis deux ans. Poète à ses heures, celui qui petit s’amusait à recopier le dictionnaire s’est lancé dans l’écriture de son premier roman. Cette fiction s’articule autour de l’histoire de la famille qui exploite le restaurant de l’Escale. Valentin a probablement hérité de son père collectionneur de timbres le goût de chiner. Fossiles, bouteilles anciennes, boîtes de mont d’or, bouilles à lait s’exposent sur les tables et étagères de son salon-cuisine. “Quand ma fille était petite, j’ai commencé à récupérer les jouets à l’intérieur des œufs Kinder.” Cette collecte empirique va progressivement se focaliser sur la figurine d’Astérix. Valentin Bony connaissait le héros d’Uderzo et Goscinny sans en être pour autant un inconditionnel. “Pour- quoi Astérix ? Le côté petit gaulois, me plaît.” Après les figurines, Valentin enrichit sa collec- tion en prospectant les brocantes. Ce n’est pas rare qu’il en fasse plusieurs dans le même week- end. Tout comme il n’hésite pas à se rendre à Lyon pour assouvir sa quête gauloise. “Ce n’est

Valentin Bony est

tombé dans la marmite Astérix en 2001. Il ressent toujours les effets de cette potion magique.

Le collectionneur est particulière- ment attaché

à ces deux automates

récupérés sur une brocante à Mignovillard.

pas forcément dans les plus grandes qu’on trou- ve les plus belles pièces.” Pour preuve, c’est à Mignovillard qu’il a dégoté ses deux objets pré- férés, à savoir des automates d’Obélix et d’Astérix. Deux belles pièces des années soixante et qui fonctionnent toujours. Depuis sa première apparition dans le journal Pilote en 1959, Astérix ne compte plus ses lec- teurs et ses produits dérivés. Le musée per- sonnel de Valentin est une vraie caverne d’objets hétéroclites : albums traduits dans de multiples langues, verres, jouets, affiches, peluches, pin’s, films, supports publicitaires, puzzles, porte-clefs, pantoufles, masques de Carnaval, distributeurs de chewing-gum, jeux de cartes. La collection occupe désormais deux pièces complètes. Valen- tin a déjà plusieurs reconstitutions du célèbre village qui résiste encore et toujours à l’envahisseur romain. Sa grande fierté : une dédicace d’Uderzo. “J’ai eu l’occasion de le ren- contrer de façon inattendue à Paris. J’étais com- me un gamin devant le Père Noël. On a échan- gé une bonne poignée de mains. Pour autant, j’estime qu’il n’a pas réussi à remplacer Gos- cinny dans la finesse du style.” Valentin Bony sait encore fait la part des choses. Il connaît quelques secrets visibles de tous mais impossibles à interpréter sans entrer dans l’intimité des auteurs. “L’épouse de Goscinny le surnommait mon petit lapin. On retrouve ce petit lapin en bas à gauche du banquet final d’Astérix chez les Belges, le dernier album écrit par Gos- cinny et qui paraîtra deux ans après sa mort.” Après 10 ans dédiés à Astérix, Valentin a tou- jours la passion intacte. Il rêve de trouver l’album original et s’impatiente de la sortie du prochain film. “Ce qui m’intéresse surtout, ce sont les pro- duits dérivés qui vont avec.” A chacun ses tré- sors. F.C.

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