La Presse Pontissalienne 141 - Juillet 2011

ÉCONOMIE

La Presse Pontissalienne n° 141 - Juillet 2011

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AGRICULTURE 80 points de vente régionaux Du porc certifié Made in Franche-Comté L’I.G.P. Porc de Franche-Comté nouvellement décroché doit permettre aux éleveurs de bénéficier de prix plus rémunérateurs dans un contexte porcin toujours tendu. Enjeux.

D e l’herbe à la côtelet- te, la boucle est bou- clée, ou presque. Le petit-lait issu de la fabrication des fro- mages A.O.C. sert à nourrir les porcs transformés en salaisons I.G.P. et en viande fraîche qui bénéficie désormais d’une pro- tection géographique. “On regret-

Mais pas question de faire la fine bouche. Cette I.G.P. Porc de Franche-Comté obtenue en octobre 2010 marque l’aboutissement d’un long com- bat. Elle élargit et désaison- nalise en quelque sorte la pro- duction porcine régionale sous signe de qualité. Les salaisons I.G.P. avec la Morteau et bien-

te que tous les porcs de France puissent rentrer dans la filière saucisse de Morteau” , commente Joël Pourchet qui préside l’association de Défense et de pormotion de la Viande de Porc de Franche-Comté. La seule contrainte à respecter étant d’apporter du petit-lait au menu des gorets.

“On regrette que tous les porcs de France puissent rentrer dans la filière saucisse de Morteau”, com- mente Joël Pourchet, le président de l‘association porteuse de l’I.G.P. Porc de Franche-Comté.

tôt la saucisse de Montbéliard relèvent plutôt d’une consom- mation hivernale. Les côtelettes et les petits saucisses se décli- nent maintenant sous label I.G.P. Les éleveurs engagés dans la démarche comptent bien en tirer profit et s’affranchir davan- tage du cours du cadran bre- ton. Des prix plus rémunéra- teurs favoriseront le

Franche-Comté. Le petit-lait répond aux enjeux du dévelop- pement durable. Cette ressource de proximité participe à la pro- duction de lisier épandu sur les prairies à montbéliardes. “Au niveau des engrais, le sérum représente une économie de 100 à 120 euros par hectare à l’année” , justifie Joël Pourchet. La viande I.G.P. Porc de Franche-Comté a fait un entrée remarquée pour ne pas dire remarquable sur les étals régio- naux. “On a un écho plutôt favo- rable. Tout est mis en œuvre pour inciter la Grande Distr- bution et les boucheries à com- mercialiser du porc de Franche- Comté. On a des arguments positifs à faire valoir, notam- ment avec cette carte proximité qui rassure de plus en plus les consommateurs. L’I.G.P. est actuellement distribuée sur 80 points de vente en Franche-Com- té. Avec deux enseignes, on couvre 18 départements” , conclut le res- ponsable de la commercialisa- tion des produits à la Che- villotte. F.C.

renouvellement des élevages et des générations d’éleveurs. Avec 300 sites d’élevages, la filiè- re comtoise reste encore très confi- dentielle. Elle pèse 0,8% de la pro- duction nationale annuelle. Heu- reusement, quan- tité ne rime pas avec qualité. “Sur les 275 000 porcs élevés par an, 190 000 sont nourris avec du lactose- rum” , explique Romaric Cussenot d’Interporc

Une économie de 100 à 120 euros par hectare.

Le coût du

bien-être animal “O n va devoir doubler la surface mise à disposition des truies gestantes. Cela représente 200 000 euros dʼinvestissement” , explique Yannick Pourchet. Pas faci- le à digérer pour ce jeune éleveur qui vient tout juste de reprendre le flambeau paternel au G.A.E.C. de la Ricorne situé sur les hau- teurs de Lièvremont. Associé avec son oncle Jean-Michel Pourchet, il travaille sur une exploitation mixte intégrant production de lait à comté et viande porcine. “On vend 2 000 porcs gras chaque année par le biais de la coopérative des éleveurs de la Chevillotte.” Le cheptel porcin est nourri avec des céréales et du petit-lait récupéré à la coopé- rative de la Seignette. Yannick Pourchet est convaincu du bien- fondé de lʼI.G.P. Porc de Franche-Comté. “Cʼest une plus-value régionale. Comme les gens cherchent de plus en plus à consom- mer localement, il faut quʼils puissent trouver chez eux du porc de Franche-Comté.” Le marché actuel de la viande de porc est assez équilibré. “Le cours est de 1,45 euro par kg pour un prix de revient à 1,40 euro le kg. On est toujours tributaire du coût des céréales. Dans le porc, 70% du prix de revient, cʼest lʼaliment” , précise lʼéleveur.

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