La Presse Pontissalienne 141 - Juillet 2011

VALDAHON - VERCEL

La Presse Pontissalienne n° 141 - Juillet 2011

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ÉTALANS

Le jus de fruit reçoit une médaille d’or L’E.S.A.T. a bonne pomme Primé au niveau régional, le jus de pommes confectionné par les travailleurs handicapés fait toujours plus d’adeptes. Cette produc- tion représente 50 % de l’activité de “La Bergerie”.

Le jus de pommes fabriqué à “La Bergerie” à Étalans a reçu la médaille d’or délivrée par le C.P.P.R.

P ascale en est fière de “son” jus de pommes. Elle a de quoi ! Le comité régional de promotion des produits régio- naux a décerné la médaille d’or pour le jus de pommes produit par Pascale et les autres tra- vailleurs handicapés de l’E.S.A.T.

“La Bergerie” (1). Elles sont au total une vingtaine de personnes handicapées à réaliser cet élixir. Le jus de framboise a, lui, obte- nu la médaille d’argent ! Une consécration pour l’établissement dirigé par Clau- de Kieffer, surtout un coup de pub pour un jus vendu 2 euros le litre. “Nous produisons envi- ron 100 000 litres que nous ven- dons soit en direct ou dans les grandes et moyennes surfaces de la région” explique Joseph Cornevaux, délégué commer- cial. L’établissement aimerait bien passer à 120 000 litres. Tout dépend de la récolte… c’est pourquoi l’E.S.A.T. La Bergerie lance un appel à tous ceux pos- sédant un verger : “Les pro- priétaires peuvent nous appor- ter leurs pommes. En échange, ils auront du jus de fruit à 10 % du poids des pommes et un tarif préférentiel” annonce le délé- gué commercial.

Cette vente est loin d’être anec- dotique pour l’établissement : le jus de fruit a représenté 153 000 euros de chiffre d’affaires l’année dernière. C’est 50 % de l’activité. “C’est une diversification à laquelle nous tenons, ajoute Léon Bessot, pré- sident du Centre d’accueil et de soins. En période de crise indus- trielle (N.D.L.R. : l’établissement est sous-traitant d’usines), nous pouvons compter sur cette pro- duction” dit-il. Pour être compétitif, La Ber- gerie a investi dans l’appareil de production. Pascale en a pleu- ré : “J’ai eu peur de ne plus pou- voir coller mes étiquettes.” Voilà notre travailleuse consolée : elle peut toujours travailler à la réa- lisation du jus. Et surtout, Pas- cale peut dire sans chauvinis- me qu’il est le meilleur. E.Ch. (1) : établissement et service d’aide par le travail

LAVIRON

Avoudrey, Nods, Longemaison… Les magiciens du feu d’artifice Bernard et Sylvie Joly sont artificiers de métier. Entre le 13 et 14 juillet, ils illumi- neront le ciel de près de 300 villes et villages de la région, dont plusieurs dans le Haut-Doubs. En deux jours, la société réalise 90 % de son chiffre d’affaires. D ans la nuit du 13 au 14 juillet, le ciel de Maîche, du Russey, de Bonnétage, de Morteau, des Fins, Leurs plus

les boutons pour le lancer le spec- tacle. “Dans les années quatre-vingt, on ne parlait pas de spectacle. Aujour- d’hui, la pyrotechnie est un show avec de la musique” détaille Bernard Joly qui craint davantage le vent que la pluie. Au-delà de 50 km/h, il devient dangereux de tirer. Certains de leurs artifices peuvent monter jusqu’à 300 mètres de hauteur ! Pour l’anecdote, seules les grandes villes disposent de ces bombes flirtant avec les nuages. Deux exceptions : Vercel et Laberge- ment-Sainte-Marie imposent d’avoir au moins une bombe de ce type. Le prix d’un spectacle varie selon les villes : environ 15 000 euros pour une ville comme Besançon ou Montbé- liard. “Si le nombre de feux augmen- te, le budget des mairies se stabilise” admet Sylvie, qui gère les comptes de la société. La durée d’un feu, elle varie entre 10 et 20 minutes. “Un feu doit être cadencé… Un bouquet raté, c’est un feu raté” conclut Bernard, prêt à illuminer les nuits des villes de la région. E.Ch.

beaux feux E n 1992, ils ont tiré le feu mar- quant lʼarrivée de la flamme olympique à Besançon. À lʼépoque, 15 000 euros étaient partis en lʼair en 4 minutes. Ils ont une préfé- rence pour celui organisé à Laber- gement-Sainte-Marie où la lumière se reflète sur le lac ou encore au pied du château de Montbéliard. Leur société a été retenue pour marquer lʼinscription de la Cha- pelle de Ronchamp au patrimoine mondial de lʼU.N.E.S.C.O. Dʼautres références : lʼinauguration du barrage du Refrain à Charque- mont, la fête 1900 à Laviron, la guer- re du son à Landresse, la fête du Golf à La Chevillotte, un concert à Conso- lation.

de Villers-le-Lac, de Pierrefontaine- les-Varans, d’Avoudrey, de Pontarlier, de La Cluse-et-Mijoux, de Nods, de Longemaison, de Montbéliard… se teintera de mille couleurs.À la baguet- te de ces spectacles pyrotechniques égayant les yeux de milliers de spec- tateurs, deux personnes : les époux Joly. Habitant dans une ferme retirée de Laviron, Bernard et Sylvie sont arti- ficiers de métier depuis 1993 et pos- sèdent un centre de formation où ils apprennent les rudiments du métier et la sécurité à leurs futurs collabo- rateurs. En quelques heures seule- ment, c’est l’avenir de leur société qui se joue. 90 % du chiffre d’affaires est réalisé à cette date. “Bizarrement, ce n’est pas au mois de juillet que nous avons le plus de pression, mais avant, lorsqu’il faut répondre aux appels d’offres des mairies” s’empresse de détailler Sylvie qui a suivi son mari passionné de pyrotechnie depuis 1976, époque où il était pompier volontai- re à Exincourt. “Le 14 juillet, nous savons ce que nous devons faire. La partie technique, c’est notre truc” explique Bernard. Le parcours de ces Lavironnais est original. “Nous sommes deux anciens fonctionnaires qui ont tout planté pour devenir artificiers” résume Sylvie. C’était osé mais les époux sont tout sauf illuminés. Ils sont passionnés et demeurent intarissables sur le sujet même si dans leur ferme, aucune tra- ce de poudre n’est entreposée. Tout

cela pour des raisons évidentes de sécurité. Même les feux de “petits villages” néces- sitent des précautions. L’artificier doit suivre une formation d’une journée. Pour les feux de classe K4 (au-des- sus de 35 kg de poudre), cinq jours de formation sont obligatoires. Pour parvenir à com- bler leurs clients - en majorité des collectivi- tés - la société laviron- naise fait appel à 150 personnes préalable- ment formées. Ensui- te, reste à appuyer sur

“15 000 euros pour les grandes villes.”

Bernard et Sylvie Joly organisent et tirent la plupart des

feux du Doubs.

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