La Presse Pontissalienne 141 - Juillet 2011

FRASNE-LEVIER

La Presse Pontissalienne n° 141 - Juillet 2011

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LEVIER Pollution sauvage La forêt n’est pas une déchetterie Les dépôts sauvages se multiplient en milieu forestier. Des comportements tota- lement injustifiés et répréhensibles. Un peu de civisme réclament les autorités.

Le dépôt sau- vage très ten- dance : les gravats, tuiles, restes de chantier abandonnés par des entreprises ou des parti- culiers.

B ernard Lachat, le gar- de qui s’occupe depuis 15 ans de la forêt domaniale de Levier pensait être vacciné

Autre mauvaise habitude : les déchets verts. Une tonte passe encore. Elle est vite rejointe par ses copines et toutes sortes de plantes indésirables dans les jardins. “Il y a des espèces enva- hissantes comme la Renouée du Japon qui perturbent le biotope forestier” ajoute Bernard Lachat. L’été arrive. C’est l’époque tant appréciée des bons feux de bois, des barbecues entre amis. La loi est formelle en terme de pré- vention d’incendie. Elle inter- dit les feux à moins de 200 mètres d’une forêt du 1 er mars au 15 mai et du 15 juillet au 1 er septembre. “Les propriétaires privés bénéficient de déroga- tions.” Dernier phénomène assez tendance aux effets très pol- luants : les feux pour récupérer le cuivre et autres métaux dont les cours s’envolent. Pas de chi- chi. Les opérateurs recouvrent les câbles et fils électriques de vieilles palettes, ils arrosent le tout d’huile de vidange et en avant la flambée. Le manque de civisme se retrouve aussi sur la route des sapins. C’est par- fois le grand n’importe quoi sur les aires de pique-nique pour- tant équipées de poubelles. “On va supprimer petit à petit les containers et inciter les gens à ramasser leurs déchets” prévient le garde forestier. F.C.

des dépôts sauvages. Que nen- ni. Le niveau est monté d’un cran quand il découvre en décembre dernier les restes d’une bête dépecée de sa viande. “Il

s’agissait d’un gros bovin tué plus ou moins clandestinement sans passer par l’abattoir” , indique le garde de l’O.N.F. Le puzzle comprenait la tête, le cuir, les viscères, les os. Miam, miam. Heureusement, l’auteur du délit avait omis de retirer les boucles d’oreilles de l’animal qui servent à l’identifier “On a pu remonter la piste. Cette bête avait été vendue vivante par un agriculteur du secteur à une per- sonne du bas Jura. Laquelle a été condamnée à une amende de 750 euros, soit la moitié du tarif habituel.” Le promeneur pris en flagrant délit d’abandon de casse-croû- te avec emballage façon res- tauration rapide réglera 35 euros, montant qui corres- pond à une infraction de 2 ème classe. La forêt n’est pas une zone de non-droit où l’on peut faire tout et n’importe quoi. “On trouve de plus en plus de déblais issus de chantier. Des entreprises du bâtiment préfèrent tout vider au bout d’une piste forestière. C’est moins cher que d’aller en déchetterie. On retrouve des canettes de bières, des fils élec- triques, du plastique, de la fer- raille dans les gravats.” Gare à la “prune”. Ces dépôts sont pas- sibles d’une contravention de 5 ème classe avec une amende qui peut atteindre 1 500 euros.

A croire qu’il existe encore des décharges sauvages.

La totale. Tête de vache avec peau, viscères, os en pièces détachées. Jamais Bernard Lachat ne pensait découvrir un dépôt aussi peu ragoûtant.

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