La Presse Pontissalienne 139 - Mai 2011

LE PORTRAIT

La Presse Pontissalienne n° 139 - Mai 2011

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MALBUISSON

Espoir 2 étoiles au Michelin

La tête dans les étoiles, les pieds sur terre

Catherine et Marc Faivre exploitent depuis 22 ans l’hôtel- restaurant “Le Bon Accueil”. L’établissement intègre cette année la catégorie “Espoir 2 étoiles” au guide Michelin. Entre satisfaction et humilité. S’ il n’est pas du genre à prendre la gros- se tête, Marc Faivre sait apprécier à sa juste valeur la prometteuse dis- tinction que vient de lui attribuer le célèbre guide rouge, bible des gastronomes. “On est évidemment très heureux d’avoir été repé- rés dans cette catégorie” dit-il. Le chef de Malbuisson et son épouse n’ont pas attendu d’être au guide Michelin pour se mettre au travail, investir, évoluer. Cette envie de s’améliorer les anime depuis qu’ils ont repris l’affaire familiale il y a de cela 22 ans. Marc la joue collectif dans l’esprit sportif. “Un restau- rant, c’est comme une équipe cycliste. Il faut du bon matériel, des bons équipiers pour épauler le leader .” Le matériel, c’est-à-dire l’hôtel-res- taurant, ils n’ont eu de cesse de le moderniser de façon importante en 1994, 2000 et 2005. Sans compter les investissements récurrents chaque année. Le Bon Accueil, c’est aujourd’hui une équipe de

Onze ans après la première étoile Michelin,

9 salariés avec des jeunes en ren- fort estival. “On a la chance d’avoir du personnel compétent et fidèle” , souligne le restaurateur qui attache autant d’importance au service qu’à la qualité de la cui- sine. Ambitieux, exigeant et créa- tif quand il est aux fourneaux, Marc Faivre ne renie jamais son attachement au pays qui l’a vu grandir et aux gens d’ici. Rien ne le réjouit plus qu’en entendant des clients lui confier un jour : “Chez vous, on n’a pas peur de ren- trer.” La remarque vaut à ses yeux toutes les étoiles dumonde. C’est une belle preuve d’accessibilité et de confiance.

Catherine et Marc Faivre entrent cette année dans la catégorie “Espoir 2 étoiles”. Prometteur.

“Chez vous, on n’a pas

peur de rentrer.”

Catherine et Marc ont su entretenir cette ima- ge d’une maison de charme bien implantée dans son terroir. Cette stratégie leur évite par exemple d’être trop tributaires de la clientèle touristique. “Même si une bonne saison d’hiver, économi-

quement c’est toujours mieux” , note Catherine. Le couple admet qu’il bénéficie d’un environ- nement géographique favorable avec l’attrait du lac et la densité hôtelière spécifique à Mal- buisson. Ils profitent aussi de la proximité avec

la Suisse. Le citoyen helvétique étant aussi fin gastronome que le français. Le cadre est plan- té. Il ne restait plus dès lors au chef, au leader , d’y apporter sa touche artistique. “Mon métier, c’est de travailler des produits de saison, si pos- sible de provenance locale. J’ai toujours privilé- gié le fait-maison. Et ça, le client le ressent for- cément.” Plus Bocuse que Gagnaire dans ses sources d’inspiration,Marc Faivre propose “une brillante cuisine actuelle, toute en finesse et en saveurs, avec de subtils rappels au terroir” com- me le mentionne le guide Michelin. Le Bon Accueil a décroché sa première étoile en 2000. Un événement vécu comme la reconnaissance d’une dynamique engagée depuis 11 ans. “C’est d’abord une garantie qui permet de capter plus facilement la clientèle attentive à la qualité gas- tronomique. Ce n’est pas non plus une épée de Damoclès même si je n’ai pas non plus envie de la perdre.” Sur le terrain du développement tou- ristique, Marc et Catherine Faivre restent assez prudents en commentaires. Pas d’avis spécifique à émettre par exemple sur le projet de Voie Ver- te. “Comme beaucoup, on constate les difficultés à voir aboutir les études. En Allemagne, la plu- part des routes sont doublées d’une piste cyclable. C’est déjà pas mal” , observe le chef étoilé tou- jours ravi à l’idée de pouvoir s’échapper quelques heures dans le Massif de la Fuvelle au-dessus de Malbuisson. Le bonheur des choses simples comme dit la pub. Les restaurateurs n’oublient pas que la com- munication est aussi un atout essentiel dans la promotion du Bon Accueil. Site Internet bien sûr, articles, reportages, référencement dans les guides, rien n’est négligé. Marc Faivre a déjà plusieurs ouvrages à son actif. À la classique collection de recettes, il préfère de loin y asso- cier l’histoire des lieux, les fournisseurs, les pro- ducteurs et pourquoi pas l’air du pays. La recet- te semble assez efficace. “On a réalisé nos deux plus belles années en 2009-2010.” Comme quoi, on ne se prive pas de la bonne cui- sine même en pleine crise économique. Le Bon Accueil, une vraie valeur-refuge. F.C.

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