La Presse Pontissalienne 139 - Mai 2011

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 139 - Mai 2011

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Le groupe pontissalien Thévenin- Ducrot gère 450 stations- service Avia en France.

CONSOMMATION L’avis de la société Thévenin-Ducrot

Pour alléger la facture énergétique des auto- mobilistes, l’État met en place un dispositif financé par les compagnies pétrolières et les sociétés de distribution de produits pétro- liers. Pour l’entreprise pontissalienne Théve- nin-Ducrot, cette mesure a ses limites. Des prix de carburant toujours plus chers

C e n’est pas un mystère, les prix de l’essence à la pompe s’envolent. Il est peu probable qu’ils bais- sent si l’on se fie aux propos récents du P.D.G. deTotal, Chris- tophe de Margerie, qui a décla- ré que les automobilistes devaient se préparer à payer 2 euros pour un litre de carbu- rant. Pour tenter d’alléger la facture énergétique des sala- riés et des indépendants qui ne fait qu’augmenter, le gouver- nement a décidé de revaloriser de 4,6 % sur les revenus 2010, le barème forfaitaire kilomé- trique. Sur la base de ce barè- me, les actifs qui utilisent leur voiture dans le cadre de leur travail peuvent déduire les frais de carburant de leurs impôts. Le montant de cette opération s’élève à 115 millions d’euros qui seront financés par les com- pagnies pétrolières et les dis- tributeurs de carburant com- me les grandes surfaces qui réalisent 60 % des ventes d’essence aux automobilistes. Pour Jean-Michel Ducrot, le P.D.G. de la société Thévenin- Ducrot, spécialisée dans la dis- tribution de produits pétroliers, l’efficacité de cette mesure est discutable. Selon lui, si les pétro- liers doivent rogner sur leurs marges pour financer ces

115 millions d’euros, ils réper- cuteront au final le manque à gagner sur les prix à la pompe. “C’est le serpent qui se mord la queue. Cette mesure me laisse pantois. Si l’on veut baisser les prix à la pompe, la solution la plus simple serait que l’État baisse les taxes qu’il prélève ne serait-ce que provisoirement” explique le chef d’entreprise. Sur un litre de super à 1,58 euro, 93 centimes d’euro sont des taxes prélevées par l’État, alors que 12 centimes sont pour le raffi- nage et la distribution et 53 cen- times pour l’exploration et le transport. Les entreprises pétro- lières sont certes bénéficiaires, mais elles apprécieraient visi- blement que l’État prenne aus- si sa part de responsabilité lors- qu’il cherche unmoyen d’alléger

la facture éner- gétique des auto- mobilistes. Mais au regard de ses finances, il est peu probable qu’il se prive d’une par- tie des recettes fiscales liées à la vente de carbu- rant et autres produits pétro- liers qui s’élèvent à 15,6 milliards d’euros.

“Que l’État baisse les taxes !”

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